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Hervé Renard, le rêve Bleues
Hervé Renard a démissionné de son poste de sélectionneur de l’Arabie saoudite ce mardi 28 mars. Il prendra son nouveau poste de sélectionneur de l’équipe de France féminine d'ici vendredi. Un nouveau visage dans l’entre-soi du football féminin hexagonal, à quatre mois de la Coupe du monde féminine.
Habemus sélectionneur, voilà qui va devenir le nouveau cri de l’équipe de France féminine. Vingt jours après l’éviction de Corinne Diacre, les coéquipières de Grace Geyoro connaissent désormais le nom de celui qui les emmènera au Mondial en juillet prochain. Hervé Renard, double vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations avec la Zambie (2012) et la Côte d’Ivoire (2015), aura la lourde tâche de remettre de l’ordre et de la confiance dans un groupe tricolore encore ébranlé par les évènements de ce début d’année 2023.
Having been the coach of National team of Saudi Arabia is a great pride for me. Since August 2019, I had the chance to be an integral part of the life of this beautiful country. I have seen this team grow alongside me and achieve a fabulous World Cup 1/2 pic.twitter.com/gjEMWXgVSG
— Hervé Renard (@Herve_Renard_HR) March 28, 2023
Un sélectionneur de haute volée
La nomination d’Hervé Renard s’accompagne d’un élan d’optimisme pour le football féminin. La sélection nationale attire les entraîneurs qui ont réussi à performer dans le football masculin, alors que l’idée contraire prédominait jusqu’à présent. Chaleureux, humble et souvent tactiquement irréprochable, Renard pourrait bien s’affirmer comme l’antinomie de Corinne Diacre.
Une opposition de style qui se caractérise aussi bien dans sa manière d’interagir que ce soit avec ses joueurs ou les médias, que par ses principes et sa vision du jeu. Lors d’une interview accordée à So Foot en novembre 2022, il expliquait qu’il avait « besoin de cette relation forte, de cet échange d’expériences, de ces discussions », avant de poursuivre qu’il n’était pas à l’aise dans le conflit et préférait amplement la communication avec ses joueurs. Ses maîtres mots sont l’humilité et l’adaptabilité, un leitmotiv qui se retrouve dans sa manière d’appréhender le jeu.
Même si pour le natif d’Aix-les-Bains, aucun match n’est similaire, quelques grandes lignes subsistent dans l’approche de ses matchs. Une volonté de presser haut, accompagnée d’un impact physique important afin de récupérer le ballon le plus tôt et le plus haut possible sur le terrain. Lorsqu’il est amené à faire évoluer son équipe avec un bloc plus bas, il est attaché à la rapidité des transitions, toujours pour tenter de déstabiliser l’adversaire et se projeter le plus vite dans le camp adverse. Même si le discours peut parfois être rugueux, à l’image de sa causerie mémorable lors de la mi-temps face à l’Argentine lors du Mondial 2022, il parvient à faire adhérer ses joueurs à son projet de jeu et à bâtir un groupe solide, une solidarité qui manque actuellement chez les Bleues.
Une inexpérience du football féminin qui ne doit pas lui être préjudiciable
Face à ce candidat presque parfait, le seul bémol qui peut être pointé reste son inexpérience dans le football féminin. Même s’il s’agit du même sport, le management et la gestion au quotidien d’une équipe masculine et féminine ne sont pas les mêmes, en particulier en ce qui concerne les blessures. Il devra donc porter une attention particulière au staff qui va l’entourer. Il serait ainsi souhaitable que dans ses personnes de confiance, certaines possèdent une expérience avec les féminines. Plusieurs pistes sont déjà évoquées. Renard pourrait venir avec son adjoint de toujours Laurent Bonadeï ou avec Eric Blahic, ancien adjoint de Corinne Diacre et prétendant initial au poste de sélectionneur.
L’ancien coach de Sochaux arrive cependant dans un champ de mines avec un groupe tricolore où subsistent des problèmes antérieurs qu’il faut résoudre, à l’instar de l’affaire Hamraoui, du retrait de certaines joueuses ou de l’impact psychologique du management de Corinne Diacre encore vif. Beaucoup de problèmes et une course contre la montre avant le prochain Mondial, qui se disputera en juillet prochain en Australie et en Nouvelle-Zélande. Hervé Renard n’aura qu’un rassemblement pré-Coupe du monde, lors des matchs amicaux face au Canada et à la Colombie les 7 et 11 avril prochains, un timing qui laisse peu de temps pour tester différents systèmes et joueuses. Il en faut toutefois plus pour effrayer l’ancien technicien sochalien, très attaché à l’équipe de France, qu’il aura à cœur de faire briller. Après tout, quand on sort d’une Coupe du monde lors de laquelle on a battu l’Argentine sur le banc de l’Arabie saoudite, on a le droit d’avoir de l’ambition quand on est désormais à la tête de la 5e nation au classement FIFA.
Par Léna Bernard