- Journée internationale du chat
Hervé Mathoux : « Voir mon chat m’apaise »
Les boules de poil, Hervé Mathoux adore. Qu'elles aient peur de FIFA, s'appellent Pierre Ménès ou kiffent Houellebecq, le journaliste du Canal Football Club s'en sépare rarement. Avec un nom pareil, c'était évident. Interview chat dans la gorge.
Aujourd’hui, c’est la journée internationale du chat. Tu étais au courant ?Non. Mais comme il y a des journées internationales d’à peu près tout sur terre, ça ne m’étonne pas ! Journée du scorbut, du mille-pattes…
Tu crois qu’on va te chambrer ?Cette année, je crains que la journée internationale du chat soit un tout petit peu concurrencée par les Jeux olympiques, quand même… Donc peut-être que tout le monde ne va pas y penser immédiatement. Mais maintenant que tu me le dis, je vais peut-être être obnubilé par ça et me mettre à miauler sur le plateau, je ne sais pas ! Tout peut arriver. Comme dans le football…
Quand on pense à toi et au chat, ça nous rappelle forcément ta marionnette dans Les Guignols, en compagnie de celle de Pierre Ménès… Comment tu la trouves, cette caricature ? Certains, comme François Bayrou, n’aiment pas du tout leur imitation. Moi, je l’ai reçue positivement. D’abord parce que je ne suis pas un élément central dans le gag. C’est un duo dans lequel je suis plutôt en tempérance de Pierre. Et il n’y a rien de méchant ou d’agressif envers moi. En revanche, j’ai eu peur que la phrase de Pierre, « Mon Miaou » , devienne une mimique trop prégnante dans la vie réelle. Si t’as cent personnes par jour qui te font la vanne, ça devient invivable. Ça peut vite devenir l’enfer ! Mais ça n’a pas pris plus que ça, donc ça va.
Est-ce que ces marionnettes reflètent bien la réalité, avec un Pierre Ménès qui fait des blagues un peu lourdes, qui prend beaucoup de place, et toi qui est en retrait ?Oui, bien sûr. Il y a toujours une part de vérité dans ce que font Les Guignols. L’autre couple qui me vient à l’esprit, et qui date d’une autre époque, c’est le duo Thierry Roland/Jean-Michel Larqué, où le premier disait des trucs terribles et le second le tempérait en lui disant que ce n’était pas possible de sortir des choses pareilles. Là, toutes proportions gardées, c’est un peu le même ressort : on peut dire que Pierre est notre fournisseur d’excès, et moi je suis le tampon, celui qui doit faire en sorte que le verre ne se renverse pas. Donc effectivement, la caricature est bonne.
Tu parlais de son désormais connu « Mon Miaou » tout à l’heure. Il t’en fait, des vannes sur ton nom de famille ?
Ça, non. Pour le coup, ce sont Les Guignols qui l’ont inventée.
Même pas une fois ?Non, je ne crois pas. Même pas à l’antenne.
On imagine en revanche que tu ne t’es pas gêné pour le chambrer après sa publicité pour Feu Vert, où il se déguise en chat…Pas faux. J’ai dû lui dire un jour à l’antenne un truc du genre : « Vous qui êtes devenu un spécialiste des félins… » Une petit allusion sans en faire trop, quoi. Mais je trouve que ça lui va plutôt bien ! Il porte parfaitement le poil long.
Tu étais au courant qu’il allait faire ça ?J’étais au courant qu’il allait faire une pub, mais pas qu’il allait se déguiser, aller sur mes plates-bandes et se soulager dans ma litière. J’ai trouvé ça marrant.
Tu as un chat, toi ?Ouais. Qui ressemble pas mal à Pierre, d’ailleurs ! (Rires) Il est blanc, a de longs poils et est presque aussi chiant que Pierre. La seule différence, c’est que Pierre ne me demande pas quand il veut sortir, lui. Mais j’ai toujours eu des chats, moi. Je préfère les chats aux chiens. Tu lui caresses le ventre, tranquille, il ne te fait pas chier… Ils sont indépendants, ils font leur vie… un peu comme moi, en fait. Même si je me balade moins sur les toits qu’eux.
Il y a même des études qui montrent que le ronronnement des chats aide à la relaxation.Je suis assez d’accord avec ça. Rien que la vision d’un chat dans une maison. Quand tu rentres, t’es stressé ou crevé, et tu vois un chat en boule sur un fauteuil, je trouve que ça te renvoie un truc apaisant.
Il s’appelle comment, ton chat ?(Il se marre) Il a un nom très con, donc je préfère ne pas le donner.
Allez…Bon, il s’appelle Juju, voilà. C’est con comme nom. J’avais envie de l’appeler Hervé, mais ça a été refusé dans la famille.
Tu lis Proust et Houellebecq. On peut donc t’imaginer sur ton fauteuil avec un bouquin dans les mains et ton chat sur les genoux ?Ouais, c’est pas impossible. J’aime bien me nourrir de son ronronnement.
En tant que journaliste, tu utilises souvent le terme « chat noir » ? Non. J’essaye d’éviter tout cliché de ce genre, de les éradiquer et Dieu sait qu’il y en a dans le journalisme de sport. Pour moi, « chat noir » en fait partie. Ce n’est pas mon expression la plus détestée, mais je ne l’aime pas. Le problème, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de synonymes. Je dirais plutôt « bête noire » , même si ce n’est pas tout à fait la même chose.
Totalement hors sujet, mais tu es toujours aussi mauvais à FIFA ? Il existe une vidéo où on te voit prendre une raclée par ton fils à FIFA 2009. Il te met 4-0 avec Chester alors que tu as Arsenal…À l’époque, j’étais archi nul. Aujourd’hui, je suis juste nul. J’ai quand même progressé. En fait, j’ai joué quatre ans sans avoir compris un principe fondamental : je pensais que pour aller tout droit dans le jeu, il fallait pousser le joystick vers l’avant. Donc si tu veux, c’était un peu compliqué, j’allais toujours en touche. Quand j’ai capté ça, j’ai fait un bond. Depuis, je me fais moins humilier.
Bon, maintenant, tu peux nous avouer que tu es l’auteur de la fameuse réplique du jeu « Il a voulu prendre l’aile… Et il s’est fait couper l’aile ! »
Honnêtement, je ne m’en souviens plus. Mais je pense que c’est moi, effectivement. Faut nous excuser : on est en studio pendant dix heures, donc au bout d’un moment, on n’en peut plus et on improvise. Quand on sort une connerie, on oublie parfois que ça va être repris en boucle. Et plus la vanne sort des sentiers battus, plus elle peut être drôle la première fois… mais lourde avec le temps. Mais je ne me souviens plus du jour où j’ai sorti ça.
Les chats n’aiment pas trop FIFA. Souvent, ils sursautent au moment des buts bruyamment fêtés par les joueurs. Un mot pour eux ?J’aimerais les rassurer et je les invite chez moi. Comme je marque très rarement, je promets de ne pas les déranger.
Propos recueillis par Florian Cadu