- Bundesliga
- 5e journée
- Borussia Mönchengladbach/Hambourg SV
Herrmann Power
Marco Reus retourné à Dortmund, beaucoup de regards à Mönchengladbach se tournent vers Patrick Herrmann. Ils sont nombreux à voir l’ailier droit comme étant le successeur de la mobylette décolorée. S’il admire beaucoup son aîné, Patrick Herrmann refuse d’être comparé à lui. C’est l’histoire d’un bonhomme qui veut devenir un monsieur.
21 janvier 2012. Le Bayern Munich, leader, se rend au Borussia Park avec la ferme intention de s’imposer et de creuser le trou avec ses poursuivants, et ce, dès l’entame de la Rückrunde. Ce que les joueurs de Jupp Heynckes avaient, semble-t-il, oublié durant la trêve, c’est que le Borussia Mönchengladbach est en feu. Et boum, les Fohlen collent un 3-1 plein de réalisme aux Bavarois. Ceux qui n’ont pas vu le match ont dû se dire dans un premier temps : « Ouah, encore un coup de Reus, trop fort ! » Eh non. Le décoloré, pourtant auteur d’un but et d’une passe décisive, n’est pas l’homme du match. Ce n’est pas la tour de contrôle Dante non plus, absent ce soir-là. Non, le véritable héros de la rencontre, c’est Patrick Herrmann. Deux occasions, deux buts, qui contribuent donc à une victoire splendide sur le Rekordmeister. Splendide, car à ce moment-là, Mönchengladbach (à l’agonie la saison d’avant, on le rappelle) est quatrième avec 36 points, derrière les trois leaders que sont Schalke, Dortmund et le Bayern, avec seulement un point de plus. Un truc complètement fou. En Allemagne, on commence même à parler des « Quatre Fantastiques » , c’est dire.
Un joueur déjà important
Oui, mais voilà, la poisse a décidé de venir faire un coucou à Gladbach, en particulier à Herrmann. Et hop, celui-ci se pète la clavicule et est out pour quatre matchs. C’est alors la crise au Borussia : une victoire, deux nuls et une défaite, insuffisant pour tenir le rythme imposé par les trois autres grosses cylindrées. Le temps passe, et on se dit que ça va être difficile pour les Fohlen d’accrocher la qualif directe en C1. Tout ça parce que « Monsieur Homme » (traduction littérale) est absent. Patrick Herrmann, c’est le petit gars qui paye pas de mine, mais qui est quand même super utile. Et ce, dès le début de sa carrière. À peine débute-t-il chez les pros qu’il signe sa première passe décisive face à Bochum, en janvier 2010. La saison d’après, il cartonne dès le début, et marque les esprits d’un doublé dans un match rocambolesque face au Bayer Leverkusen, match que le Borussia Mönchengladbach remporte 3-6. Par la suite, Gladbach se retrouvera plongé dans une bataille pour la survie dans l’élite. Chose curieuse, le petit Herrmann disparaîtra des terrains, Lucien Favre lui préférant des joueurs plus expérimentés qui se battront jusqu’au bout.
Pas le successeur de Reus
Car, quand on le voit jouer, on oublie souvent que Patrick Herrmann est à peine âgé d’une vingtaine d’années. Il court dans tous les sens, il combine, il frappe, bref, le jeunot sait tout faire. Après une saison de feu l’an dernier, ponctuée par 6 buts et 9 passes décisives en 27 apparitions, Patrick Herrmann a désormais un statut important au sein du club. Surtout depuis le départ des cadres, en particulier de Marco Reus. Étant donné qu’Arango et Xhaka donnent beaucoup plus dans la technique et la précision, on compte sur les coups d’accélérateur de l’ailier droit pour débloquer certaines situations. Comme l’ancienne mobylette, aujourd’hui à Dortmund. Mais attention : il ne faut pas comparer l’incomparable. « Bien sûr que je regarde ce que fait Marco Reus ; mais je fais mes matchs, et je ne joue pas suivant comment Marco joue » , déclarait le bonhomme à 11Freunde l’an dernier. Reus c’est Reus, Herrmann c’est Herrmann. Et il ne tient qu’à lui de montrer à ses supporters qu’il est capable, à sa manière, de devenir quelqu’un lui aussi.
Ali Farhat