- Ligue des champions
- Demi-finale retour
- Chelsea/Atlético (1-3)
Héroïco Madrid !
Ils l'ont fait ! Vainqueurs logiques d'un Chelsea toujours aussi frileux, les joueurs de l'Atlético Madrid sont en finale de la Ligue des champions ! Le derby madrilène qui aura lieu à Lisbonne promet...
ADRIAN ! On n’avait pas crié ce nom aussi fort depuis Sylvester Stallone en 1979. Totalement fous dans leur large parcage de Stamford Bridge, les supporters de l’Atlético Madrid exultent. Il est un peu plus de 20h30, heure de Londres, quand Tiago décide de montrer l’étendue de sa classe. En possession du ballon grâce à un Koke aussi délicieux que bagarreur, le Portugais envoie une transversale parfaite vers son arrière droit Juanfran. À la retombée, l’Espagnol cherche le second poteau en une touche et trouve le dit Adrian grâce, notamment, au laxisme de John Terry et d’Ashley Cole. Seul au second poteau, le Colchonero crucifie Schwarzer. Ce but inscrit juste avant la pause a le goût et la valeur d’un but de la victoire, mais il est celui de l’égalisation. Une pierre à l’édifice colossal bâti par Diego Simeone, dont l’équipe victorieuse 3 à 1 sur la pelouse de Stamford Bridge est qualifiée pour la finale de la Ligue des champions. Côté Chelsea, on n’a même pas le droit d’avoir le Blues. Pour avoir des regrets, encore faut-il avoir tenté.
Azpi, le coup du Mou
La frontière entre le coup de génie et le coup de grisou n’est pas épaisse. Parfois on brille par son audace, parfois ça vous saute à la gueule. En alignant César Azpilicueta au poste de milieu droit, José Mourinho annonçait la couleur : non content de son 0-0 à l’aller, il va plomber les Colchoneros jusqu’au bout. Pas vraiment un problème au vu des ambitions offensives des Blues en début de partie. Pas un réel souci quand on connaît les qualités techniques de l’Espagnol passé par l’OM. Au final, comme souvent avec Mourinho, le choix se révèle d’abord payant. Lancé comme un fou sur son couloir droit, Azpi profite d’un travail fabuleux de Willian entre deux joueurs et envoie un centre en retrait parfait à destination de Torres. En bon ancien enfant de la maison madrilène, il ajuste Courtois, mais ne célèbre pas son but. Un 1-0 parfait pour les hommes de Londres qui étaient restés sobres jusqu’ici, se distinguant uniquement grâce à un enchaînement amorti de la poitrine – retourné acrobatique de David Luiz. Renforcés offensivement par le retour de Hazard, les Blues sont embêtés par le pressing des joueurs de Simeone et s’exposent à quelques offensives orchestrées par Koke. L’un des bons coups francs du jeune Espagnol débouche notamment sur une tête d’Adrian capté par Schwarzer. La suite est une égalisation méritée. La fameuse « égalisation au bon moment » .
La tornade madrilène
Mais eux, ils ne sont pas venus chercher un match nul. Ce qu’ils veulent, c’est la victoire. La qualification assurée. Lancés dans cette quête folle, les Espagnols vont recevoir l’aide involontaire de José Mourinho. Lancé dans l’arène par le technicien portugais, Samuel Eto’o, tout briscard qu’il est, se fait avoir sur une feinte de Diego Costa qui cherche le pénalty. La faute y est. L’énorme trou en guise de point de pénalty également. L’attaquant de l’Atlético cherche désespérément un moyen de tirer correctement, prend un carton jaune et allume Schwarzer pour donner l’avantage aux siens. C’est ce qu’on appelle du sang froid. Également inscrite dans l’ADN de l’équipe en réussite : la baraka. Sur une tête londonienne, Thibaut Courtois voit la balle rebondir sur son poteau, passer devant lui et a la bonne idée de la toucher avant que cela ne fasse but. Impérial ce soir, le gardien belge est à l’image des siens : épatant. En représentation footballistique tout au long de la seconde période, les joueurs de Diego Simeone font logiquement le break. Tel le Tracy Mc Grady de la grande époque, Arda Turan est à la passe et à la finition. En mode alley-oop, le Turc envoie une tête sur la barre transversale, récupère la balle et marque tranquillement. 3-1, Simeone s’offre une course à la Mourinho. Tout un symbole. L’Atlético est en finale de la Ligue des champions. On n’avait plus vu ça depuis 1974. Prends ça, Rocky.
Par Swann Borsellino