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- France-Italie (3-1)
Hernández, la doublure benèze
Solide derrière contre l’Italie et très intéressant offensivement avec un penalty provoqué, Lucas Hernández représente une réelle alternative à Benjamin Mendy si ce dernier venait à ne pas répondre aux attentes. En attendant, le latéral gauche confirme que sa place dans les 23 n’est pas usurpée.
Lucas Digne pouvait se poser des questions. Lui qui faisait partie du groupe France depuis de nombreuses années, s’était-il fait doubler par un autre Lucas, à savoir Hernández, juste pour une question de choix de nationalité sportive avec une promesse officieuse de Didier Deschamps ? Que le joueur de Barcelone ne s’inquiète pas : d’un point de vue sportif, le nouveau venu a actuellement autant à proposer que le Catalan. S’il fallait encore s’en persuader, il suffisait de contempler la performance du Madrilène lors du match de préparation face à l’Italie (3-1) ce vendredi soir.
Un péno en forme de symbole
Titularisé à gauche de l’arrière-garde de l’équipe de France par la Dèche pour faire tourner et laisser souffler l’habituel titulaire Benjamin Mendy – comme Benjamin Pavard à droite avec Djibril Sidibé –, le latéral a convaincu. Tout simplement. Hyper présent offensivement, le garçon n’a pas économisé ses efforts, a toujours proposé une solution sur l’aile et s’est battu sur chaque ballon. Sa récompense ? Un penalty provoqué à la demi-heure de jeu qu’il ne doit qu’à lui-même, à son inspiration et à sa robustesse.
Kylian Mbappé et Antoine Griezmann lui ont réclamé le cuir sur l’action ? Pas grave : lui a préféré tenter d’y aller en solo, et est allé chercher sa faute dans la surface de réparation à l’expérience, totalement seul, en profitant de la naïveté adverse. Et voilà comment un mauvais choix apparent peut se métamorphoser en but. Oui, il y a parfois du déchet dans son jeu, mais c’est le propre de ceux qui essayent – avec respectivement 62 et 50 % de passes réussies, Hernández et Mbappé sont les deux Bleus à avoir raté le plus de transmissions.
Une concurrence à prévoir avec Mendy ?
Derrière, Hernández, qui est sorti à l’heure de jeu et qui se présente depuis le départ comme « un soldat » , a également tenu face à la marée montante italienne. Avec la poigne qu’on lui connaît et qu’il propose chaque semaine depuis une grosse saison devant les fans de l’Atlético, le Marseillais a bataillé – trois tacles réalisés, seul N’Golo Kanté présente un meilleur bilan. Surtout, il ne montre aucune forme de peur ou de timidité, ce qui n’est pas toujours le cas quand on débarque, presque du jour au lendemain, au sein d’une grande sélection. Sûr que fréquenter Diego Simeone au quotidien doit aider à s’habituer à toute sorte de pression.
Du coup, Hernández, monstre de volonté, postule-t-il une place dans le onze type de Deschamps en vue de la Coupe du monde ? Vu son esprit de compétiteur-né, bien sûr que oui. Mais Mendy ayant visiblement retrouvé une bonne partie de ses jambes, la question ne se pose pas véritablement. Du moins, pas encore. En revanche, si le physique du défenseur de Manchester City venait à montrer des signes de fatigue, d’usure ou tout simplement de cassure, celui qui peut également évoluer en charnière centrale sera dans lesstarting-blocks pour faire le job. À tel point que plus personne n’a vraiment peur de devoir faire sans le Mancunien pour un match ou deux. Et réussir à rassurer tout le monde, Digne compris, c’est déjà très fort.
Par Florian Cadu