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Hermann Hreidarsson : « Le macareux, c’est délicieux ! »

Par Arthur Jeanne
Hermann Hreidarsson : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le macareux, c&rsquo;est délicieux !<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

L'Islande est qualifiée pour l'Euro et peut aborder tranquillement ses deux derniers matchs de qualif. Joueur scandinave ayant disputé le plus de matchs en Premier League, Hermann Hreidarsson détient aussi le record de relégations en deuxième division. Mais il a surtout été capitaine de la sélection islandaise. Un homme bien placé à l'heure d'évoquer le football islandais autour d'un café, à l'hôtel Hilton de Reykjavik.

Comment expliquer le succès du football islandais ? On a beaucoup parlé des terrains indoor

Ça a été une immense part du succès du football islandais. Ça permet de s’entraîner toute l’année. Ça fait une différence énorme, mais ce n’est qu’une des explications. La Fédération nationale s’est regardée dans la glace et s’est demandée comment elle pouvait progresser, et on est arrivés à avoir des coachs plus qualifiés. Il a fallu changer le système éducatif. Les coachs doivent avoir des licences maintenant. C’est le facteur majeur. C’est beau d’avoir de bonnes installations, mais si tu n’as pas le coach qui va avec, alors ça ne sert a rien.

Concrètement, concernant l’équipe nationale, ça se traduit comment ?

Avant, on n’avait pas assez de bons joueurs. Peut-être quatre, cinq ou six. Ce n’était pas assez pour affronter les grosses équipes européennes et faire des matchs corrects. Maintenant, on a 11 joueurs, c’est la première fois. Je dirais même qu’on a 16 joueurs capables de jouer dans n’importe quel championnat.

Avant, les meilleurs joueurs islandais étaient des défenseurs. Désormais, on a l’impression que c’est en train de changer. Quelle est la différence avec la sélection dans laquelle tu jouais ?

À mon époque, on avait deux attaquants de qualité avec Helgason et Gudjohnsen qui jouaient en Premier League. Mais au milieu de terrain, c’était dur. On n’avait pas assez de bons joueurs pour conserver le ballon. Maintenant, au milieu de terrain, il y a une telle compétition. Cette génération est bien meilleure techniquement grâce aux terrains indoor. Ils ont déjà tout ce qu’il faut. En 1999, on fait 1-1 contre la France, on jouait avec 5 défenseurs, 2 attaquants et un milieu quasi inexistant. On était athlétiques et forts, mais techniquement, on était très loin. On a eu de bons résultats, mais la stabilité de l’équipe maintenant est totalement différente. Désormais, tu sais à quoi t’attendre à chaque match. Ça ne sera pas toujours parfait, mais il y aura un résultat. On a la capacité technique de garder le ballon, pas seulement de défendre et de balancer pendant 90 minutes.

Et le fameux état d’esprit islandais, tu l’expliques comment ?

Je pense que c’est ancré dans notre nation, on doit travailler dur pour arriver à quelque chose. Nos ancêtres travaillaient dur sur les mers, ils ont lutté pour s’installer sur cette terre et en faire leur maison. Ce n’est pas valable que pour le sport. Regardez nos musiciens, qui ont aussi du succès. Ça fait partie de notre mentalité, on veut être les meilleurs dans ce qu’on fait, et on est prêts à faire les sacrifices nécessaires. Ça fait partie de notre culture.

Est-ce que cela a un rapport avec les conditions climatiques assez rudes ?

Oui, le fait de faire beaucoup de sport, c’est aussi, quelque part, pour lutter contre l’hiver. Il faut qu’on se maintienne en forme, qu’on s’occupe. Maintenant, il y a des vols pour partout, l’Islande n’est plus isolée comme avant, mais c’est sûr que la rigueur et l’isolement sont des facteurs. Il faut trouver quelque chose pour combattre l’ennui, remplir notre cœur.

Tant d’Islandais capitaines… Pourquoi ces qualités de leaders ?

Je pense que ça fait aussi partie de la façon dont on a été élevé. On nous donne des responsabilités très tôt. J’avais 7 ans quand j’ai commencé à livrer des journaux, j’avais la responsabilité de livrer 50 journaux par jour, et de récolter la monnaie. Et j’ai travaillé dans une usine de poissons depuis mes 12 ans, il fallait se lever. Personne n’est là pour te lever, te faire le petit déjeuner, tu dois y aller. Il fallait gagner son argent pour s’acheter des chaussures de football ou un vélo. C’est aussi une part de notre succès. C’est un gros facteur dans la culture islandaise, dans notre capacité à assumer des responsabilités.
Gylfi Sigurdsson, par exemple, c’est mon cousin. Tout le monde connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un en sélection.

On loue aussi l’adaptabilité des Islandais, leur capacité à s’intégrer rapidement. Ça vient d’où?

Je ne sais pas, on est une si petite nation dans un gros continent, ça joue peut-être. On a l’avantage de parler plusieurs langues, dès le plus jeune âge. Quand on parle anglais et danois, c’est plus facile, d’autant que si tu comprends le danois, tu peux aussi comprendre le suédois et le norvégien. À l’inverse, personne ne peut nous comprendre.

L’Islande est différente des pays européens par rapport à la place des footballeurs dans les médias, dans la société…

Oui, les gens ne courront jamais autour de nous, ils se contenteront de demander un autographe. Tout le monde connaît tout le monde, tout le monde est accessible. Une anecdote ? Gylfi Sigurdsson, par exemple, est mon cousin, et tout le monde connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un en sélection.

Tu viens des îles Vestmann, qui sont un peu le berceau du foot islandais. Tu peux nous en parler ?

Je suis né à Reykjavik, mais je viens des îles Vestmann. En réalité, je suis né à Reykjavik car, à cause de l’éruption volcanique de 1973, les îles ont dû être évacuées. Sur les îles Vestmann, le foot est une religion. Je jouais au foot l’été, et au handball l’hiver. Avant, les gens faisaient comme ça. En hiver, il neigeait. Le terrain était gelé. Je jouais en première division au foot et au hand. À l’époque, ça n’était pas inhabituel.

On s’occupe comment quand on vit sur ces îles ?

La chasse aux macareux ! Très populaire. C’est génial. Et le macareux, c’est un délice. On le chasse sur les falaises, mais avec un filet. Il faut grimper à cran de falaise. C’est un sport où on ne leur tire pas dessus. Malheureusement, il y en a moins ces derniers temps.

Et tu as été repéré par un club anglais, alors que tu vivais encore sur les îles Vestmann ?

Je suis allé en Angleterre, à Crystal Palace, à 23 ans. J’avais été repéré lors d’un match de la sélection. Quand je suis arrivé, aux premiers entraînements, je ne me sentais pas prêt techniquement. Je n’étais pas au même niveau. J’étais très puissant, très déterminé, mais brutal, et techniquement, il y avait un vrai fossé. Je l’ai réalisé, mais j’étais confiant en ma capacité à travailler là-dessus.

La Premier League pour un Islandais, c’est le rêve absolu ?

Oui, quand j’étais enfant, c’était le seul football qui passait à la télévision. Dans mon village, on se rassemblait chaque année pour voir la finale de la Cup. C’était un grand rêve de jouer là-bas. C’est le seul endroit où je voulais jouer, je ne voyais que cette destination pour moi.

Quand vous étiez jeune, qui était votre inspiration ?

Sans doute Sigurvinsson, il est le plus grand joueur que l’Islande a jamais eu. Il a joué au Bayern et à Stuttgart dans les années 80. Je pouvais m’identifier à lui, car il venait de Vestmann. On vient du même milieu, il a travaillé dans la même usine de poissons que moi ! Pour comprendre l’esprit des îles Vestmann, il faut comprendre l’éruption de 73. Du jour au lendemain, les familles ont dû abandonner leur maison et s’entasser sur des bateaux pour se sauver. C’est pourquoi les gens sont très soudés. Deux jours plus tard, les hommes sont retournés sur l’île pour tout nettoyer.
Le retour du grand méchant Bayern ?

Par Arthur Jeanne

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