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Henry, la première pierre

Par Maxime Brigand, à Strasbourg
Henry, la première pierre

Battu pour sa première sur le banc de l’AS Monaco samedi soir à la Meinau (2-1), Thierry Henry a démarré le film de son histoire d’entraîneur en commençant malgré tout à dévoiler une esquisse de ses concepts. Voilà ce qu’il faut retenir du dépucelage du nouveau chef de bord d’un club qui pointe ce matin à la dix-neuvième place de Ligue 1.

Un vent frais pour foutre les poils, le vent du premier jour. Il fallait que ça pète, pour de bon : Thierry Henry ne cessait de le répéter depuis sa première prise de parole en costume mercredi, au Yacht Club de Monaco, et l’histoire retiendra que le film de la vie du Henry entraîneur a débuté par une défaite samedi soir, à Strasbourg (2-1). Grave ? Tout sauf ça, pour le moment, au terme d’une première « pas évidente » . « Finalement, c’est bizarre, j’ai un peu tout vécu en une seule soirée » , soufflera même après la rencontre le meilleur buteur de l’histoire des Bleus, accueilli plus tôt dans la soirée par les yeux exorbités des fidèles de la Meinau. Henry en visite dans le coin, c’était avant tout des questions : qu’allait-il changer ? Comment allait rebondir l’AS Monaco après trois défaites consécutives en Ligue 1 et alors qu’elle se présentait en Alsace avec une remorque d’absents (Raggi, Jemerson, Subašić, Pellegri, Benaglio, Rony Lopes, Geubbels, Pellegri, N’Doram) ? Combien de temps faut-il à un entraîneur pour planter dans la tête de ses joueurs ses concepts ? « J’espère très peu de temps » , souriait Thierry Henry mercredi, tout en ayant conscience qu’avec deux jours entre les doigts, trêve internationale oblige, le dossier alsacien était un premier casse-tête. Numériquement, il n’y aura pas eu de réponse, l’ASM ayant enchaîné samedi soir un cinquième revers de rang toutes compétitions confondues (2-1). Et dans les faits ? Une autre histoire, en nuances.

Triangle géant, équilibre et erreur humaine

Quelques minutes auront suffi pour comprendre l’idée : Henry est au bord de sa zone technique, demande à Jovetić de se recentrer vers le cœur du jeu, et insiste auprès de Benjamin Henrichs pour qu’il vienne s’installer le long de la ligne, haut, très haut. De l’autre côté, Djibril Sidibé imite le latéral gauche allemand. Un récit du système – ici un 4-3-3 pour débuter – et de l’animation. Après la rencontre, Henry détaille : « On a essayé de mettre quelque chose en place avec le peu de journées qu’on a eues. L’idée était de forcer Strasbourg à bien rester derrière, tout en trouvant des espaces au milieu. Voir les latéraux dans cette position, c’était une volonté. Derrière, vous avez pu voir que les milieux assuraient un équilibre qui était bien présent. Si tu veux gagner un match, il faut aller de l’avant, jouer avec le ballon. Et puis, on prend ce but que l’on n’a pas besoin de décrire… L’erreur est humaine. »

Avant cette dix-septième minute qui aura vu un Racing, plutôt laxiste dans sa quête de réduction des espaces en première période, ouvrir le score grâce à une erreur de main de Seydou Sy,

On ne peut pas s’envoyer en l’air contre une équipe comme ça. Après, je ne pense pas qu’on a joué contre nature. On a simplement cherché à ne pas prendre de risques inutiles. C’est l’histoire d’un match, je ne sais pas si on rejouera comme ça plus tard, mais ça a fonctionné, tant mieux pour nous.

titulaire à la suite des absences cumulées de Benaglio et Subašić, Monaco tenait son plan : Falcao à la pointe d’un triangle géant dont les bases étaient alors Sidibé et Henrichs, un milieu plus ou moins tenu grâce notamment à l’activité d’Aholou, intéressant dans l’impact, mais très faiblement aidé par Tielemans et Chadli, un début de croquis de combinaisons offensives intéressantes (Jovetić ou Golovin en relais, Henrichs ou Sidibé qui rentrent à l’intérieur pour créer un surnombre et finir le mouvement), du jeu au sol… « Le match aurait pu basculer de notre côté » , affirme Henry, mais l’AS Monaco s’est fait punir en se faisant « attirer » par un système strasbourgeois volontairement défensif afin de piquer en contre (les latéraux monégasques peinant à se replacer, notamment Henrichs) et en laissant filer la fin de première période. « Chadli, Golovin, Falcao, Tielemans, Sidibé, vous en voulez d’autres ? Monaco, c’est une équipe d’internationaux, décrypte Laurey. Si tu n’es pas plus malin qu’eux, tu es mort. On ne peut pas s’envoyer en l’air contre une équipe comme ça. Après, je ne pense pas qu’on a joué contre nature. On a simplement cherché à ne pas prendre de risques inutiles. C’est l’histoire d’un match, je ne sais pas si on rejouera comme ça plus tard, mais ça a fonctionné, tant mieux pour nous. »

« Il faut lui laisser du temps »

L’histoire d’un drôle de match, il faut le dire : pour sa première, Thierry Henry a surtout été balancé au milieu d’une étude de cas multiples. Soit une ouverture du score précoce à la suite d’une erreur individuelle (le technicien français a insisté sur le fait qu’il refusait de blâmer Sy), la blessure de son leader offensif Radamel Falcao, qui revenait d’un énième voyage interminable avec sa sélection, avant la pause, l’expulsion de Samuel Grandsir deux minutes après son entrée en jeu et alors que l’international espoir n’a même pas eu la chance de toucher le moindre ballon pour un pied haut sur Anthony Gonçalves, et donc l’apprentissage de la gestion d’une supériorité numérique. Une période de vingt-cinq minutes, au terme d’une seconde mi-temps que l’ASM avait attaqué en repassant à quatre au milieu, durant laquelle Monaco a tenté de « jouer » , peut-être un peu trop, oubliant sur certaines séquences de « contenir » un Racing moins aventureux que lors de son déplacement d’avant la trêve, à Angers (2-2), ce qui lui avait coûté deux points.

On a essayé de mettre quelque chose en place avec le peu de journées qu’on a eues. L’idée était de forcer Strasbourg à bien rester derrière, tout en trouvant des espaces au milieu. Voir les latéraux dans cette position, c’était une volonté. Derrière, vous avez pu voir que les milieux assuraient un équilibre qui était bien présent. Si tu veux gagner un match, il faut aller de l’avant, jouer avec le ballon.

La vie à dix contre onze est ainsi faite : un duel perdu accouche instantanément d’un déséquilibre et Strasbourg a planté son second but du soir, via Mothiba, sur ce modèle. « C’est aussi le positif car à dix, on a joué, encore et encore » , insiste Henry, qui préfère garder en tête, avant son premier voyage européen à Bruges, mercredi soir, « la préparation des actions jusqu’à la surface de réparation adverse qui a été plus ou moins ce qu’[il] voulait voir » . Un point où l’AS Monaco a été mieux, beaucoup mieux, que lors de ses dernières sorties, ce qui raconte pas mal des copies rendues par Golovin et Jovetić.

Les résultats viendront, c’est une évidence et même Thierry Laurey, vainqueur logique d’un combat qui aura vu Monaco réduire finalement le score sur penalty en fin de match, l’affirme : « Je lui ai dit de s’accrocher à la fin parce que ça va tourner. Là, c’est l’histoire d’un match, il faut lui laisser du temps, ça va se mettre en place tout doucement. Je suis très heureux de le voir dans le championnat de France, car il a toujours démontré sa connaissance du foot et de l’histoire du foot. Vous en avez fait trois caisses, mais laissez-le tranquille, il va faire ses premières décisions, ses premiers pas… Il a les qualités pour devenir un bon entraîneur, un très bon même. » Ce qu’est déjà le technicien alsacien de 54 ans, dont l’équipe occupe ce matin la quatrième attaque de Ligue 1 (18 buts), vient de s’enfiler une troisième victoire consécutive à domicile, ce qu’elle n’avait plus réussi à faire depuis plus de treize ans, mais surtout confirme une flexibilité tactique rare vue depuis le début de saison. Le Racing progresse, avance à son (bon) rythme, et a une nouvelle fois prouvé samedi soir qu’il était capable de se calquer sur n’importe quel adversaire pour le tordre en un match. C’est la victoire de Laurey, dont l’équipe a répondu avec rigueur et maîtrise, et l’autre versant de ce match : une page positive de plus qui se tourne. Après avoir insisté sur sa volonté de voir tout le monde « garder les pieds sur Terre » , le coach strasbourgeois se marre : « C’est bon, vous n’avez plus de questions sur Thierry Henry ? » Non, mais des premières réponses derrière un constat aussi sec que non définitif après dix tours de piste : ce matin, l’AS Monaco est dix-neuvième de Ligue 1. Affaire à suivre.

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