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Henry, enfin
Dans la lignée d'un Thierry Henry retrouvé, les New York Red Bulls ont pris la tête de la conférence Est en MLS. La confrontation avec le LA Galaxy de Beckham, leader à l'ouest, le week-end dernier, a offert un beau spectacle. Le point complet.
« Je vous l’avais dit en début de saison les gars, une fois qu’on se mettra à scorer, je pense qu’on ne nous arrêtera plus » . Cette fanfaronnade typique, adressée à la presse le 22 avril dernier après la victoire 4-0 des Red Bulls, dont un doublé de bibi, ne peut émaner que de Thierry Henry. Sur le terrain comme devant les micros, qu’on se le dise, il est de retour. Enfin. Affecté par son départ d’Europe et la fin foireuse de son histoire avec les Bleus, diminué par des pépins physiques à répétition – il approche les 34 ans tout de même… – et raillé jusqu’à il y a encore quelques semaines par des médias locaux pourtant plutôt conciliants d’ordinaire, celui qui arbore désormais une coupe cheveux/barbe à la Lisandro – court sur le crâne, long sur le visage – semble s’être définitivement acclimaté à la MLS. 10 mois après ses débuts, il était temps. D’autant que son salaire, 5 millions de dollars à l’année, vient d’être publiquement dévoilé et justifie qu’il se sorte enfin les doigts.
Après un nouveau but inscrit le weekend dernier à Los Angeles, il en est désormais à 4 pions, auxquels il faut ajouter 3 passes décisives, le tout en 7 rencontres. Le bilan comptable est honorable et l’engagement sur le front de l’attaque loué par son entraîneur, le Suédois Hans Backe. Sous son impulsion, les New York Red Bulls se sont installés en tête du classement de la conférence Est. Sans son meilleur buteur de la saison dernière, Juan Pablo Angel, parti à LA, l’équipe new-yorkaise a quand même fière allure, avec notamment le gardien international sénégalais Bouna Coundoul, Rafael Marquez, Dwayne De Rosario, Teemu Tainio, Luke Rodgers et le jeune prodige Juan Agudelo, petit protégé d’Henry en attaque.
Charlie Davies en feu
Et sinon, quoi d’autre en conférence Est ? Derrière New York, on retrouve le plus beau nom d’équipe Philadelphie Union, qui fait la course aux avant-postes depuis le début de saison. L’équipe de Sébastien Le Toux a manqué de reprendre les devants en concédant le nul face à LA hier soir. DC United, malgré un Charlie Davies de feu (6 buts, meilleur buteur) stagne en milieu de tableau. Dans la seconde moitié, se suivent dans l’ordre New England Revolution du duo frenchy Dabo/Domi (le premier a enfin débuté sa saison, le second s’est blessé), Toronto, coaché par Aaron Winter, qui décroche la deuxième victoire de sa saison dimanche contre Houston et enfin deux franchises déjà larguées : Chicago Fire, en totale perte de vitesse, et le Sporting Kansas City, ex-Wizards, avec Stéphane Auvray et Aurélien Collin dans l’effectif.
Du côté de la conférence Ouest, c’est également la franchise star qui a pris la tête. Les Los Angeles Galaxy ont, il faut le dire, des matchs d’avance sur la plupart de leurs poursuivants, dont cinq sur leur dauphin, le Real Salt Lake. Il n’empêche, ça tourne pas mal à LA, malgré la perte du buteur Edson Buddle, parti en 2. Bundesliga cet hiver et remplacé – jusqu’ici mal – par l’ex des Red Bull Juan Pablo Angel. La prestation fournie dans un Home Depot Center plein, dimanche, laisse entrevoir de belles perspectives pour la bande à Donovan et Beckham. La confrontation face à New York a en effet été de grande qualité, avec de nombreuses occasions et beaucoup de rythme, ce qui n’arrive encore que trop peu souvent en MLS. Ce choc du championnat, terminé sur le score de 1-1, pourrait être l’affiche de la finale du championnat, qui se déroulera dans ce même stade à l’automne.
La révélation Timbers
Il faudra néanmoins se débarrasser de l’excellente formation du Real Salt Lake, championne 2009, qui n’a jusqu’à présent connu qu’un seul accroc sur la pelouse des Timbers de Portland, début mai. Cette défaite fait suite à celle vécue à domicile lors de la finale retour de la C1 de la Concacaf, face aux Mexicains de Monterrey (2-2, 1-2). La performance est néanmoins belle, puisque c’est la première fois qu’une formation américaine se hissait à ce niveau de la compétition continentale depuis la victoire des Galaxy en 2000. Les joueurs de l’Utah peuvent désormais se consacrer au championnat et prendre la tête, au bénéfice de leurs matchs en retard. Au classement de la conférence Ouest, trois solides prétendants suivent derrière LA et Salt Lake : les Colorado Rapids, champions sortants, le FC Dallas et les Seattle Sounders. Viennent ensuite les Portland Timbers, nouvelle franchise qui étonne, un Chivas peu brillant (qui convoite Zé Roberto), des Vancouver Whitecaps en régression (avec les Français Eric Hassli et Mouloud Akloul) et enfin les San Jose Earthquakes en reconstruction. Dernière chose : à noter que Vancouver a battu l’Impact de Montréal en demi-finale du « championnat » du Canada (1-0, 1-1, but d’Akloul pour la qualif) et affrontera Toronto, vainqueur d’Edmonton, pour le titre.
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