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Hells Angel

Par Maxime Brigand
4 minutes
Hells Angel

Enfermé dans un costume de doublure et jamais titularisé en Ligue des champions lors de la première partie de saison, Ángel Di María est l'homme de 2018 au PSG, celui qui attrape les projecteurs par ses statististiques, et ce, alors que la première manche face au Real est déjà demain. Assez pour foutre le bordel dans la tête d'Emery ? Probablement pas, mais dans cette histoire, c'est bien le Basque qui est gagnant.

Souvenons-nous des sourires qui ont précédé la version macabre de l’histoire d’un sport qui peut être aussi violent que jouissif, revenons quelques minutes au Parc, à Barcelone, à cette manche aller rendue poussière par un retour qu’on aimerait être devenu, lui, une « référence » . Soit assez pour ne pas le reproduire. Une capsule, le 14 février 2017 : le PSG version QSI tient enfin son exploit, vient de broyer le Barça (4-0) et, au milieu de la démonstration de force, un homme distribue des cœurs pour la Saint-Valentin. Ici, les caresses prennent la forme de coups de couteau : un coup franc splendide dans la lucarne de Ter Stegen pour ouvrir une première fente, un enroulé parfait au retour des vestiaires pour faire glisser la lame là où Edinson Cavani se chargera plus tard d’enfoncer ce qu’on pense alors être le coup de grâce.

Invité cet été à se replonger dans cet upside down lors d’un entretien donné à So Foot, Unai Emery disait : « En première partie de saison, Di María ne marquait pas de buts. Il faut qu’il soit plus présent dans la surface, il faut qu’il repique dans l’axe si besoin, et c’est ce qu’il a fait en deuxième partie de saison. Après, il n’y a pas de rendement individuel s’il n’y a pas de rendement collectif. L’inverse est aussi vrai. Lorsque Di María est devenu meilleur, toute l’équipe est devenue meilleure. Lors du match contre le Barça, il est sorti blessé à la 60e minute. Il n’est revenu que pour le match retour au Camp Nou. Si ça avait été un autre match, je ne l’aurais pas fait entrer, car il n’était pas totalement rétabli physiquement. Vu l’enjeu, j’ai quand même décidé de lui accorder vingt minutes, parce que j’étais persuadé qu’il pourrait marquer en contre. Et c’est ce qui a failli se passer. »

« Que ces situations ne se reproduisent plus… »

Oui, c’est ce qui a « failli se passer » , mais Javier Mascherano est intervenu, avec une faute au passage. Voilà : cette balle de 3-2 manquée par Ángel Di María est devenue un repère de travail pour Unai Emery. Oublions l’humiliation, oublions tout ça : « Il faut qu’on double les postes pour que ces situations ne se reproduisent plus. » C’est aussi devenu un repère pour l’international argentin lui-même, qui a depuis vu débarquer dans ses pattes Neymar et Kylian Mbappé, son temps de jeu fondre – aucune titularisation en C1 cette saison –, mais aussi sa situation devenir progressivement inconfortable à Paris. Pire : alors que le PSG doit encore trouver 45 millions d’euros d’ici au 30 juin prochain pour rentrer dans le cadre du fair-play financier (l’ardoise a été réduite grâce à la vente de Lucas à Tottenham et l’élimination de Monaco en C1, ndlr), Di María est devenu un joueur à vendre pour dribbler les sanctions, et ce, même si Unai Emery a souvent répété vouloir garder l’Argentin. Puis, la bascule, 2018, Cavani qui enchaîne un retard et une petite panne face au but, Mbappé qui danse entre une commotion cérébrale et une suspension, Neymar qui joue quand il le décide, et Ángel Di María est revenu dans la danse avec dix titularisations toutes compétitions confondues, neuf buts et quatre passes décisives. Hunter S. Thompson n’aurait pas dit autre chose : « À qui lui poche un œil, il en crève deux ; à qui lui pète une dent, il démantibule toute la mâchoire. »

De l’importance de la préparation

Ainsi, certains commencent à se poser une question : Di María doit-il être titulaire au Bernabéu mercredi soir, où Emery jouera une partie de saison et son PSG avec ? Interrogé mardi soir à Sochaux, Kylian Mbappé, qui serait alors un titulaire sacrifié, s’est aventuré : « Il est extrêmement important pour nous quand il est comme cela. C’est très bien pour l’équipe. Il nous permet d’enchaîner les victoires. Après, je ne suis pas coach… Mais il montre de belles choses, c’est très bien pour tout le monde. » Unai Emery, lui, a affirmé être « spécialement content » du joueur il y a quelques semaines, notamment au sujet de son implication dans une situation complexe, même si El Fideo ne s’est pas caché pour bouder lors de la première partie de saison.

Qu’on soit clair : Ángel Di María ne devrait pas être titulaire à Madrid, ses récentes performances lorsque le niveau s’élève – à Lyon (1-2) notamment – ne jouant pas en sa faveur, et alors ? Il devrait l’accepter et être utile en sortie de banc. C’est ce dont Emery manquait l’an dernier au moment de tenir la barque dans la tempête, et le Basque tient désormais des solutions de rechange. Comme s’il récoltait doucement les fruits de sa fameuse concurrence expliquée en bouteilles d’eau. Cela doit permettre d’éviter que « ces situations ne se reproduisent, car on est toujours responsables de ce qui nous arrive » . Emery n’a pas tort et il devra trancher mercredi entre un joueur qui lui permettra de percuter et un autre qui vient d’inscrire son premier triplé depuis son arrivée à Paris en 2015 cette semaine. Le Basque dit que « gagner est un voyage » . Oui, mais c’est aussi une préparation.

Dans cet article :
Trophée des champions : un nouveau Doha d’honneur
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