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Hellebuyck : « Je n’ai jamais été un passionné de foot »

Propos recueillis par Florian Cadu
Hellebuyck : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n&rsquo;ai jamais été un passionné de foot<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ce vendredi, le club formateur de David Hellebuyck reçoit celui où ce dernier a terminé. L'occasion de prendre des nouvelles du joueur, connu pour sa discrétion dans les médias. Et de revenir sur son vrai-faux départ à l'Atlético, à l'âge de 17 ans.

Comment ça va depuis l’arrêt de votre carrière en 2012 ? Vous ne donnez pas beaucoup de nouvelles…

J’habite vers Cannes, je fais de la location saisonnière. Grâce au foot, j’ai pu investir dans l’immobilier. J’avais déjà commencé cette activité pendant ma carrière et je continue maintenant. C’est un boulot un peu varié, où on croise du monde… Et puis, j’ai beaucoup plus de temps libre, notamment pour ma famille.

Vous êtes content d’être sorti du monde du foot ?

Non, pas particulièrement. J’aurais vraiment voulu jouer plus longtemps, mais mes blessures m’en ont empêché. La fin a été difficile. Après, j’ai vécu ma carrière à 100 %. C’était le moment d’arrêter.
Je n’ai jamais été un grand passionné. J’adorais jouer, mais pas forcément me caler devant ma télé pour regarder une rencontre

Vous avez entraîné les jeunes avant de vous éloigner totalement du sport.

J’ai d’abord passé mes examens. Mais ça a été compliqué, car je ne suis pas vraiment de nature à prendre la parole devant un groupe. J’ai du mal à m’exprimer publiquement, même si je m’y suis fait petit à petit. J’ai dû me forcer. Après, j’ai entraîné les moins de 17 ans de l’ASPTT Nice, puis les moins de 19 ans de l’OGC. Pas longtemps : j’ai dû arrêter pour des problèmes familiaux. Je n’avais plus vraiment le temps. Je m’excuse d’ailleurs auprès des gens du club parce qu’ils m’ont donné ma chance et je les ai un peu plantés.

Aujourd’hui, vous suivez encore le foot ?

Non, j’ai complètement lâché. Je n’ai jamais été un grand passionné. J’adorais jouer, mais pas forcément me caler devant ma télé pour regarder une rencontre. Ça explique peut-être le fait que ça ne m’a pas trop branché de coacher.

Vous n’avez d’ailleurs jamais eu le profil du footballeur jet-set.

J’ai été joueur de Ligue 1, pas un international. Mais c’est vrai que je n’ai pas fait le flambeur. J’ai su rester simple. De toute façon, je n’ai jamais voulu être dans la médiatisation, dans la starification. J’imagine que c’est très dur pour ceux qui se sont habitués à cette situation d’arrêter et de devenir anonymes d’un seul coup.

Justement, vous vous êtes souvent tenu loin des médias. Vous avez l’image de quelqu’un de très discret, voire timide.

Non, je ne suis pas timide. Je voulais juste protéger ma vie privée. Et je savais que le foot, c’était éphémère. Après ta carrière, tu n’es plus rien. Donc je ne voulais pas faire de bruit et ne surtout pas m’habituer à la gloire.

Dans les vestiaires, vous étiez du genre à lever la voix ?

Pas du tout. C’est bizarre, parce que ça m’aurait plu de dire des choses, d’encourager, de motiver mes camarades, d’envoyer des ondes positives. Mais au fond de moi, il y avait quelque chose qui m’empêchait de sortir ce que j’avais à dire. En tant qu’entraîneur, ça m’a porté préjudice. Pour sortir les mots, ça ne voulait pas… Des mecs comme Julien Sablé, capables de trouver les termes directement, sans réfléchir, de faire un discours de manière naturelle, je trouve ça impressionnant.
J’aurais dû me servir de la proposition de l’Atlético pour négocier un contrat à Lyon. Mais mes parents n’y connaissaient rien, je n’avais pas encore d’agent…

Vous pensez que ça vous a desservi pour faire une carrière internationale ?

Je ne pense pas, non. Regardez Zidane, c’est quelqu’un de réservé à la base. Et ça ne l’a pas empêché d’aller au sommet. On n’avait pas le même talent, quoi.

C’est un regret de ne pas avoir réussi à vous imposer dans votre club formateur, Lyon ?

Je n’ai aucun regret. Après, j’ai eu un souci avec le club… Vous vous souvenez ?

Cette vraie-fausse signature à l’Atlético… Racontez-nous.

En fait, quand j’avais 17 ans, les dirigeants m’avaient promis qu’ils allaient me faire un contrat pro. Quand je suis retourné les voir deux semaines plus tard, ils avaient changé d’avis et me proposaient un nouveau contrat espoir. Moi, ça ne m’intéressait pas. Surtout que j’étais en équipe de France des moins de 18 ans, je marquais tout le temps, les clubs étrangers commençaient à me regarder… Et puis, tous les joueurs avec qui j’étais avaient un contrat pro… Bref, l’Atlético est venu me chercher et j’ai signé chez eux (une signature refusée par l’UEFA, car le joueur appartenait au centre de formation et n’avait pas encore eu de premier contrat avec l’OL, ndlr). Mais j’aurais dû me servir de cette proposition pour négocier un contrat à Lyon. Mes parents n’y connaissaient rien, je n’avais pas encore d’agent… On est sans doute allés trop vite. Il y a eu des erreurs des deux côtés.

C’est pour ça que ça n’a pas marché avec Lyon ?

Bah, ça m’a mis des bâtons dans les roues, quoi. Je pensais quand même que j’aurais eu ma chance. Mais j’ai vite vu que mon avenir n’était plus là-bas. En fait, ça m’a fait perdre pas mal de temps dans ma carrière. Tous les médias me sont tombés dessus, je suis passé pour le mauvais garçon. Après, j’ai réussi à passer au-delà de ça. C’est comme ça que jeunesse se forme et qu’on acquiert de l’expérience.

Jean-Michel Aulas était déjà difficile en négociations ?

Il protégeait le foot français, hein… De notre côté, on n’a pas fait le bon choix, mais on est quand même revenus sur notre décision.

Si vous avez accepté de revenir, pourquoi ça n’a pas collé ?

Parce que la situation était assez particulière. Tu reviens dans ton club formateur, on te juge un peu parce que tu leur a mis un couteau dans le dos d’une certaine façon. Franchement, par rapport aux gens du club, c’était pas génial ce que j’ai fait. Enfin bon, quand on fait des promesses à un gamin et qu’on ne les respecte pas, c’est pas si étonnant qu’il réagisse de la sorte. Puis voilà, à 17 ans, normal que tu ais envie de grimper le plus vite possible. Les dirigeants ne roulaient que pour leur profit, eux aussi.
Antonetti, c’est un super entraîneur. Mais ça a mal commencé avec lui. C’est la personne qui m’a le plus rentré dedans. Au début, il ne s’y prenait pas du tout de la bonne manière avec moi. Il me fracassait à chaque entraînement, il était non-stop sur mon dos.

Lyon ne faisait pas assez confiance à ses jeunes ?

Je ne sais pas… Je n’étais peut-être pas assez performant. En même temps, je jouais avant-centre en équipe de France et j’étais isolé sur le côté à Lyon, où je ne devais faire que des centres.

Vous partez donc. À Lausanne, Guingamp, Paris… mais surtout à Saint-Étienne.

C’est sûr que j’en garderai de bons souvenirs de Sainté. Super ambiance, super moment. À chaque fois que tu entres sur le terrain, c’est magique… C’est à chaque fois différent. Le Parc des Princes, même si je n’y ai pas beaucoup joué, c’est un sacré stade aussi.

Le meilleur souvenir, c’était ce but contre l’OM ?

Non, c’est le titre de Ligue 2 avec l’ASSE. Ce n’est même pas le fait d’être monté, c’est le fait d’avoir remporté le championnat à la dernière minute de la dernière journée. On a fait la fête tranquillement après… (Rires) Et puis, Saint-Étienne, ça faisait tellement longtemps qu’ils attendaient ça.


Enfin, vous terminez à Nice. Ce qu’on retient, c’est votre rapport particulier avec Antonetti.

C’est un super entraîneur. Mais ça a mal commencé avec lui. C’est la personne qui m’a le plus rentré dedans. Au début, il ne s’y prenait pas du tout de la bonne manière avec moi. Il me fracassait à chaque entraînement, il était non-stop sur mon dos. Même mes partenaires se demandaient ce qu’il avait contre moi. Il voyait que j’avais du potentiel et il pensait que c’était en me gueulant dessus que j’allais m’améliorer. Il a compris après que c’était tout le contraire pour que ça marche avec moi.
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Propos recueillis par Florian Cadu

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