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  • Coupe du monde 2014
  • 1/4 de finale
  • Argentine/Belgique (1-0)

Hazard, une histoire belge compliquée

Par Martin Grimberghs à Bruxelles
Hazard, une histoire belge compliquée

On l'a attendu, mais le problème, c'est qu'il n'est jamais venu. Le Messie, celui dont tout le monde pensait que c'était sa Coupe du monde, au moins son match. Ben non. Contre l'Argentine du vrai Messi, Eden Hazard a une nouvelle fois été invisible ou presque. À l'image d'un Mondial traversé sur la pointe des pieds. Sans émoi ni frisson.

On joue la 75e minute entre la Belgique et l’Argentine quand, à la recherche de la solution miracle, Marc Wilmots décide d’opérer son ultime changement. Toby Alderweireld, déjà averti, tient du candidat parfait pour regagner le banc, mais c’est finalement Eden Hazard qui cède sa place à Nacer Chadli. Un désaveu en forme d’impuissance de la part d’un sélectionneur qui mise plus sur l’impossible complémentarité entre Van Buyten, Fellaini et Lukaku que sur un éclair venu des pieds de la star de Chelsea. Encore impensable en début de tournoi tant l’ailier des Diables semblait arriver avec un crédit inépuisable dans cette Coupe du monde dont il devait être l’un des héros. Le pire, c’est que même en Belgique, il ne devait pas y avoir grand monde pour remettre en cause la décision du sélectionneur. Parce que Hazard n’a jamais eu le rendement escompté pendant ce tournoi. Comme un résumé de son histoire contrariée avec sa sélection.

Plus mature qu’à ses débuts, Hazard a certes progressé dans son jeu défensif, mais reste bien incapable d’élever son niveau de jeu dans les moments importants. Presque un comble pour un surdoué qui empile les exploits en club depuis 6 ans. Éblouissant avec le LOSC pendant quatre saisons complètes (32 buts, 34 passes décisives), avec Chelsea depuis deux ans (23 buts, 18 passes), Eden est pourtant toujours aussi tristounet en sélection où son ratio famélique (6 buts, 12 passes décisives) ne fait même plus débat. À 23 ans et avec près de 50 sélections à son actif, il ne pourra pourtant plus se cacher derrière son étiquette de jeune prodige. Lui, le leader technique à qui l’on pardonnait tout va devoir maintenant apprendre à vivre différemment. Avec la concurrence d’abord qu’il n’a jamais connue ou presque sous l’ère Wilmots. Avec la volonté de s’affranchir en tant que leader ensuite. Car pour laisser sa marque dans l’histoire des Diables, Eden va devoir apprendre à regarder à deux fois dans son rétro.

Bicky-frite un soir de défaite

Comme lors de cette 7e journée des éliminatoires à l’Euro 2012, la Belgique reçoit la Turquie au Heysel pour un match décisif. Nous sommes le 3 juin 2011, Eden Hazard n’a encore que 20 ans, mais est déjà le plus grand espoir du football belge. Pourtant, ce soir-là, Hazard sera invisible. Georges Leekens, alors sélectionneur, n’hésite pas et remplace le Lillois à l’heure de jeu. Frustré, Eden quitte le stade et s’en va ruminer un hamburger à la main. Le gamin ne verra pas la fin du match, les Diables concèdent le nul, et peuvent dire adieu à l’Euro. Dans la foulée, Leekens décide de se passer de son jeune prodige pour les trois matchs suivants. Tollé en Belgique, d’autant plus que le clan Hazard, via la société qui gère alors ses intérêts, a la bonne idée de publier un communiqué étrangement ambivalent sur la suite qu’Eden pourrait donner à sa carrière internationale. Leekens, lui, ne bronche pas et déclare : « Le hamburger, je m’en fiche. Pour moi, Eden peut manger un hamburger après un match, ça ne me dérange pas du tout. Mais les trois matchs de suspension, c’est pour beaucoup plus que ça. »

Personne ne saura vraiment ce qu’il y avait dans ce « beaucoup plus que ça » . Beaucoup ont émis l’idée d’un conflit généralisé entre les deux hommes, d’autres pensent encore aujourd’hui que Leekens était tout simplement moins patient que son successeur. De fait, sous Leekens, Hazard connaîtra aussi souvent le banc que la pelouse. À l’inverse, avec Wilmots, Hazard a bénéficié d’une absolue confiance de son sélectionneur. Un choix justifié au vu de ses états de service en club, mais beaucoup plus discutable si on se fie aux seules prestations en équipe nationale. Demandez donc aux jokers de luxe que sont Kevin Mirallas et Dries Mertens ce qu’ils en pensent.

Mais voilà, Eden Hazard restera toujours Eden Hazard. Sa bonne gueule, son sourire un brin moqueur, ses dribbles chaloupés et sa famille de footeux. Fils de Thierry, ancien milieu en division 2 belge, et de Carine, attaquante en division 1, frère de Thorgan (prêté à Mönchengladbach par Chelsea) et de Kylian qui évoluera l’an prochain à Zulte Waregem, le clan est parvenu à faire du nom Hazard, un produit convoité par tous. Une sorte de valeur sûre dans le marché le plus incertain au monde, celui du football. Un exploit de taille qui permettait encore à l’aîné de concentrer l’essentiel de l’attention des médias internationaux à la veille du choc contre l’Argentine. Un mal pour un bien, car en Belgique, il n’y a plus grand monde pour penser qu’Eden Hazard soit l’attraction de ces Diables-là.

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