- Premier League
- J31
- Chelsea-Manchester City (2-1)
Hazard soulève City et le Bridge
Bousculé par un Manchester City miné par son imprécision, Chelsea s'est finalement imposé mercredi soir (2-1) au mental grâce notamment à un grand Eden Hazard, auteur d'un doublé. Au bout de la fête, le titre commence à se dessiner.
Chelsea 2-1 Manchester City
Buts : Hazard (10e, 35e) pour Chelsea // Agüero (26e) pour Manchester City
Les mains sur les hanches, Pep Guardiola se contente de subir ces dernières minutes. Le Catalan s’est éteint, comme si tout était déjà terminé depuis plusieurs minutes. Sa chance, le coach de Manchester City sait qu’il l’a eue à plusieurs reprises, comme souvent lorsque son groupe doit mener des batailles de premier plan. Mais, cette fois encore, ses hommes n’ont pas réussi à faire la différence. Guardiola manque-t-il d’un plan B avec ce City ? Oui, certainement, mais s’il faut juste lui reprocher une chose après cette nouvelle défaite, c’est d’abord le manque de réalisme de son bataillon. La bagarre de Stamford Bridge a été intense, brutale, émotionnelle, mais Chelsea a triomphé à la précision. Et voilà comment se décide avant tout un titre.
Orgueil et réalité
Il y a quelques mois encore, ce devait être un match pour le titre. Puis, le cours des choses : Manchester City est aujourd’hui presque déjà largué pour le titre et débarquait avant tout à Stamford Bridge mercredi soir dans le costume d’un arbitre de luxe dans une baston finale qui devrait se régler dans les prochaines semaines entre Tottenham et Chelsea. En réalité, entre Chelsea et lui-même, avant tout. Antonio Conte en est conscient et les cicatrices de son passé parlent pour lui. La réception de City était un rendez-vous majeur, une question d’honneur pour abattre une deuxième fois cette saison un adversaire majuscule, mais aussi d’orgueil quelques jours après une défaite bordélique à domicile contre Crystal Palace (1-2). Alors, le chef d’orchestre italien avait retenu la leçon et claqué quelques changements – Azpilicueta grimpé d’un cran, Kurt Zouma titulaire –, là où Guardiola a une nouvelle fois bousculé l’ordre établi en réinstallant Vincent Kompany et titularisant Delph plutôt que Yaya Touré. Le sacrifié ? Raheem Sterling.
Et la première mi-temps a d’abord donné raison à Pep Guardiola pour l’ensemble. Tout simplement car Manchester City a dicté le jeu sur l’échiquier, s’est essayé de loin par Delph, Fernandinho et Agüero, mais a surtout été notable dans sa capacité à proposer une stérilité variée. Comme une copie conforme d’un match aller où Chelsea avait finalement retourné les Citizens grâce à des contres piquants. Tenir le ballon c’est bien, punir c’est mieux. Résultat, sur leur première action de la rencontre, les Blues ont séché City grâce à une finition parfaite d’Hazard et une sale erreur de Caballero (1-0, 10e). Puis, l’artiste belge a continué son festival, a saccagé le couloir droit de Guardiola, s’est amusé avec Stones et s’est même offert un doublé sur un penalty transformé en deux temps peu après la demi-heure de jeu (2-1, 35e). Une réaction plus qu’une confirmation, car quelques minutes plus tôt, Manchester City était revenu dans la bataille sur une relance moisie de Courtois dans les pieds de David Silva, bouclée par Agüero (1-1, 26e). Ce qu’il faut retenir avant tout est là : on assiste bien à une partie de Mastermind sur la pelouse de Stamford Bridge.
Plaisir de souffrir
Mais Antonio Conte n’est pas satisfait de sa soirée. Au retour des vestiaires, l’Italien bouge alors ses pions : Kurt Zouma, titulaire pour la première fois de la saison, est sorti et Matić replacé au milieu, histoire de sécuriser un cœur de jeu qui a pris l’eau à plusieurs reprises lors du premier acte. Le début de seconde période confirme ses doutes : sur la première joute, Vincent Kompany danse avec la barre de Courtois, sur la seconde, c’est Stones qui claque une tête dans les bras du gardien belge. Le script n’a pas changé, City a continué à tenir le ballon et Chelsea à résister, à l’exception d’une frappe timide de Pedro. Conte aime souffrir, alors voir Cahill sauver la famille bleue d’un tacle monstrueux devant Agüero à vingt minutes de la fin le fait jouir. Voir Hazard croquer une balle magnifique de 3-1 à un quart d’heure de la fin le fait vriller. Dans son jeu, Pep Guardiola n’avait alors quasiment plus que la carte Sterling à abattre au moment où Conte a posé Willian sur la table. Trop tard, impuissant, comme si l’entraîneur catalan avait posé les armes. Chelsea se contente alors de gérer, bien poussé par un Pedro excellent en seconde période, et conserve son avance de sept points en tête du championnat malgré quelques dernières secousses sur le but de Courtois. Solide et autoritaire dans la tempête.
Résultats et classement de Premier League Retrouvez toute l’actualité de la Premier LeaguePar Maxime Brigand