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- Belgique-Angleterre (2-0)
Hazard, rendez-vous dans quatre ans ?
Face à l'Angleterre, Eden Hazard a conclu une Coupe du monde de très bonne facture sur le plan personnel. De quoi laisser présager 2022 en très grand, quand il aura 31 ans. Si la Belgique se qualifie, évidemment.
Il a donc mis son troisième but face à l’Angleterre tout en propreté. Sur une course en profondeur dont il a le secret, et une conclusion plein de classe (au premier poteau, quand tout le monde attendait une Thierry Henry au deuxième) face à l’un des meilleurs gardiens du tournoi. Sur un plan individuel, il n’y aura pas grand-chose à redire sur le Mondial d’Eden Hazard : des buts et des passes décisives, une consistance à tous les matchs… il lui manquait juste un peu de correction dans la défaite. Quand Neymar a une aura écornée, Kane un bilan comptable trompeur, ou Messi et Ronaldo une élimination précoce à digérer, le joueur formé au LOSC peut ressortir du tournoi en Russie la tête haute, car il a assumé pleinement son statut de top player. Un seul bémol : n’avoir pas réussi à faire pencher la balance en faveur des Diables rouges en demi-finale contre la France. Pas faute d’avoir donné le tournis à Benjamin Pavard et d’être passé à quelques centimètres – une touffe de cheveux de Raphaël Varane – de la délivrance.
Trop seul face à la France
Dans ce match le plus frustrant du Mondial pour les Diables rouges, Hazard a probablement été la plus grande menace contre les Bleus. Et le seul joueur de la compétition d’ailleurs, à avoir fait réellement souffrir Benjamin Pavard sur son flanc droit. Sauf que le Blue de Chelsea ne pouvait pas faire tout, tout seul. Dans cette affiche du dernier carré, son compère Kevin De Bruyne – l’autre étoile offensive des Belges – a déçu. Et en voulant prendre les affaires en main en repiquant très souvent vers l’axe du jeu, Eden Hazard a donc perdu du tranchant qui faisait si mal à la France sur son flanc gauche. La petite différence entre le grand joueur – ce qu’Hazard est aujourd’hui à n’en pas douter – et la légende vivante, qui elle a besoin d’un soupçon de réussite.
Dernier vestige de la génération dorée belge ?
À 27 ans, le milieu offensif n’a cependant pas dit son dernier mot, comme sa sélection, prétendant sérieux pour l’Euro 2020 et le Mondial 2022. Dans quatre ans, il aura 31 ans, un âge de maturité physique et mentale. Et peut-être aussi quatre années dans la peau d’un taulier du Real Madrid, où il apparaît comme l’un des successeurs désignés de Cristiano Ronaldo. Comment imaginer qu’Eden Hazard ne soit pas au top dans quatre ans ? Reste à savoir tout de même si l’équipe nationale belge suivra la même trajectoire. La génération dorée qui vient de faire son meilleur résultat en Coupe du monde doit déjà se reconstruire une défense et un milieu : Alderweireld a 29 ans, comme Witsel et Chadli, Vertonghen 31 comme Dembélé et Fellaïni, et Kompany 32, comme Vermaelen. Or, aussi couronné de Ballon d’or soit-il dans quatre ans, Hazard ne pourra soulever le trophée que s’il est bien accompagné.
Par Nicolas Jucha