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Hatem à l’Européenne

Par Eric Carpentier
5 minutes
Hatem à l’Européenne

Après Jablonec, Kiev ou Astana, le Stade rennais et Ben Arfa retrouvent vraiment la Coupe d'Europe avec une double confrontation face au Betis Séville. L'occasion pour eux de montrer qu'ils savent grandir.

C’est souvent intéressant, un été à 12 ans. Que l’on trouve le temps long en voiture ou en bas de chez soi, ce sont des émois de liberté, l’âge des premières bêtises, une saison de découvertes. Prenons Hatem Ben Arfa. À 12 ans, lui et son talent intègrent l’INF Clairefontaine, faisant connaissance avec un univers au sein duquel il faudra se construire. Il y a la télé dans sa chambre. Alors, le 24 août 1999, peut-être croise-t-il le Stade rennais pour la première fois. Il faut dire que l’affiche est belle : finale retour de Coupe Intertoto, contre la Juventus de Zidane. Plombés par une défaite 2-0 à l’aller et par des pions de Conte et Zambrotta au retour, rendant anecdotiques les réalisations de Diouf et Nonda (2-2), les Bretons échouent en finale et manquent une occasion de se qualifier en Coupe de l’UEFA.

Ils devront patienter six ans de plus pour atteindre une phase de groupes européenne. Et près de 20 piges pour y remporter un match, après des zéros pointés en 2005, 2007 et 2011. Pendant ce temps, Hatem Ben Arfa construit une carrière – du moins, il essaie. Tant bien que mal, il accumule 40 matchs continentaux avant de signer à Rennes, en septembre 2018. Moins de trois semaines plus tard, c’est une délivrance commune : premier match officiel depuis 533 jours pour le joueur, première victoire historique pour le club à ce stade. Et parce que le destin fait bien les choses, elle lui est offerte par un penalty de son nouveau venu dans les arrêts de jeu. En trente minutes en rouge et noir, Ben Arfa a réussi à donner un frisson européen au Roazhon Park, qui découvre aujourd’hui un niveau de la compétition jamais atteint. Dis, Hatem, cap’ ou pas cap’ d’aller plus loin ?

Coup de patte et coup de latte

40 matchs, 7 buts et 2 passes décisives donc, pour Hatem Ben Arfa avant la campagne européenne en cours. Pour l’essentiel, il faut remonter à près de dix ans en arrière pour voir le milieu offensif briller sur le plan continental. Hormis trois sorties en Ligue des champions avec Paris en 2016, trois autres en Ligue Europa avec Newcastle en 2012-2013 et six apparitions lors de ses premières années professionnelles, le natif de Clamart concentre son expérience européenne sur la période 2007-2010. Avec des hauts, comme son doublé lyonnais en Ligue des champions contre le VfB Stuttgart, en novembre 2007. Comme, aussi, son doublé de passes décisives avec l’OM la saison suivante face au PSV Eindhoven. Et comme, surtout, ce coup franc juninhesque dans les buts du FC Twente pour permettre à l’OM de se qualifier en huitièmes de finale de Coupe de l’UEFA, après une séance de tirs au but,

Mais, comme toujours avec HBA, il y a aussi des bas. Et la fin de cette période à 28 matchs européens en trois saisons offre un condensé de sa carrière. Huitièmes de finale de la première Ligue Europa, Marseille affronte le Benfica. À la dernière minute du match aller, Ben Arfa s’élève pour inscrire le premier but de la tête de sa carrière et arracher le nul à l’Estádio da Luz (1-1). Vient le match retour : 18 mars 2010, Marseille est mené 2-1 sur son terrain, Ben Arfa entre dans les arrêts de jeu. Il faudrait un miracle pour que l’OM passe ? Ben Arfa ne lui offrira qu’un coup de sang, se faisant expulser 30 secondes plus tard pour un coup de latte sur Alan Kardec. Rideau.

Frissons sur le Roazhon ?

Assagi, Hatem Ben Arfa peut-il offrir neuf ans plus tard à Rennes des sensations européennes ? À en croire ses dernières sorties, on a envie de le penser. Meilleur buteur rennais, avec Ismaïla Sarr, en Ligue 1 (cinq buts, sans oublier cinq montants touchés), Ben Arfa prend de l’épaisseur à mesure des semaines. Au micro de Canal Plus vendredi dernier, Sabri Lamouchi expliquait que, pour lui, son ancien joueur était « revenu trop vite : il n’était pas important pour nous qu’il soit prêt en novembre et en décembre, il était important qu’il le soit au printemps » . On y arrive. Sur le même canal, Létang déroulait lui une rengaine habituelle en début de semaine : « Le plus important, ce n’est pas lui, c’est le collectif. Hatem est un joueur qui a du génie, mais ne pourra s’exprimer que s’il est soutenu par le collectif. » Ça tombe bien : avec Siebatcheu (forfait contre le Bétis), Sarr, Hunou ou Niang, entre autres, Ben Arfa a des coéquipiers avec qui taquiner. Résultat, son équipe reste sur trois succès de rang à domicile, dont les deux derniers face à Lille puis Saint-Étienne.

Aujourd’hui, Ben Arfa semble en mesure de retrouver le niveau de sa saison niçoise, la plus aboutie de sa carrière. À 31 printemps, cela veut dire deux choses. Un, que l’éternel insatisfait a encore tout à prouver au niveau européen, qu’il n’a pas connu sur la Côte d’Azur. Deux, que s’il continue sur ce rythme, Rennes pourrait se surprendre à rêver, une performance en soi. Mais attention à ne pas se rater : quand son club attend 20 ans pour gagner un match dans une compétition, difficile de justifier une sortie de route en disant que « ce n’est que la Ligue Europa » .

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Rennes remporte un petit match contre Angers
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