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Harit, un Amine qui vous veut du bien
Prêté pour une saison par Schalke 04 à l’OM, Amine Harit a pris son temps pour s’acclimater à sa nouvelle ville. Mais après sept mois de galère, le Marocain affiche son meilleur visage depuis quelques semaines. Une bonne nouvelle pour Marseille à l’entame d’une fin de saison chargée. À tel point que l’OM songerait même à le conserver.
Sur les coups de 23 heures dimanche au stade Vélodrome, pendant que l’OM écartait Montpellier (2-0), deux sujets étaient sur toutes les lèvres : la remontada en cours de Jean-Luc Mélenchon, revenu selon certaines estimations à 0,8% de Marine Le Pen, et la performance du soir d’Amine Harit. Étincelant face au MHSC, aussi incisif que précis, et faisant preuve de justesse tant d’un point de vue technique que dans ses choix, le Marocain a tout simplement illuminé la rencontre.
88 ballons touchés ?86% de passes réussies 1 passe décisive ??? @Amine_000 est désormais impliqué sur buts lors de ses derniers matchs de @Ligue1UberEats (buts, assists) ? C’est l’????? ?? ????? lors d’#OMMSHC ??pic.twitter.com/k1XhgyljBB
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) April 10, 2022
Une partition sans fausse note pour le chef d’orchestre marseillais du soir, en l’absence de Payet, au repos, qui lui a logiquement valu d’être nommé homme du match. Logique, pour celui qui a débloqué la soirée à lui seul en servant parfaitement Dieng sur le premier but. Une passe décisive qui confirme le retour au premier plan de Harit, décisif lors des quatre derniers matchs de Ligue 1 de l’OM, après plusieurs mois dans l’ombre.
Interrogé sur la forme de celui qu’il a un temps laissé au placard, Jorge Sampaoli n’a pas caché sa satisfaction : « Je ne suis pas surpris par le niveau de Harit, on s’attendait à cela. Quand Amine a débuté avec nous, il se mettait dans des situations difficiles avec le ballon. C’est maintenant un joueur essentiel, il pèse dans les déséquilibres, les un-contre-un. C’est devenu un joueur très important pour nous, et il le sera à chaque match du sprint final. » Une sortie qui en dit long sur les progrès de l’ancien Nantais qui, malgré des débuts olympiens réussis (une passe décisive et un but lors de ses deux premières sorties en championnat) a longtemps ressemblé à l’erreur de casting.
L’éclair de Brest
Álvaro González et Pol Lirola commençaient sans doute à se demander s’ils avaient bien fait de reporter une partie de leur salaire à l’été prochain pour permettre la signature du joueur fin août, d’autant plus vu le traitement réservé au défenseur central par le club en ce moment, placardisé et resté en Espagne. Une signature inattendue dans les tout derniers instants du mercato, racontée il y a peu par Harit dans Le Vestiaire, sur RMC. « Je regarde le match contre Nice avec mon frère, et là, il y a l’envahissement de terrain. Je lui dis :« C’est fou, il y a toujours quelque chose avec Marseille, soit une bagarre soit une embrouille. »Le lendemain, mon agent m’appelle et me dit qu’il y a l’OM (qui est intéressé). Je me dis :« J’ai déjà eu des problèmes, je vais me foutre encore dans des soucis. »Finalement, je tente le pari. Je ne regrette pas du tout, je passe une vraie bonne saison, que ce soit au niveau de ma vie de famille ou dans le vestiaire. Cela fait du bien, même si je n’ai pas beaucoup joué. »
Pourtant, depuis début mars, la roue a tourné pour le numéro 7 marseillais. Profitant de l’absence de Payet pour le déplacement à Brest, Harit a enfin saisi la main tendue par Sampaoli : un but et une passe décisive à Francis-Le Blé, mais surtout une forme physique retrouvée lui ont permis de chasser ses doutes et de retrouver la spontanéité et la vista qui régalaient la Beaujoire à ses débuts. Surtout, cela lui a permis de revenir dans la rotation. « J’ai eu énormément de temps de jeu sur les derniers matchs. Je n’ai pas changé quelque chose en particulier dans ce que je fais au quotidien. Je pense que c’est plus le coach qui m’a laissé plus de liberté, plus de temps de jeu et je pense que je lui ai bien rendu », savourait le milieu offensif avant d’affronter le PAOK.
Un transfert sec cet été ?
Après Brest, l’ancien Nantais a enfin pu enchaîner : titulaire à Bâle, entré en jeu contre Nice, puis dans le onze aux côtés de Payet contre Saint-Étienne (1 but) et donc dimanche contre Montpellier (1 passe décisive). Aussi à l’aise sur l’aile qu’en remplacement de Payet, souvent prompt à combiner avec Gerson, Guendouzi et Dieng, Harit s’est enfin fait une place, ce qui aurait pu sembler inespéré cet hiver encore. « Il y a eu du travail.« Inespéré », ce n’est pas un bon mot en football, il faut toujours avoir de l’espoir et croire en soi, rétorquait le joueur dans les travées du Vélodrome dimanche. J’ai toujours cru en mes qualités et en ce que je pouvais apporter. J’attendais juste mon moment, il est arrivé. »
Préférant parler de déclic que de changement de manière de travailler, Amine Harit savoure toutefois ce renouveau : « Je suis dans une bonne période et je me sens de mieux en mieux depuis quelques semaines. En football, il faut toujours avoir de l’espoir et croire en soi. On a un groupe étoffé, avec de la qualité. Que l’équipe tourne ou pas, c’est à nous de mettre les ingrédients pour gagner les matchs, d’autant plus qu’on est sur une superbe série. » Une série que le Marocain entend prolonger dimanche contre Paris, où le natif de Pontoise aura « la dalle ». Mais avant le Classique dimanche, Amine Harit pourrait déjà être bien utile à l’OM ce jeudi face au PAOK Salonique. Si Marseille veut poursuivre son rêve européen, il aura bien besoin d’un Harit à ce niveau pour suppléer Payet et Ünder. Il se murmure d’ailleurs que le prêt sec du Marocain pourrait se muer en transfert l’été prochain. Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, Amine Harit – parti d’encore plus loin que l’Insoumis dans les sondages – pourrait finir par faire l’unanimité. À Marseille, en tout cas.
Par Adrien Hémard
Propos de Sampaoli et Harit recueillis par AH, sauf mentions.