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Happy Ayew Year
Alors que sa carrière bat un peu de l'aile, Jordan Ayew profite de la CAN pour se refaire la cerise. La preuve : il a déjà largement contribué au premier tour réussi par le Ghana.
Non, Jordan Ayew n’a pas changé : il continue encore et toujours de renvoyer sur les terrains cette image de garçon dédaigneux et arrogant. Deux manières d’interpréter cette éternelle posture et ce visage hermétique à toute forme de sourire. Sur les pelouses britanniques, où l’avant-centre a posé ses bagages il y a quatre ans à la fin de sa belle saison lorientaise pour alterner depuis l’encourageant (deux exercices bouclés à 7 pions en Premier League, en 2015-2016 avec Villa puis en 2017-2018 avec Swansea) et l’insuffisant (à l’image de son prêt à Crystal Palace cette saison, deux buts en 23 apparitions toutes compétitions confondues), on a toujours l’impression d’avoir face à nous ce gamin capricieux et difficile à épanouir.
Bénin et Guinée-Bissau à la casserole
Mais quand le deuxième rejeton d’Abedi Pelé est en confiance et fait régner la loi dans la zone de vérité comme c’est parfois le cas, c’est un tueur d’attaque plein de charisme que l’on observe. Et depuis le début de la CAN, grâce aux performances du Ghanéen, son body language renvoie plus à la deuxième option. Face au Bénin (2-2), puis à la Guinée-Bissau (2-0), deux prises de balle/enchaînements pleins de classe et d’autorité de l’avant-centre ont fait la différence et rappelé ce dont le produit de la Commanderie était capable.
[⚽️ VIDÉO BUT] #CAN2019 ???? Jordan Ayew délivre le Ghana d’un enroulé merveilleux !? Le tout après un rush de 40 mètres et une défense très étrange de son adversaire !#GNBGHA https://t.co/A7mhncmmwN
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 2 juillet 2019
Tout comme son frère, Jordan avait encore disparu des radars de la sélection ghanéenne il y a moins d’un an. Entre une titularisation face au Congo en septembre 2017 et la suivante en Éthiopie en novembre 2018, James Kwesi Appiah s’est passé des services des deux frangins, artisans du beau parcours des Black Stars lors de la Coupe d’Afrique 2015 (défaite en finale, aux tirs au but contre la Côte d’Ivoire). Pour fêter son retour comme il se doit, le benjamin avait signé un doublé face aux Walya, donnant une bonne bouffée d’air au Ghana dans les éliminatoires de la CAN.
Entre Salah et Mané
Depuis, Jordan s’est donc réinstallé sur le front de l’attaque de son pays et retrouve ses sensations. Le garçon n’ayant raté aucune minute depuis l’entame du tournoi égyptien, sa puissance a fait des dégâts et il a fait forte impression, allant jusqu’à se faire une place en pointe de l’équipe type du premier tour dévoilée par la CAF, en compagnie de Sadio Mané et Mohamed Salah, rien que ça. De quoi faire honneur à la succession de Gyan Asamoah, qui ronge lui son frein sur le banc ghanéen, et recevoir les louanges de l’ancien attaquant et capitaine de la sélection Kwasi Owusu : « Jordan a beaucoup appris de Gyan et d’autres anciens attaquants. Il s’est considérablement amélioré depuis le début du tournoi. Il est dans le rythme, dribble bien, amène sa puissance et est également très bon dans les face-à-face. »
Une petite renaissance pour le natif de Marseille au terme d’un exercice peu reluisant et alors que son avenir en club est flou : appartenant toujours à Swansea (qui stagne en Championship), il va sûrement aller voir ailleurs cet été. Et malgré une cuvée 2018-2019 ratée, cela pourrait être à Selhurst Park, la direction des Eagles étant prête à poser quelques millions de livres (aux alentours de 2,5, donc près de 2,8 millions d’euros) après la CAN pour garder le buteur. Avec un peu de chance, d’ici la fin de la compétition, sa cote aura peut-être repris un peu de valeur.
Par Jérémie Baron
Propos de Kwesi Owusu via GNA Sports