- France
- Ligue 1
- 11e journée
- Saint-Étienne/PSG
- Notes
Hamoumax flambe, Matuidi flingue
Auteur d'un match remarquable, Romain Hamouma a régalé toute la soirée. Une soirée qui aurait eu un goût différent pour les Stéphanois si Blaise Matuidi, auteur d'une belle partie, n'avait pas égalisé d'un but aussi vilain qu'important.
AS Saint-Étienne
Ruffier (5) : L’adjudant Ruffier s’est fait fusiller toute la soirée par Zlatan, mais le Suédois avait des envies de panneaux publicitaires ce soir. Pensant qu’il pouvait souffler, le portier stéphanois a fini par plier sur un ballon long un peu mou de Matuidi. C’est ce qu’on appelle une sale histoire.
Ghoulam (6) : La plus belle patte gauche de la Ligue 1 a fait le boulot dans son couloir. Un joli coup de Faouzi de 35 mètres qui a bien failli tromper Sirigu et quelques passes bien senties. Une pensée pour son dos, cela dit, puisque le bougre s’est fait canarder par Zlatan en fin de rencontre. Le sacrifice, il n’y a que ça de vrai.
Perrin (6) : Vous voyez ce type sans histoire qui a fait des études sans jamais être un génie, qui est brillant sans trop l’être et qui n’a pas vraiment d’autres ambitions que d’être heureux dans son pavillon de proche banlieue avec sa femme, son chien et ses deux enfants ? Si ce type était footballeur, il s’appellerait Loïc Perrin. Un match tout en calme de l’enfant du bled qui s’est même autorisé une sortie quelque part entre Souleymane Diawara et Ronald Zubar. Quelque part dans le néant, quoi.
Zouma (7) : La détente de Jordan, les appuis de Seedorf, les épaules de Mike Tyson, l’agressivité d’un pitbull, le gabarit d’un platane de bord de Nationale, le passeport d’Ogbeche. Joyeux 19e anniversaire, Kurt.
Clerc (6) : Une dégaine de représentant « Pays de la Loire » pour une entreprise d’aspirateurs bio, quelques débordements chaloupés à la Vincent, quelques contacts romantiques à la Julien. Du classique. C’est lui, François le Français.
Clément (5): Le milieu stéphanois le moins en vue. Du boulot ingrat face au milieu de terrain quatre étoiles du PSG. Comme Kery James : à l’ombre du show-business.
Corgnet (7) : Depuis son rôle fou dans Dodgeball, on sait que Ben Stiller a du ballon. Le mec a flirté avec les embrouilles en savatant Verratti lors des quinze première minutes et voulait se payer Paris à tout prix. Malheureusement, l’arbitre en mode Starsky et Hutch a changé le cours de la rencontre. Pas une nuit à mettre au musée.
Mollo (4) : Peut-être trop occupé à préparer son plan pour récupérer le maillot de Zlatan. Peut-être trop occupé à se demander quand est-ce qu’il deviendra enfin plus fort que Cristiano Ronaldo. Peut-être rien.
Lemoine (6) : Si les cheveux poivre et sel de Fabien Lemoine le rendent un peu plus vieux, son exécution parfaite du tir de l’aigle sur la barre de Sirigu est venue nous rappeler que le milieu stéphanois a grandi avec Olive et Tom. Dévoué, quand certains font semblant d’avoir mal pour éviter un second jaune, lui s’offre un remake de la Passion du Christ pour rejoindre son vestiaire, ensanglanté. Une soirée étrange.
Hamouma (8,5) : Hamouma li neka thi sama souf ak thi guinaw. Depuis 1994, en chantant Seven Seconds Away, Youssou N’dour essaye de faire comprendre au monde du foot que Romain Hamouma est un génie. Un but, une passe décisive, du petit pont, des débordements, tout y était. Une chouette mobylette.
Brandão (4) : Un match sans histoire où il aura juste chopé un carton jaune histoire de louper le match contre Lyon et, au vu de la défense rhodanienne, on comprend qu’il n’ait pas envie de jouer ce match. Par contre, s’il y a un tremblement de terre au Bangladesh demain, c’est normal. Les duels à l’épaule entre Alex et Brandão remuent les plaques tectoniques.
Diomandé (non noté) : Mi-Diomède, mi-Dieudonné.
Gradel (2) : « C’était la balle de match » , s’est écrié Christophe Galtier après le loupé de Max-Alain. C’était.
Tabanou (non noté) : Une entrée pénible passée à devoir faire le piston, à défendre et à voir les siens se faire rejoindre. Il aurait été mieux devant Gravity en 3D. Au moins, dans la salle du Mélies de Saint-Étienne, on n’entend pas les cris de Ruffier.
Paris Saint-Germain
Sirigu (3,5) : C’est quand même con que le CFC ait repris l’antenne avant que tout le monde ne puisse voir le T-shirt « soutien à Ali Ahamada » que portait Salvatore sous son maillot.
Maxwell (5,5) : Moins tranchant défensivement et offensivement, le Brésilien a quand même trouvé le moyen de claquer une passe décisive. Un bon point qui ne doit pas faire oublier qu’il avait l’air plus prenable sur son côté. Un homme sensible. Sheller Maxwell.
Marquinhos (3,5) : Ça, pour faire pleurer dans les chaumières en lâchant une larmichette dans Téléfoot, il y a du monde. Sympa, le Marquis a voulu fêter sa première convocation avec la sélection brésilienne avec tout le monde. Du coup, il a fait croquer les Verts. Obrigado.
Alex (4) : S’il ne portait pas de brassard noir ce soir, personne ne s’y trompe : Alex n’aurait pas dû jouer. Trop touché par la mort ce dimanche de celui qui aurait inventé le kebab. « Merci, chef. »
Van der Wiel (4,5) : Deux passes décisives en un match de Ligue des champions et VdW veut la patte droite de Pirlo. Des centres hasardeux au possible, dont quelques-uns auraient pu tromper Ruffier. « La cheville est trop molle » , aurait dit Jean-Michel Larqué.
Verratti (7) : Plus de 80 ballons, 90% de passes réussies, une influence importante sur le jeu parisien après l’exclusion de Lemoine, mais cela n’a pas suffi pour que Laurent Blanc le laisse terminer le match. Tant pis.
Motta (5,5) : Corgnet – Motta, c’était le duel deux boules de cette rencontre. Un temps dominé, l’Italo-Brésilien ne s’en est pas trop mal tiré. Par contre, il va falloir arrêter de botter les corners. On a l’impression qu’il les tape avec un médecine ball.
Matuidi (7,5) : Génial dans l’activité, bon à la récup, Blaise s’est senti poussé des ailes au fur et à mesure de la rencontre. Des gestes techniques un peu étranges, des percées, une frappe à la Charles Kaboré, puis ce but. De quoi donner à Marco Verratti des envies de frapper de loin.
Cavani (6) : « C’est le Calcio et la Liga, non pas la Ligue 1, appelle moi brise-rein, je vise bien, putain tu peux échanger tes crampons contre des pneus Michelin. » El Matador marque toujours, Ronaldi-flow.
Lavezzi (4,5) : Une auto-tamponneuse.
Ibrahimović (5,5) : Des difficultés à trouver la mire. Comme Cristiano Ronaldo, l’homme fait peur sur coup franc alors qu’il en met un toutes les années bissextiles. La marque des grands.
Ménez (non noté) : Synonyme = Javier Pastore
Lucas (non noté) : Un quincailler du football. Un vrai bazar de footballeur. Quand c’est bien, on dit « foufou » mais là, c’est juste désordonné.
Rabiot (non noté) : Une entrée sans histoire. Il serait bien allé voir Gravity avec Tabanou.
Par Swann Borsellino