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Hallgrimsson : « Le retour à la vie normale est très étrange »

Propos recueillis par Arthur Jeanne
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Désormais seul aux manettes de la sélection islandaise, Heimir Hallgrimsson revient sur l’Euro de son équipe, les enseignements du tournoi et son amour pour la ville d’Annecy.

Heimir, après ce tournoi extraordinaire, comment a été l’accueil à Reykjavik ?Extraordinaire, merveilleux. Franchement, on n’y croyait pas, il faut que tu voies les vidéos sur Youtube, c’était remarquable. Comme si on avait gagné le tournoi.

Comment redescend-on sur terre après cette aventure ?Le retour à la vie normale est très étrange. Bien sûr, tu essaies d’apprécier le calme, la paix, mais le contraste est très bizarre. On se sent un peu vidé, dégonflé. Il y a eu énormément de tension, d’influx nerveux dépensé et le retour à la vie normale est étrange. Mais on essaie de l’apprécier.

Vous avez prévu des vraies vacances ?Pas pour le moment, mais je suis revenu en France pour la finale. Je suis retourné deux jours à Annecy avec ma femme avant cela, pour profiter. Annecy, dans les conditions où on a été accueillis, c’était extraordinaire. C’est l’une des villes les plus magnifiques que j’ai vues. C’est merveilleux dans tous les sens du terme, c’est beau, la nature est incroyable, c’est calme, propre et les gens sont d’une sympathie extraordinaire. J’ai eu plus l’occasion de goûter à la gastronomie locale et découvrir la région que pendant l’Euro. Annecy est dans mon cœur pour toujours.

Tu retiens quoi de cette expérience française ?En France, tout le monde a été génial avec nous. On a passé un été formidable, c’est quelque chose dont on se souviendra toujours, comme l’accueil des Français. On a prévu de s’asseoir calmement et de faire un bilan à tête reposée de notre Euro, de débriefer de tout ce que nous avons fait un peu plus tard.

À part la France, nous n’avons pas vu le meilleur des meilleures équipes dans le tournoi. C’est peut-être un peu décevant, mais c’est mon sentiment.

Au niveau tactique, que retiens-tu de ce tournoi ? Comme nous étions à fond dans notre tournoi, nous n’avons quasiment analysé que les matchs de nos adversaires. Donc mon opinion est basée sur les matchs que nous avons joués. Ce qui m’a impressionné, c’est la faillite des grandes stars. On attendait que les grands joueurs fassent basculer les matchs, qu’ils apparaissent dans la compétition, mais dans les grandes largeurs, ça ne s’est pas passé. Je ne sais pas si c’est dû à la neutralisation tactique ou, de manière plus logique, à la fatigue. Si l’on pense par exemple à l’Espagne, leurs deux équipes ont joué une équipe une finale de Ligue des champions. Quand tu as joué des gros matchs toute l’année et que tu dois te remettre dans un tournoi comme celui-là, tu manques sans doute de fraîcheur et d’influx nerveux. C’est dur d’être à 100% après une saison aussi longue.

Au niveau des équipes que tu as affrontées, laquelle t’a le plus impressionné ?La France a été la meilleure équipe que nous avons affrontée. Elle a été brillante, même si c’est un peu de notre faute. Je pense qu’à part la France, nous n’avons pas vu le meilleur des meilleures équipes dans le tournoi. C’est peut-être un peu décevant, mais c’est mon sentiment. Je ne sais pas pourquoi, mais les équipes qui, généralement, sont dominantes, imposent leur supériorité par leurs individualités, mais elles n’y sont pas parvenues. Je pense que cela est dû aussi à des bonnes analyses, des lectures intelligentes des coachs adverses de comment éteindre ces joueurs. Mais, théoriquement, quand tu es supérieur, tu dois le montrer, tu dois être capable de joueur comme les Français l’ont fait contre nous. Tu dois faire suffoquer l’adversaire. Et peu d’équipes ont été en mesure de le faire.

Tu as l’impression que les Anglais auraient dû vous battre ?Quand on compare les joueurs anglais aux nôtres, tu te dis qu’ils auraient dû nous battre. Sur le papier. Mais ils étaient dans un mauvais jour, et nous, sans doute dans un bon. Et, à ce moment-là, on a pu les battre. Je ne crois pas qu’ils aient été arrogants, peut-être dans les arrière-pensées de certains joueurs, inconsciemment, mais je ne pense pas que, quand tu es en huitièmes de finale de l’Euro, tu sous-estimes l’adversaire. À ce niveau, je n’y crois pas. Après, pourquoi ils ont fait un mauvais match et nous un bon ? Je ne sais pas.

On a souvent entendu que la force particulière des Islandais, c’était leur supplément d’âme. Tu en penses quoi ?Cet Euro a été extrêmement tactique. L’aspect psychologique à ce niveau-là est bien sûr essentiel. Et, nous, les Islandais, avions sans doute un supplément d’âme, mais on était surtout forts tactiquement. La compétition a de manière générale été beaucoup plus tactique que les Euros et les Coupes du monde passés. Je pense que tout le monde a un plan de jeu extrêmement bien travaillé et tout le monde sait à quel point c’est important. Je pense que dans les tournois précédents, il y avait plus de place pour l’improvisation. Si tu prends par exemple le Portugal qui, traditionnellement, laisse libre cours à la fantaisie de ses joueurs offensifs, ils jouent de manière extrêmement différente du jeu portugais traditionnel et ils obtiennent des résultats. Ils savent que, pour gagner, il n’y a pas besoin d’être flamboyant, mais juste d’avoir une défense en béton et de compter sur le meilleur attaquant du monde.

En Islande, celui qui a le plus impressionné les gens, c’est Ragnar Sigurdsson. Il a joué le meilleur football de sa carrière. Et c’est fantastique d’avoir cet état de grâce dans un tournoi majeur.

Au niveau du jeu, ton équipe nous a un peu fait penser à la Norvège de Drillo Olsen avec un jeu très direct.Je comprends. Lars a été l’entraîneur de la Suède, notre football a une tradition scandinave. Donc on peut sans doute comparer notre équipe à la Suède de Lars Lagerbäck ou à la Norvège de Drillo. Le plan de jeu est similaire. En fait, la question que tout entraîneur se pose, c’est celle du pragmatisme : comment, avec mon équipe, j’ai le plus de chance de remporter un match. Je suis un peu gêné par les critiques sur le football direct. Tu ne peux pas dire que le football direct n’est pas du beau football, que le jeu long, ça n’est pas du foot. Le plus beau football, c’est celui qui te permet d’avoir des résultats. Et ce football est sans doute le seul qui permette à l’Islande d’avoir des résultats.

Quels sont les joueurs qui t’ont impressionné ?J’ai été très impressionné par Pogba. Il a été extraordinaire contre nous. Ragnar Sigurdsson a fait des matchs fantastiques aussi. Nous n’aimons pas mettre un joueur en avant, car c’est vraiment le collectif qui a fait un bel Euro, mais en Islande, celui qui a le plus impressionné les gens, c’est Ragnar. Ragnar a joué le meilleur football de sa carrière dans le tournoi, et c’est fantastique d’avoir cet état de grâce dans un tournoi majeur.

Des regrets pour la défaite contre la France ?La France a été trop forte pour nous, bien qu’en matière d’occasions de but, on ne se soit pas fait écraser, mais les deux buts en fin de première mi-temps nous ont assommés. S’il y avait 2-0 à la mi-temps, cela aurait pu être différent, mais il y a peu de regrets, car la France a été très supérieure. Bien sûr, après le match, tu peux toujours te dire que tu aurais dû changer ton 11 de départ, que certains joueurs étaient peut-être émoussés, mais cette équipe avait des automatismes. On aurait été critiqués si on avait changé notre 11 pour ce match. C’est juste le football : parfois on gagne, parfois on perd.

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Propos recueillis par Arthur Jeanne

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