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Hakan Yakın : « Cette équipe de Suisse est décevante »

Propos recueillis par Adel Bentaha
Hakan Yakın : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Cette équipe de Suisse est décevante<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ancien international suisse (87 sélections, 20 buts) et actuel entraîneur adjoint du FC Schaffhausen aux côtés de son frère Murat, Hakan Yakın revient sur les débuts compliqués de la Nati durant cet Euro et nous donne son regard sur le football local.

Quelle opinion portez-vous sur le début de compétition de la Suisse ?Notre début de compétition est vraiment loin d’être satisfaisant. Cette équipe de Suisse est décevante et méconnaissable. Lorsque l’on voit les joueurs qui composent le groupe et surtout l’expérience dont ils disposent, on se pose des questions sur le jeu produit. Ce n’est pas du tout habituel.

Qu’entendez-vous par « pas habituel » ?C’est assez bizarre, je trouve. Ces dernières années, la Suisse a toujours eu pour habitude de gratter des points en début de tournoi, tant en Coupe du monde qu’à l’Euro, mais là, on sent que quelque chose coince. On va devoir jouer une finale avant l’heure pour arracher notre billet en huitièmes, et ça, ça nous met déjà sous pression.

Au vu des joueurs qui composent l’équipe, vous pensez qu’ils peuvent ou doivent faire mieux ?Le constat est simple, nos joueurs évoluent dans les trois principaux championnats : l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne. Ils se connaissent tous et ont déjà disputé de grandes compétitions ensemble. Ce n’est donc pas normal, à mon sens, de se faire balader comme ça en début d’Euro. La défaite face aux Italiens est particulièrement marquante, elle se traduit par un manque de solutions et d’options. À aucun moment nous n’avons senti les joueurs capables de renverser la situation.

La défaite face aux Italiens est particulièrement marquante, elle se traduit par un manque de solutions et d’options.

La Suisse semble avoir plus de mal en championnat d’Europe qu’en Coupe du monde. Comment l’explique-t-on ?L’Euro est la compétition la plus difficile à jouer avec des équipes de niveau à peu près égal. C’est donc plus compliqué pour certaines nations intermédiaires comme la nôtre de réaliser de bonnes performances. En Coupe du monde, c’est différent, et la Suisse a souvent su tirer son épingle du jeu. J’ai par exemple le souvenir de l’Euro 2004 où ce fut vraiment dur. Nous avions hérité d’un groupe avec la France, l’Angleterre et la Croatie : que vouliez-vous faire ? C’était impossible de s’en sortir. Et lorsque tu es éjecté d’un groupe comme ça, tu ne peux même pas être déçu en réalité, car le niveau est vraiment trop élevé.

La finale de groupe que vous évoquiez se déroulera face à la Turquie. C’est un match un peu particulier pour vous.Évidemment, ce match aura une saveur particulière pour moi, compte tenu de mon histoire personnelle. Je ne prendrai cependant pas parti et je regarderai ce match d’un point de vue plutôt objectif. Après, ce qui serait bien, c’est que la Suisse accède au second tour.

En 2008, toujours à l’Euro, vous refusez d’ailleurs de célébrer un but inscrit contre la Turquie. C’était une marque de respect « obligatoire » ?J’ai toujours eu un énorme respect pour la Turquie. C’est le pays d’origine de ma famille, celui de mes ancêtres, donc je garde énormément d’humilité à ce niveau. Mais il n’empêche que je suis suisse et que j’en suis extrêmement fier. J’ai choisi de représenter mon pays de naissance, celui qui m’a fait confiance et j’ai toujours fait en sorte de lui faire honneur.

J’ai choisi de représenter mon pays de naissance, celui qui m’a fait confiance et j’ai toujours fait en sorte de lui faire honneur.

La Suisse a toujours su bien accueillir les joueurs d’origine étrangère.Vous savez, comme beaucoup de joueurs qui évoluent ou ont évolué avec la Nati, je suis un enfant d’immigrés. La Suisse a toujours été très bienveillante à ce niveau-là, et je pense que ça se voit même de l’extérieur. On ne peut qu’être fier de jouer pour ce pays, une vraie chance.

En résumé, il n’y a rien de mieux que de disputer un tournoi international ? Peu importe la nation.Représenter son pays dans une compétition internationale reste la meilleure sensation pour un footballeur. Pour l’anecdote, c’est à l’occasion de la Coupe du monde 2006 que j’ai pu rencontrer Zinédine Zidane. Nous avions retrouvé la France en phase de groupes, et j’ai pu récupérer son maillot. Je ne voulais pas lui demander sur le terrain, alors je l’ai suivi jusqu’aux vestiaires, et il a été super sympa. Je le garde précieusement !

Pour l’anecdote, c’est à l’occasion de la Coupe du monde 2006 que j’ai pu rencontrer Zinédine Zidane. Nous avions retrouvé la France en phase de groupes, et j’ai pu récupérer son maillot.

Vous êtes issu de la fameuse génération 1975-1977, aux côtés de Patrick Müller, Johan Vogel, Stéphane Henchoz ou Alexander Frei. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque ? Des moments fabuleux ! Tous ceux que vous citez faisaient partie du gratin. L’équipe nationale connaissait un creux au début des années 2000, mais nous avons permis de la relancer. Après le Mondial 1994, les gens pensaient que la Suisse avait atteint le maximum de ses capacités. Heureusement, nous avons eu un groupe de joueurs issus de la même génération, qui a toujours évolué ensemble. Le premier exploit a été d’atteindre l’Euro, puis d’enchaîner avec une Coupe du monde. Il faut dire que nous étions dirigés par un génie en la personne de monsieur Köbi Kuhn. Il nous connaissait par cœur et faisait en sorte de créer un noyau dur. D’ailleurs, quand on regarde les différentes listes, on retrouvait souvent les mêmes joueurs.

Pensez-vous être supérieurs à la génération actuelle ?C’est difficile à dire. Je dirais que c’est du 50/50. Nous étions d’excellents manieurs de ballon, mais nos footballeurs actuels sont beaucoup plus athlétiques. Ils courent plus vite et sont plus puissants. Donc ça reste compliqué de comparer ces deux époques.

L’un des points mémorables de votre longue carrière, c’est la relation étroite que vous entretenez avec votre frère Murat.Tout ce que j’ai réalisé au cours de ma carrière, je l’ai fait en fonction de mon frère. Nous avons une confiance aveugle l’un en l’autre. Sur le terrain, nous avions à peine besoin de communiquer, tout était fluide. Murat a été et restera mon mentor. Je réalise d’ailleurs que j’ai toujours été collé à « Muri » au cours de nos carrières respectives. Il a été mon coéquipier en club et en sélection, puis mon entraîneur et aujourd’hui je suis son adjoint. C’est sûrement un fait inédit dans le football, mais c’est surtout un parcours incroyable !

Sur le terrain, nous avions à peine besoin de communiquer, tout était fluide. Murat a été et restera mon mentor.

Peut-on considérer Hakan Yakın comme une figure du football suisse ?À ma petite échelle, je suis fier d’avoir accompli tant de choses pour le football de mon pays. Le rayonnement sportif suisse est surtout symbolisé par Roger Federer qui porte en lui beaucoup d’espoirs. Il faut également dire que la Suisse est un pays qui respecte énormément ses athlètes, donc parvenir à obtenir une reconnaissance internationale, même de moindre envergure, c’est un élément d’autant plus fort.

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Propos recueillis par Adel Bentaha

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