H.Lloris, mais pourquoi est-il aussi gentil ?
C'est l'histoire d'un mec timide avec un visage d'adolescent. Un jeune Niçois qui voit le jour le lendemain de Noël. Un joli cadeau déjà. A 22 ans, Hugo Lloris représente l'avenir de l'Équipe de France à son poste. Tout semble lui sourire. Félin, serein, titulaire depuis l'âge de 20 berges en Ligue 1. Le gendre idéal en somme. Un profil qui pourrait pourtant lui jouer des tours chez les Bleus.
La carrière internationale d’Hugo Lloris s’est peut-être jouée sur cette saloperie de gazon serbe. A la 9ème minute du dernier Serbie-France, le portier lyonnais chope les grands compas de Zigic et provoque un pénalty. La sanction administrative est immédiate. Carton rouge. Au stade du Roudourou, le Lyonnais regardera ses coéquipiers depuis les tribunes, suspension oblige. Pis, il scrutera la performance de son meilleur ennemi, Steve Mandanda. Le train se barre-t-il sans lui ? Peut-être. Pourtant Hugo a tout pour devenir le patron. Repéré dès son plus jeune âge sur les prés du CEDAC de Cimiez, un club du centre de Nice, le jeune Hugo s’invite à la table du Gym. Sans demander son avis à Damien Grégorini, il se retrouve titulaire à moins de 20 ans. « On a très vite vu qu’il avait un potentiel hors norme. C’est sûrement le gardien qui sort le plus vite au monde. Il n’a aucun point faible. Et puis, il a une force mentale au-dessus de la moyenne, il ne doute jamais » balance Eric Roy, le directeur sportif du club azuréen. Titulaire dans toutes les catégories de jeunes chez les Bleus, Hugo, c’est le collectif avant tout. Le culte du “on”, la haine du “je” mais pas du “jeu”. Car Hugo délire sur un pré. Les sorties ninjas, c’est son style. Pourtant, en conférence de presse, le gardien ne tire jamais la couette pour sa pomme. Sa petite lèvre supérieure aspirée, une coupe de cheveu impec’ et la face toujours rasée, Hugo fait propre sur lui. Gendre idéal on vous dit.
Trop bon, trop con ?
A l’heure des jeunes branleurs, Hugo Lloris détonne. Calme, sobre et surtout capable de sortir des phrases sujet-verbe-complément à longueur d’interview. N’est-ce pas là justement son défaut ? Hugo Lloris pense collectif. Trop peut-être. Jamais un écart de conduite. Pas une connerie, pas une sortie de boîte complètement arraché, aucune voiture pliée à 6h du matin. On n’a jamais vu Hugo sécher un entrainement, ou balancer sa mauvaise humeur. Le portier des Gones est un mec carré et bigrement professionnel. Remplaçant contre l’Autriche mercredi ? Peu importe, il l’accepte, sans broncher. Un gars qui a connu le deuil maternel très tôt, et qui par la force des choses, a acquis une maturité précoce. Force est de constater que le Niçois a pris du plomb dans la tête. Même dans sa conception du groupe France, il se démarque. A L’Equipe, il déclare : « Je n’attends rien des autres. C’est à moi d’aller chercher les choses et, quand j’ai la possibilité de m’exprimer, je donne le meilleur. S’il faut être patient, je suis patient » . On lui donnerait presque une image pour bonne conduite. Et quand en plus il lance « Mon cas personnel passe au second plan. Je veux voir l’Equipe de France à la Coupe du monde » , on a envie de le féliciter. Oui, Hugo est un vrai bon mec. Un footballeur parfait. « Il n’a jamais fait d’écart lors de sa formation. Il franchi les paliers petit à petit. On sait que dans quelques années, il sera dans les buts d’une grande formation européenne » conclut Eric Roy. Pourtant, il risque de regarder le Mondial depuis le banc. Trop gentil. Trop professionnel, trop Hugo Lloris tout simplement…
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