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Guy Lacombe : « Je n’ai pas compris pourquoi Peugeot a vendu le club »

Propos recueillis par Pierre-Laurent Lemur
Guy Lacombe : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n&rsquo;ai pas compris pourquoi Peugeot a vendu le club<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Sochaux-Monaco, c'est une affiche qui a longtemps senti bon le haut de tableau de la Ligue 1. Les deux clubs se sont même rencontrés en finale de Coupe de la Ligue, un soir de mai 2003. C’était il y a quasiment treize ans, bien avant la relégation de Sochaux et qu’un milliardaire russe n’investisse sur le Rocher. C’était le temps de Guy Lacombe. Interview.

Vous avez entraîné Sochaux entre 2002 et 2005 et fait progresser une génération dorée de joueurs de Ligue 1, parmi lesquels Mickaël Pagis, Benoît Pedretti, Wilson Oruma, Santos aussi… C’est votre meilleur souvenir d’entraîneur ?Un des meilleurs certainement. Et encore, vous oubliez Jérémy Mathieu, Teddy Richert, Sylvain Monsoreau. C’était un groupe volontaire, très ouvert, avec un bon équilibre entre les jeunes et les plus anciens. J’avais l’impression d’être, comme on dit, « au bon endroit au bon moment » , avec un groupe désireux de progresser et de découvrir la Coupe d’Europe.

Au cours de cette période, vous êtes allé deux fois en finale de Coupe de la Ligue (2003 et 2004). Est-ce qu’il y avait un discours précis en début de saison concernant cette compétition ? L’idée, c’était de se dire : « On joue toutes les compétitions, et on verra bien. » On sait que les coupes peuvent nous permettre d’accéder à l’Europe parfois plus facilement qu’une bonne saison de championnat. Après, quand on bat Lyon à domicile comme on l’a fait en 2003, ça crée quelque chose dans le groupe, on sent qu’on peut aller au bout. Et puis la coupe, c’est l’essence même du sport. Il y a un gagnant et un perdant. Point. Et c’est vrai que c’est quelque chose que j’aimais bien, l’idée du match couperet, et je pense que ça avait une résonance dans mon discours auprès des joueurs.

Je peux vous dire que Mourinho était content que Giuly se blesse…

Revenons un peu sur cette finale perdue de 2003 (1-4, contre Monaco), votre première finale en tant qu’entraîneur. Quelle image forte retenez-vous de ce match au stade de France ? Ce dont je me souviens bien, c’est de notre retour au vestiaire après le match. Les mecs tiraient une tronche d’enterrement, personne ne voulait parler. Le président Jean-Claude Plessis a pris la parole devant tout le groupe en disant : « Les gars, arrêtez de faire la gueule, on fait une super saison, on a encore des matchs importants qui nous attendent en championnat. Et puis, on reviendra l’année prochaine et on la gagnera, j’en suis sûr. » Il sentait que la défaite avait créé quelque chose chez les joueurs. Et l’année d’après, on la gagne.


Selon vous, lequel est le meilleur, le Monaco de 2003 avec Giuly, Rothen et Évra, ou celui de Moutinho, Bernardo Silva et Carillo ? Sans hésitation, l’ASM de 2003. J’ai du mal à imaginer le Monaco d’aujourd’hui aller en finale de Ligue des champions. Alors que quand ils vont en finale en 2004, ils ont une équipe extraordinaire. Ce que fait Giuly cette année, et tout le reste de l’équipe, c’est remarquable. Et je peux vous dire que Mourinho (entraîneur du FC Porto de l’époque, ndlr), il était sacrément content que Giuly se blesse dès le début de la finale. Le match n’aurait pas été pareil avec lui.

2003, c’est aussi l’année du Sochaux invincible à domicile, y compris en Coupe de la Ligue, puisque vous sortez Lyon, Lille et Metz à Bonal avant le stade de France. Comment expliquez-vous cette force à domicile ? C’est vrai qu’on était très forts à la maison, même s’il n y a pas vraiment d’explication. Je crois juste que l’équipe se sentait bien dans ce petit stade, avec cette ambiance familiale. Un lien s’était créé avec les supporters, et à chaque match invaincu, ça nous rendait un peu plus fort pour le match d’après à domicile. Mais il faut savoir qu’à l’inverse, on avait particulièrement du mal à l’extérieur. Les joueurs avaient du mal à se lâcher en dehors de leurs bases. Il a fallu attendre la deuxième partie de saison pour qu’on commence à prendre vraiment des points importants à l’extérieur.

Pensez-vous que cette lourde défaite de 2003 a eu un rôle dans le succès de l’année d’après ? C’est une évidence. On n’était pas prêts pour cette première finale. On portait sur nos épaules le poids d’un club qui n’avait plus ramené de trophées depuis soixante ans. Et tous les voyants n’étaient pas au vert. Les joueurs n’étaient pas toujours solidaires entre eux. Contre Monaco, après le premier but de Giuly, on coule littéralement. On faisait beaucoup moins les efforts ensemble. C’est une erreur qu’on a assimilée et que l’on n’a pas refaite l’année d’après contre Nantes puisqu’on revient au score (Sylvain Monsoreau égalise quelques minutes seulement après l’ouverture du score nantaise par Grégory Pujol, ndlr). On avait l’expérience d’une finale l’année précédente, et puis Nantes, c’était aussi plus à notre portée, même si le match a été très serré.

L’histoire du FC Sochaux est intimement liée à Peugeot, à ses employés et à la ville qui tourne autour de cette industrie.

D’ailleurs, qui est, selon vous, le véritable homme du match de la finale de 2004 ? Landreau qui tente et rate sa panenka, ou Teddy Richert qui arrête quasiment tout dans le match, plus 4 tirs au but ? Teddy bien sûr. Il sort le match parfait. Même sur la panenka de Landreau, il a un sens de l’anticipation incroyable. Il y avait 80 000 personnes ce soir-là, et c’est le seul à comprendre ce que va faire Landreau, rien qu’en observant sa course d’élan. Sur une balle de match comme ça, 9 gardiens sur 10 auraient plongé. Après, c’est l’ensemble de l’équipe qui fait un très bon match et qui avait vraiment envie de ramener un trophée à Sochaux. On faisait une super saison, et on se devait de la gagner.


Vous avez déjà reparlé de cette panenka avec Landreau ? Non pas spécialement, mais je vais vous dire, beaucoup de gens ont cassé du sucre sur son dos après cette histoire, mais je pense qu’il savait très bien ce qu’il faisait, et qu’il pensait que c’était la meilleure solution pour surprendre Richert. Après, ça ne s’est pas passé comme prévu…

Vous suivez toujours les résultats du FC Sochaux ? Bien sûr, c’est un club qui me tient à cœur, où j’ai encore des amis que j’ai régulièrement au téléphone. Après bien sûr, je ne pense pas que ça soit la place de Sochaux de jouer le maintien en Ligue 2. Surtout, je n’ai pas bien compris pourquoi la famille Peugeot a vendu le club. L’histoire du FC Sochaux est intimement liée à Peugeot, à ses employés et à la ville qui tourne autour de cette industrie. Ce qu’ont fait les dirigeants de Peugeot en créant de toute pièce un club professionnel, c’est quand même assez formidable. Ce sont des gens très importants dans le milieu du foot professionnel en France.

Vous avez intégré la direction technique nationale en 2013 comme entraîneur national et responsable de la formation des cadres techniques. Ça ne commence pas à vous manquer les samedis soir de match en Ligue 1 ? Ce qui me manque, c’est l’adrénaline de la compétition, le fait de travailler avec un groupe, de le faire évoluer, de construire quelque chose. Après, il y a aussi plein de choses qui ne me manquent pas, et je suis très heureux à la DTN. C’est une approche différente du métier.

Qu’est-ce qui ne vous manque pas ? Tout le reste ! (Rires)

Vous avez entraîné à la fois Sochaux et Monaco. Du coup, un petit pronostic pour le Sochaux-Monaco de ce soir ? On ne va pas se mentir, l’ASM est beaucoup plus forte sur le papier que Sochaux. Ils viennent d’obtenir une victoire importante en championnat, et je les vois mal lâcher la seconde place en championnat maintenant. Donc, ils ont tout intérêt à valoriser leur saison en jouant à fond la coupe. Je ne les vois pas faire l’impasse, donc victoire de Monaco, sans trop de surprise.

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