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Guingamp, le chemin de croix
À Guingamp, pas un point n’a été amassé depuis le début de la saison. De quoi faire gronder le public costarmoricain, qui n’hésite plus à ouvertement faire porter le chapeau au coach, Antoine Kombouaré. Son impuissance inquiète.
« Antoine, au foot comme au golf, quand ça ne marche pas, il faut changer de club. » La phrase a fait mouche ce dimanche après-midi, au milieu de la banderole tirée par un Kop Rouge visiblement en faveur de la démission de son fougueux entraîneur. Un artifice loin d’être dans les mœurs d’un Roudourou fidèle à ses soldats. L’œuvre d’une bande minoritaire aux yeux de son président, Bertrand Desplat. Quitte à dire que le message est infondé ? Dans les faits, Guingamp ne gagne plus depuis la reprise. Et face à Bordeaux, les Bretons ont avalé une sixième pilule en autant de matchs.
Il faut remonter huit ans en arrière, et à Arles-Avignon, pour trouver pareille entrée en matière en première division. Et puisqu’une mauvaise stat n’arrive jamais seule, Kombouaré égale dans le même temps la pire série de défaites sur une saison de l’EAG, datée de février 2003. Autant dire que rien ne s’annonce reluisant pour l’ancien défenseur parisien. Lui, si près aujourd’hui de l’échafaud, n’a jamais semblé aussi désarmé depuis deux ans.
Marché aux puces
Début septembre, Kombouaré, qui misait jusqu’ici sur son 4-2-3-1 fétiche, sort rincé de problèmes de coordination défensive qui lui coûtent un total de douze points en quatre matchs et dix buts encaissés. Terminé les conneries, laisse-t-il croire. Problème, même avec un 4-3-3 remis sur pied à la trêve internationale, Guingamp squatte toujours la vingtième place de Ligue 1. Depuis, à Marseille et contre Bordeaux, les Bretons n’ont pas résisté plus d’une heure de jeu sans encaisser un pion. « J’ai honte de nos résultats » , balance alors le coach kanak.
Felix Eboa-Eboa encore trop frêle, Kombouaré avait décidé du retour de la paire Sorbon-Kerbrat en défense centrale face à l’OM. Or, même expérimentée, la charnière n’a pas tenu le choc. Autour d’eux, les latéraux Pedro Rebocho et Jordan Ikoko, ont une nouvelle fois pris le bouillon. Et le milieu, privé de son éponge Mustapha Diallo, parti à Nîmes, laisse tout circuler. La faute à des manquements sur des retouches essentielles au milieu et en défense l’été dernier. Le pillage estival de l’effectif n’a pas donné de suite en matière de recrutement. Du coup, Nolan Roux et Ronny Rodelin peinent à faire oublier Jimmy Briand et Clément Grenier.
« Il y a un chat noir en ce moment. »
Avec un effectif trop faible pour tenir la route, Kombouaré semble donc bricoler avec ce qu’il a. Au point qu’il s’amuse à résumer sa série de défaites en une accumulation de coups du sort. À sa décharge, Guingamp n’a cessé de se frotter à des pointures (PSG, Sainté, Marseille) depuis le début de la saison. Il en ressort une équipe calcinée mentalement. Avec l’impression que les dommages enquillés semblent irréversibles. En toute logique, la tête de Kombouaré est en jeu. Mais Bertrand Desplat a assuré ce dimanche maintenir sa pleine confiance en son lieutenant. Pour combien de temps ? Dans les faits, tout juste prolongé jusqu’en 2020 avant la défaite face à Lille, Kombouaré est bien parti pour rester au regard des finances du club. Quant à songer à la démission ? « Abandonner, c’est pour les faibles » , a-t-il récemment asséné dans L’Équipe. La saison risque d’être longue.
Par Alexis Souhard
Tout propos de AK recueillis de L'Équipe et du Télégramme.