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Guingamp : la montée en 5 dates
Depuis vendredi, le 17 mai est devenu un nouveau jour férié dans le calendrier de guingampais. Il restera à jamais le jour où Jocelyn Gourvennec et ses Audacieux ont validé la troisième montée en Ligue 1 de l'histoire du club costarmoricain. Mais cette saison exceptionnelle ne s'est pas seulement écrite il y a une semaine. Voici 5 dates qui ont renvoyé les Paysans dans l'élite.
Vendredi 3 août, Guingamp 3-3 Le Havre : la renaissance de Yatabaré en 2 minutesCritiqué par certains supporters au terme d’une saison vierge en rouge et noir (0 but en 20 matchs), Mustapha Yatabaré court toujours après un premier but sous le maillot guingampais. Auteur d’une belle préparation avec trois buts inscrits durant les matchs amicaux, l’international malien est le choix numéro 1 de Jocelyn Gourvennec en début de saison. Muet lors de la première défaite de la saison à Dijon, il est titulaire le vendredi 3 août contre Le Havre dans un stade Roudourou plongé dans le silence par des supporters en colère contre les horaires inappropriés (18h45). Le chronomètre vient d’atteindre les huit minutes lorsque la reprise de la tête de Charrier est détournée par Zacharie Boucher… dans les pieds de Yatabaré. Seul face au but vide, le Franco-malien dépoussière son compteur-but. Mais ça ne lui suffit pas ! Une minute trente plus tard, il suit parfaitement le dégagement de Samassa et propulse le ballon d’une frappe croisée du gauche dans le petit filet opposé. Deux cageots libérateurs et qui seront suivis de vingt-et-un autre. En attendant Dijon…
Samedi 22 septembre, Guingamp 4-3 Auxerre : la remuntada
Ce match comptant pour la 8e journée devait être une fête pour Guingamp. Pour la deuxième fois en 2012, le club célèbre ses 100 ans. Mais attention, là, on a sorti le maillot spécial centenaire et dévoilé la nouvelle devise du club : « Tous ensemble, Toujours En Avant » . Le problème, c’est que l’AJ Auxerre de Jean-Guy Walemme n’est pas d’humeur à faire des cadeaux. Résultat : Kapo and co mènent 3 buts à 1 à vingt minutes du terme. Au vu des difficultés bretonnes dans le jeu, au milieu de cet après-midi nuageux, c’est une lente agonie qui se prépare pour la troupe de Gourvennec. Et puis, un ballon arrive dans la surface, Mandanne le catapulte sous la barre. Un deuxième arrive, Yatabaré le prolonge dans les filets en deux-temps. Et tant qu’à faire jamais deux sans trois : Mandanne claque un doublé et un salto renversant, comme le score. Victoire 4-3. Elle sera suivie d’une défaite 2-1 à Nîmes la semaine suivante qui restera la dernière jusqu’au 8 février.
Vendredi 10 janvier, Le Havre 0-1 Guingamp : Signé ImbulaEn plein cœur de cette série de 14 matchs sans revers en Ligue 2, l’En Avant entame la phase retour par un déplacement au Havre qui a tout du cauchemar. 5 minutes de jeu : Grégory Cerdan se fait les croisés. Gourvennec n’a pas de défenseur sur le banc. Du coup, Kerbrat glisse dans l’axe et Mathis recule à un inhabituel poste d’arrière droit. Mais l’hécatombe ne s’arrête pas là, au bout de 20 minutes, Charrier est exclu pour contestation. Réduits à 10 pendant plus d’une heure, les Guingampais s’en remettent à leur pépite Giannelli Imbula. À la 39e minute, le Franco-congolais prend la balle à la sortie de son camp, remonte le terrain, arrive aux 30 mètres et déclenche une frappe lumineuse qui se loge dans le petit filet de Zacharie Boucher. Un exploit individuel, un coup de canon qui éclaire une sombre nuit havraise. En deuxième mi-temps, Guingamp plie sous la pression et s’en remet à un excellent Vincent Planté dans le but pour préserver son avantage. En fin de match, Imbula écœure le HAC en les privant de ballon et permet aux siens de repartir avec une victoire au courage (0-1). En conférence de presse, Mombaerts résume parfaitement le sentiment général des Havrais: « Ce soir, ce n’est pas Guingamp qui nous a posé problème, c’est Imbula. C’est un joueur exceptionnel. » Ce n’est donc pas un hasard si le joueur passé par les équipes de jeunes du PSG a été élu meilleur joueur du championnat dimanche dernier.
Vendredi 15 mars, Guingamp 1-0 Caen : Le couteau-suisse made in Plab’
Milieu offensif, milieu défensif, arrière droit, défenseur central, arrière gauche… À part gardien de but, plus aucun poste n’a de secret pour Christophe Kerbrat, surnommé « le couteau-suisse » par le vestiaire. D’un calme impressionnant, le joueur formé à Plabennec fut, dans l’ombre, l’un des grands artisans de la montée. Milieu récupérateur de formation, il a « profité » de la blessure de Cerdan pour s’affirmer en charnière centrale aux côtés de Bellugou, lui aussi ancien milieu, en deuxième partie de saison. Son heure de gloire intervient au soir d’un match crucial en haut de tableau. À la 92e minute, Guingamp et Caen se neutralisent (0-0). À cet instant, Caen compte 3 points d’avance et un match en retard à jouer. Thibault Giresse tire le corner de la dernière chance, il reste moins de 20 secondes sur les 2 minutes de temps additionnel attribuées. Le centre arrive au point de penalty. Perquis sort à l’aventure et est devancé par Yatabaré, lequel remise de la tête à huit mètres du but. Kerbrat est là, il se penche sur la gauche et tente une demi-volée taupée. Le ballon rebondit sur la ligne des six mètres et et vient embrasser le « plafond » du but après une tentative de sauvetage inespérée d’un Caennais. Le Roudourou s’embrase et fête son buteur pur-beurre, auteur d’une réalisation qui a peut-être changé beaucoup de choses dans la tête des uns et des autres. Et ce n’est pas un crime de parler de tournant…
Vendredi 3 mai 2013, Arles-Avignon 0-2 Guingamp : un petit talon de Yatabaré, un grand pas vers la montée « Vous avez vu une occasion en seconde mi-temps pour nous ? » , est une question que les supporters guingampais auraient pu, à juste titre, se poser avant la 80e minute de ce Arles-Avignon-Guingamp très disputé. Sans être brillant offensivement, les Gourvennec’s boys défendent à merveille. De Yatabaré, le premier défenseur à Samassa, le dernier rempart. Entré quelques instants plus tôt, Imbula obtient un coup franc à 30 mètres du but adverse, à l’entrée des dix dernières minutes. Giresse, le maître-artificier, n’est plus là, c’est Douniama qui est à la baguette. Son ballon brossé se dirige vers le premier poteau. Yatabaré jaillit alors de la mêlée, saute en écartant ses compas et effleure le cuir du talon. Un geste pas violent mais suffisant pour tromper Butelle. Sans avoir inscrit le plus beau but de sa carrière, le « pichichi » de Ligue 2 est à l’origine d’une victoire décisive à quatre journées du terme du championnat car depuis cette 35e journée, Guingamp a grapillé 5 points sur Angers et Caen pour composter son billet pour la Ligue 1.
Par Pierre Henry-Dufeil