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Guide du parfait petit supporter confronté au huis clos
Vous l’aviez, votre sésame, pour assister à ce match européen aussi attendu que redouté. Mais un virus a décidé de le déchirer sous vos yeux et vous renvoyer à vos pénates. Voici quelques clés pour bien vivre cette situation, et sans avoir à porter de masque.
1. Gérer sa frustration en bonne intelligence
C’est justement le risque de tirer des plans sur la comète : plusieurs d’entre eux sont voués à être contrariés. Le Paris Saint-Germain, dans sa quête de reconnaissance et de palmarès européen en sait quelque chose. Pourtant, comme après une reprise du tibia de Demba Ba ou du bout du pied de Sergi Roberto, il faudra en faire le deuil pour continuer de rêver ou juste avancer. Selon plusieurs sites dédiés au bien-être, la meilleure façon de surmonter cet état de frustration serait déjà de prendre de la distance avec les événements. Se dire que même si on a oublié à quelques reprises de se laver les mains, on n’est pas directement responsable de cette crise sanitaire importée de l’autre côté du globe. « La frustration apparaît souvent parce que nous confondons les désirs avec les besoins personnels (telles que la reconnaissance, la protection ou l’acceptation) ou avec ce qui peut vraiment arriver en tenant compte des circonstances du moment » , peut-on lire sur nospensee.fr. Il n’y a qu’à accepter les décisions des autorités prises pour le bien commun, à savoir éviter à un public fourni de partager virus et/ou humiliation footballistique. Alors, maintenant, on se lave (les mains) et on se casse.
2. Se dire que ça aurait pu être pire
Pas la peine de pointer du doigt les incohérences d’un pays en pleine panique. Oui, Disneyland Paris, malgré un cas confirmé parmi ses employés est toujours ouvert. Oui, d’autres secteurs continuent de faire du business malgré l’interdiction de rassemblement de plus de 1000 personnes. Oui, on peut toujours se déplacer en métro. Sauf que vous, supporter débouté, n’êtes que le maillon d’une chaîne qui ne fait que de s’allonger de jour en jour. Pensez à ces personnes en quarantaine. Pensez à ces députés privés de la buvette de l’Assemblée nationale. Pensez aussi à Cyndie, jeune fille de 18 ans et fan absolue de Matt Pokora, qui devra certainement faire une croix sur 3000 euros et 20 concerts de son idole. #OnSauveLePyramideTour, bordel.
TOUS MES CONCERTS SONT ANNULÉS ???? https://t.co/3fJkL82SnB
— Cyndie (@cyndiechanas) March 8, 2020
3. Recréer une ambiance dans son salon
C’est bien tout le décorum d’une belle soirée qui va manquer à une affiche comme PSG-Dortmund. Les frissons sur la petite musique de la Ligue des champions, la tension palpable aux quatre coins du stade, puis l’éventuelle libération ou les larmes à sécher ensemble. Mais une fois passée la déception de ne pas pouvoir pousser la chansonnette en direct, d’autres possibilités s’offrent à vous pour éviter l’embarrassant silence qui pourrait être craché par votre poste de télévision. Et comme il est inconcevable de vivre une soirée en compagnie d’Éric Di Meco, quelques investissements sont à prévoir. Une petite commande ou un tour chez votre disquaire préféré permettra alors de cacher la misère. La piste 8 de « France supporters chants des supporters de football et chansons » vous fera revivre le fameux titre « Ohé oho » . Pour les supporters du PSG, des anthologies de chants devraient vous combler de bonheur. Mais l’ouïe n’est pas le seul sens utilisé dans un stade. N’hésitez donc pas à vous serrer contre vos collègues sur votre canapé, la table basse tapant les genoux, à laisser refroidir votre saucisse avant de la manger dans un pain volontairement mou, ou à arroser allègrement le pourtour de vos toilettes, histoire d’être vraiment immergé dans une fan experience.
4. Tenter la mission commando
Vous êtes un(e) pur(e) et dur(e), qui n’a pas raté une seule représentation de votre équipe préférée à domicile. Et sachant que les matchs de Ligue 1 se joueront à huis clos ou limités à 1000 personnes, il est temps d’investir. D’ailleurs, vous vous connaissez, et en cas de tirage au sort, vous savez que vous ne serez jamais pioché. Reste donc à déposer illico presto votre CV pour devenir jardinier, cameraman, intendant, agent d’entretien (il en fallait d’ailleurs un bon nombre pour désinfecter le Parc), secouriste à la Croix-Rouge ou consultant télé… tant de corps de métier assurés d’être représentés pour qu’un match de football, même sans public, puisse se dérouler. Et si ce scénario à la Steven Soderbergh ne fonctionne pas, il restera toujours des solutions plus extrêmes, comme grimper sur le toit du stade pour mater tranquillement la partie. Ce qui a déjà été testé et visiblement approuvé.
5. Faire autre chose de sa vie car, après tout, on n’en a qu’une
Les plus défaitistes pourront adhérer facilement à ça : puisque les ambitions de votre équipe vont une nouvelle fois exploser en plein vol, et qu’en plus la pandémie risque de tout rafler sur son passage, autant profiter de chaque soirée comme si c’était la dernière. Par exemple, demain soir à Paris, malgré quelques averses éparses, les températures devraient être assez douces. Direction donc le Palais Chaillot pour la première de Whist, la création d’Esteban Fourmi et Aoi Nakamura qui mêle danse-théâtre et réalité virtuelle. Ou bien, faites une bonne action en allant acheter quelques jonquilles au Panthéon pour soutenir l’Institut Curie dans la lutte contre le cancer. Et tant pis si la triste réalité et cette couleur jaune risquent de vous sauter à la figure lorsque vous enlèverez votre mode avion en fin de soirée.
Bonus : se pointer au Sacré pour la projection du match avec So Foot…
… vous aurez autant de chance d’y croiser Thomas Meunier et Marco Verratti.
Par Mathieu Rollinger