- Ligue des nations
- Finale
- Portugal-Pays-Bas (1-0)
Guedes permet au Portugal de remporter la Ligue des nations !
Vainqueur de Pays-Bas cramés par leur demi-finale face à l'Angleterre, le Portugal remporte la toute première édition de la Ligue des nations sur le plus petit des scores (1-0). Sans effusion, mais solidement. À la portugaise, quoi.
Portugal 1-0 Pays-Bas
But : Guedes (60e) pour le Portugal.
Poncif : certains titres ont plus de valeur que d’autres. Faits : en disposant de petits Pays-Bas (1-0), le Portugal vient de remporter son deuxième titre en moins de trois ans. La Ligue des nations 2019 après l’Euro 2016, donc, un OVNI dont la place n’a pas encore été située sur l’échelle des gloires à accrocher à son palmarès, mais que les hommes de Fernando Santos sont allés chercher solidement grâce au quatrième but en sélection de Gonçalo Guedes. Pour le spectacle, on repassera : Van Dijk et les siens étaient probablement trop fatigués pour offrir plus d’opposition.
Oranje pressées
La soirée, elle, avait commencé par du symbolisme : la finale est sifflée au Stade du Dragon, et le Portugal est drapé d’un habit couleur flammes, ce à quoi les Pays-Bas de Ronald Koeman répondent par un bleu azur. L’eau, le feu, l’opposition commence parfois par du textile. Rien d’original dans les compos, si ce n’est que José Fonte remplace en charnière un Pepe blessé, et que Gonçalo Guedes est préféré à João Félix aux côtés de Ronaldo. Mais c’est un cran en dessous que se déroule l’essentiel : au milieu de terrain, Bernardo Silva est intenable et multiplie les incursions, offrant des positions de frappe comme des colliers de nouilles à Bruno Fernandes, auteur de cinq frappes à lui tout seul en première période (12e, 30e, et 38e, notamment).
Cillessen, cible mouvante, prend vite le pli, et le premier acte devient rapidement une affaire de tir aux pigeons où les Oranje, pressés, peinent à exister (douze tirs pour le Portugal, zéro pour les Pays-Bas). La prolongation face à l’Angleterre et le jour de récupération en moins se font sentir dans les mollets, et ce n’est pas Dominic Thiem qui dira le contraire. 0-0 à la mi-temps, rien de concret à se mettre sous la dent, si ce n’est les maladresses techniques de Bergwijn et Blind. Pas fou.
Idole d’un jour
Quand pointe l’ennui, autant jeter un œil aux statistiques. Voilà 31 ans que les Pays-Bas sont en quête d’un titre majeur, et, de toute évidence, l’objectif n’est pas là pour les transcender. Car les vagues portugaises continuent de déferler sur Cillessen avec la même consistance, jamais réellement létales, mais maintenant une menace constante. Si bien qu’à l’heure de jeu, les hommes en rouge mènent par dix corners à un, susurrant quelque chose de ce qu’il se passe sur le pré. Ronaldo, héroïque en demies, est là en demi-teinte, quand Silva poursuit sa leçon en délivrant, enfin, une passe décisive pour l’ouverture du score de Gonçalo Guedes (1-0, 60e).
Flashs de joie, CR7 pointe ses tempes de l’index : comme la finale de l’Euro 2016, la victoire se joue en repoussant ses tempêtes crâniennes. Depay bute alors sur Rui Patrício (65e), puis De Roos envoie un scud en pleine tribune (79e), avant que Luuk de Jong, entré en jeu, n’aille placer son mètre quatre-vingt-huit dans la surface ibérique. Rien ne procurera finalement autant de frissons qu’un dernier coup franc de Ronaldo (89e), et voilà que le feu a donc cramé l’eau. Guedes après Éder, le Portugal aime décidément s’ériger de drôles d’idoles. Bravo, donc : on a beau ne pas trop savoir à quoi sert cette Ligue des nations, on aurait quand même aimé la remporter.
Portugal (4-4-2) : Patrício – Semedo, Dias, Fonte, Guerreiro – William Carvalho (Neves, 90e), Pereira, Fernandes (Moutinho, 81e), B Silva – Ronaldo, Guedes (Silva, 76e). Sélectionneur : Fernando Santos.
Pays-Bas (4-3-3) : Cilessen – Dumfries, De Ligt, Van Dijk, Blind – De Roon (De Jong, 81e), De Jong, Wijnaldum – Bergwijn (Van de Beek, 60e), Depay, Babel (Promes, 45e). Sélectionneur : Ronald Koeman.
Par Théo Denmat