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Gudmundsson : « Face au Nigeria, il faudra jouer physique »
Après avoir tenu en échec l'Argentine, l'Islande s'apprête à affronter le Nigeria. L'occasion de faire le point sur la sélection islandaise avec son milieu de terrain, Johann Berg Gudmundsson.
Vous allez affronter aujourd’hui le Nigeria. Quel est votre point de vue sur cette équipe ? Le Nigeria a une équipe très intéressante, avec plusieurs joueurs de Premier League et un jeu où ça va beaucoup courir, donc il faudra être prêt pour l’intensité physique. Ce n’est pas le type d’équipe contre laquelle nous sommes habitués à jouer, donc cela va être quasiment une première pour nous.
Et la Croatie, votre dernier adversaire dans ce groupe ?La Croatie, on se connaît plutôt bien. (Sourire.) Ils savent jouer au ballon avec un milieu de terrain vraiment super talentueux, avec des gars comme Modrić, Rakitić et Kovačić, sans oublier les autres joueurs qui forment une belle équipe. Ils sont habitués à ce genre de match et ont plus d’expérience internationale que nous, et ils l’ont prouvé face au Nigeria. Donc il faudra jouer à notre tout meilleur niveau.
Quel sera l’objectif de votre équipe en Russie ?
Jouer chaque match à fond et tenter de faire une belle campagne. On est ici pour essayer de continuer notre progression et jouer le coup à fond à chaque match, un peu comme à l’Euro 2016. Pourquoi avoir peur ? Nous n’avons aucune raison de jouer avec la peur au ventre, nous sommes des compétiteurs et on ne vient pas en Russie pour jouer les « sparring partners » . On est en Russie pour disputer le Mondial et faire le meilleur tournoi possible, sans avoir un objectif en tête de se dire : « On va en quarts ou on doit obligatoirement faire ceci ou cela. » On va jouer tous nos matchs à fond et essayer de prendre l’une des deux premières places du groupe.
Y a-t-il eu une évolution dans l’état d’esprit de l’équipe depuis l’Euro 2016 ?Pas vraiment, on garde toujours notre esprit guerrier et solidaire. L’Euro 2016 nous aura permis d’engranger de l’expérience au plus haut niveau et de poursuivre notre progression. Pour perdurer au plus haut niveau et continuer à être compétitif, l’expérience est très importante, surtout pour une équipe comme la nôtre car nous avons tout de même un vivier de joueurs bien plus limité que la plupart des pays que l’on affronte. On continue à travailler dur et on veut continuer à écrire de belles pages dans l’histoire du foot islandais. Le plus dur n’est pas d’arriver au plus haut niveau, mais d’y rester le plus longtemps possible.
Vous parlez de vivier de joueurs islandais, il y en a quand même de plus en plus qui évoluent dans des équipes compétitives et les options pour l’entraîneur Heimir Hallgrimsson semblent plus larges qu’il y a deux ans…Oui, c’est vrai, on a un effectif un peu plus large que par le passé, avec des jeunes qui frappent à la porte ou qui sont déjà convoqués en équipe nationale. C’est une très bonne chose, et j’en suis très content.
L’effet Euro 2016 a aussi aidé d’une certaine manière et s’est couplé au bon travail de la Fédération depuis plusieurs années. On aura de plus en plus de joueurs qui peuvent prétendre à jouer en équipe nationale. Après, nous n’avons pas des millions de licenciés comme l’Allemagne, donc on doit optimiser notre « ressource » si je puis dire ainsi. On a de très bons formateurs, et l’équipe senior, fanion du foot islandais, progresse et devient compétitive, donc ça aide beaucoup au développement de notre sport au pays. Ça pousse les jeunes à se dire : « Si eux l’ont fait et sont des joueurs pros, je peux le faire aussi. » Je pense que c’est l’une des grandes réussites de notre pays en matière sportive.
L’Islande, contrairement à l’Euro 2016, « perd » peu à peu son costume de petit poucet… Je pense que les gens commencent à bien nous connaître et surtout savoir à quel niveau on peut jouer. Concernant le Mondial, nous sommes encore des « novices » , mais on n’arrive pas vraiment avec un statut de petit poucet malgré tout à mon avis. On se qualifie pour une deuxième compétition internationale de suite, et on sort d’un bel Euro 2016, donc les gens nous connaissent un peu mieux qu’il y a deux ans avant le début de l’Euro. On se rend en Russie avec le même état d’esprit, conquérant, et on va jouer notre coup à fond. On ne joue pas une Coupe du monde tous les quatre ans, donc on va essayer de tout donner, comme on le fait à chaque fois que l’on entre sur le terrain.
Au niveau humain, qu’attendez-vous le plus de ce Mondial au-delà des résultats et des performances de l’équipe ?
Je pense qu’il faut en profiter à fond, car ce n’est pas tous les jours que l’on dispute une Coupe du monde. Quand je vois certaines stars mondiales qui n’ont jamais eu la chance de disputer une Coupe du monde, je me dis que l’on a quand même une belle expérience à vivre, tant sur qu’en dehors des terrains. Le terrain sera le plus important, mais aussi notre aventure humaine en tant que groupe uni. On va vivre cette aventure ensemble et tout donner pour faire un bon tournoi. J’ai aussi hâte de voir nos supporters « envahir » les tribunes lors de nos matchs. On va tout donner pour eux aussi, comme ils donnent tout pour nous en se déplaçant pour nous supporter qu’il vente, qu’il fasse beau ou qu’il neige.
Propos recueillis par Michael Oliveira Da Costa