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Guardiola/Simeone, dernier carré en crampons
Avant d’être des machines à demi-finale en tant que jeune coach (sept pour Guardiola, trois pour Simeone), les deux anciens milieux de terrain se sont envoyés dans des demi-finales crampons aux pieds. Et ça n’a pas toujours réussi à ces messieurs.
Josep Guardiola, la désillusion de 2000
Au FC Barcelone, Josep Guardiola a gagné une Ligue des champions (1992), et une Coupe des coupes (1997). Surtout, il a disputé quatre demi-finales européennes avec le maillot catalan. Sa première débarque en 1994. À l’époque, le format était plus simple : deux poules, les deux premiers s’affrontaient dans une demi-finale sèche disputée sur la pelouse du premier de groupe. Ainsi, au printemps 1994, le Barça accueille le FC Porto au Nou Camp. C’est encore la Dream Team de Cruyff et les Portugais vont se faire rouler dessus : 3-0, doublé de Stoichkov et un missile de Koeman dans les ficelles de Vítor Baía. Guardiola joue les 90 minutes devant la défense, il officie avec Amor et Bakero. Dans un fauteuil. Pour sa première demi-finale, à 23 ans, « Pep » est facile. Sans pression. En finale, en revanche, il prendra une leçon par l’AC Milan AC de Capello (4-0). Sa première grosse désillusion européenne.
Deux ans plus tard, le Barça ne brille plus autant, il dispute même la Coupe UEFA, toujours avec Johan Cruyff sur le banc. Cela dit, Romário, Koeman et Stoichkov ne sont plus là. Ils ont été remplacés par des clones, pour l’instant, moins talentueux : Hagi, Popescu et le jeune Luís Figo. Opposés au Bayern Munich de Jean-Pierre Papin, les Barcelonais sortent une demi-finale aller de bonne facture. Guardiola joue 90 minutes et participe au bon match nul en Bavière (2-2). Normalement, c’est une bonne opération. Blessé, Guardiola ne disputera pas le match retour où les Allemands viendront s’offrir le scalp des Catalans : 2-1, avec des buts de Babbel et Witeczek avant la réduction du score signée De la Peña dans les dernières minutes du match.
Champion d’Europe en 1992, vice-champion en 1994, le Barça de Cruyff s’effrite petit à petit et c’est Bobby Robson qui prend la relève avec un phénomène offensif : Ronaldo. C’est donc en Coupe des coupes que le Barça s’engage en 1996-1997. En demi-finale, les Espagnols héritent de la Fiorentina de Gabriel Batistuta. Tout sauf un cadeau. Au Nou Camp, à l’aller, Guardiola ne joue pas. Ses potes s’en sortent avec un triste match nul (1-1). Au retour, à Florence, il faudra sortir les pecs. Guardiola joue tout le match et trouve même les ficelles sur coup franc. Victoire 2-0 et qualification pour la finale. À Rotterdam, Guardiola participera à la victoire finale contre le PSG (1-0), et remporte sa deuxième Coupe d’Europe en cinq ans.
Pour retrouver un Josep Guardiola en demi-finale d’une Coupe d’Europe, il faudra attendre trois ans. Jackpot en 2000 avec Louis van Gaal sur le banc. Dans cette équipe très « batave » avec Hesp, Reiziger, Cocu, Kluivert, De Boer, Zenden ou encore Bogarde, Guardiola tente de garder un semblant de Catalogne au club. Vainqueur de Chelsea en quarts de finale, les Catalans retrouvent un voisin en demies : le Valence de Cúper. La demi-finale se jouera en 90 minutes, au Mestalla. Là où Guardiola et ses copains vont prendre l’eau comme jamais : 4-1. À la pause, Valence menait déjà 3-1. Guardiola, qui jouait défenseur, n’a pas réussi à endiguer les vagues d’Angulo, Kily Gonzalez ou Claudio López. Une claque. Au retour, Van Gaal tente une autre approche avec les retours dans le onze de Xavi et Abelardo. Trop tard, puisque c’est Valence et Mendieta qui ouvrent la marque à vingt minutes de la fin. Les buts de Frank de Boer et Cocu n’y changeront rien : Barcelone est éliminé en demi-finale et ne pourra pas affronter le Real Madrid en finale. Un an plus tard, Guardiola quitte la Catalogne.
Diego Simeone roule en C3
Milieu travailleur, l’Argentin a roulé sa bosse avant d’arriver à l’Inter Milan en 1997 (Velez, Pise, Séville, Atlético). En Lombardie, on a massivement investi pour ramener des titres, et l’équipe a de la gueule : Ronaldo, Djorkaeff, Zanetti, Recoba. En demi-finale de Coupe UEFA, les Interistes héritent d’un cadeau : le Spartak Moscou d’Alenichev. À San Siro, Simeone ne joue pas. Les siens font le boulot (2-1). Au retour, dans la capitale russe, Simeone débute le match et ratisse à tout-va sur un terrain qui n’a de terrain que le nom. Luigi Simoni, le coach, sait qu’il faut des hommes dans son onze de départ pour se hisser en finale. Surtout quand les Russes ouvrent la marque avant le premier quart d’heure. Pas grave, le génial Ronaldo – le vrai – plante un doublé et envoie son équipe en finale au Parc des Princes contre la Lazio.
Cinq ans plus tard, c’est avec le maillot laziale que le milieu de terrain retourne en demi-finale européenne. Dans la capitale romaine, malgré une génération exceptionnelle (Veron, Salas, Nesta, Nedvěd, etc.), Simeone ne verra jamais le dernier carré de la LDC. En revanche, il se rattrape en 2003 avec une demi-finale de C3. On se dit que c’est le bon moment pour aller chercher un trophée. Et puis tout s’écroule lors du match aller contre Porto. Sur le pré, Simeone ne peut rien contre les vagues portugaises : il prend un 4-1 dans les gencives. Une démonstration. C’est déjà fini avant le retour. Un second match que l’Argentin regardera depuis le banc de touche. Score final : 0-0. Le Porto d’un certain José Mourinho file en finale. On connaît la suite.
Par Mathieu Faure
NB : En 1992, le format de la compétition ne prévoyait pas de demi-finales. Le Barça de Guardiola s’est donc qualifié directement des poules en finale.