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Guardiola, l’homme qui ne savait pas perdre

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Guardiola, l’homme qui ne savait pas perdre

Samedi soir le Barça se rend au Vicente-Calderon avec seulement trois défenseurs dans le cartable (Puyol, Milito, Maxwell). L'Atletico se frotte les mains et se prépare à endosser son rôle préféré : tombeur de culés. L'occasion faisant le larron, les Colchoneros se feraient un plaisir de surprendre le champion en titre. Sauf que depuis des semaines, Guardiola prépare son groupe à l'impossible : la défaite. Guardiola ou l'histoire de l'homme qui ne savait pas perdre.

18 décembre 2009, Abu Dabhi, le Barça est sur le point de réaliser le Grand Chelem : « Le futur sera sombre. Faire mieux est impossible. Notre seule obligation est de ne pas nous arrêter de travailler pour que tous ces gens continuent à être fiers de nous » . Le lendemain, le Barça remporte le seul titre qui lui manquait et Pep fond en larmes. En quelques minutes, il passe du stade de meilleur entraineur du monde à celui de mythe du foot. Car Guardiola n’entraîne pas, il prêche : « Vous êtes déjà les meilleurs du monde. Si vous gagnez ce soir, vous deviendrez immortels » . Sa prédiction se réalise et son Barça devient la référence absolue.

On a dit qu’il était gay, qu’il était gravement malade, qu’il s’était dopé, qu’il perdait ses cheveux, qu’il était irascible et monomaniaque. On a aussi dit qu’il était le meilleur entraîneur du monde, la réconciliation de Cruyff et de Sacchi, le seul vrai taulier du Barça de Laporta et l’unique coupable de ce Barça invincible. En revanche, ce qu’on ne dit jamais, c’est que Guardiola est un homme qui aime les mots. « Je ne m’imagine pas gérer un vestiaire sans communiquer, sans parler, sans les mots » . Pep n’est ni un apparatchik des bancs de touche (Capello), ni un autiste des vestiaires (Puel), ni un animateur de salles de presse (Mou, Ray), ni un meneur d’hommes (Jacquet) et encore moins un sorcier hollandais (Hiddink, Cruyff). « Je crois en la force des mots » . Pep c’est un poète.

Les variations Guardiola

Son principal génie, c’est d’avoir réussi à réconcilier deux discours : la créativité du foot ibérique et la rigueur tactique du foot italien. En phase d’attaque, le Barça, c’est du hand : jeu court, redoublement de passes, renversement, appel croisé en profondeur, débordement, appel dans l’axe, débordement, centre en retrait, frappe au point de pénalty. En phase défensive, c’est du rugby : harcèlement sur le premier porteur, récupération à 30 mètres sur la première passe. Le Barça de Pep, ça marche à chaque fois et à chaque fois c’est beau. Le Barça de Pep, c’est du Bach.

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Le maître ne donne jamais d’interview individuelle, même aux journalistes qui lui sont le plus proches. Il gère l’extérieur comme l’intérieur : pas de privilèges, pas de traitement de faveur, pas de cachoteries. Il compense alors par des conférences de presse très prisées dans le milieu. Pep y explique ses choix, ses décisions, ses erreurs. Ici pas d’odeur de sang. Pep répond à toutes les questions en vous regardant droit dans les yeux. Et quand Pep parle de foot, il parle de beaucoup d’autres choses. Un soir de Liga à Getafe : « En sport tout est perfectible, comme l’être humain » ; un autre de Champions (il vient de perdre Dani Alves sur blessure) : « A force, on a l’impression que Dani est indestructible. Mais le corps humain a toujours une limite et Dani aussi » ; un autre, alors qu’on lui reproche ses prises de risques, « il n’y a rien de plus risqué que de ne pas prendre de risques » . On dirait du Dieu.

L’illuminé de Santpedor

Pep “el iluminado” c’est le contraire du football-merguez et beaucoup plus qu’un simple entraineur. « Si l’histoire finit mal, je serai critiqué, si elle se termine bien, je deviendrai un illuminé » prophétisait-il alors que Barça peinait à démarrer la saison dernière. Mais malgré ses jolis mots, ce qu’il aime par-dessus tout, Pep, c’est l’odeur des pelouses fraichement coupées, les courbatures dans les cuisses, les croutes sur les genoux et les survêts du Barça. Et puis ses joueurs, tous ses joueurs. Même Henry. « Titi c’est quelqu’un d’une très grande éducation et qui tous les jours apporte toute son expérience au groupe » . Si même Pep le dit.

Mais Pep n’est pas humain. La preuve, il n’a jamais perdu. Pour sa toute première année comme coach, il fait monter la réserve du Barça en Segunda B. La saison d’après, il est catapulté messie de l’équipe A et gagne tout (sauf la Coupe de Catalogne…). Du coup, il se prépare mentalement : « Ce qui est exceptionnel, c’est ce que nous avons fait l’année dernière. Perdre, c’est ça le sport. Un jour ou l’autre, on perdra » . Et il s’y prépare, comme un bon élève. Quand son équipe (invaincue en Liga) se fait sortir par le Sevilla en ¼ finale retour de Coupe du Roi (sur une victoire 1-0), il voit ses joueurs abattus dans le vestiaire et se réjouit : « C’est bien qu’ils soient touchés par cette défaite. C’est la preuve qu’ils ne sont pas rassasiés » . Mauvaise nouvelle pour (tous) les Madrilènes.

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