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Guardiola, maître de l'attentisme

Par Alexandre Lejeune

Une fois de plus en Ligue des champions, Pep Guardiola a choisi de ne faire aucun changement ce mardi soir face au Real Madrid (1-1). Une décision toujours aussi difficilement compréhensible au regard de la qualité des joueurs assis sur le banc de Manchester City.

Guardiola, maître de l'attentisme

Il y a presque un an, le Real Madrid sortait Manchester City de la Ligue des champions au terme d’une rencontre gravée dans l’histoire. Ce soir-là, les Citizens avaient pourtant leur destin entre les mains, puisqu’à un quart d’heure de la fin, Riyad Mahrez ouvrait le score dans une partie vouée à tourner en leur faveur. Quelques minutes plus tard, Pep Guardiola opérait son coaching et décidait de remplacer son buteur du soir par Fernandinho, afin de clairement bloquer les débats. Mais l’irrationnel s’était emparé du Santiago Bernabéu, et Rodrygo puis Karim Benzema avaient fini par crucifier les Mancuniens. Sans doute toujours traumatisé par ce scénario dingue et par ses choix douteux lors de sa dernière virée madrilène, le technicien espagnol a choisi ce mardi soir de rester les bras croisés et de s’en tenir au plan établi à l’origine en ne réalisant aucun changement, malgré des événements en défaveur de ses gars. Avec ce match nul (1-1) gratté à l’extérieur, City ne s’en sort pas trop mal finalement, mais Guardiola, lui, continue d’interroger.

Bis repetita avec l’aller à Leipzig

Ce n’est pas la première fois cette saison que Pep ne sort aucun joueur de son banc dans une rencontre à enjeu : pas besoin de fouiller très loin, il suffit de se souvenir de ce match à Leipzig fin février dernier (1-1), lors duquel les Anglais avaient déjà été inquiétés. Petite différence : cette nuit-là, Manchester avait ouvert le score, et l’argument de ne pas vouloir toucher à un onze qui mène au score pouvait davantage s’entendre. Ce mardi, cela n’a pas été le cas, puisque les Skyblues ont longtemps couru derrière le score après avoir encaissé un missile de Vinícius. Malgré sa domination sur le pré et un Kevin De Bruyne encore inspiré, City a souvent manqué de créativité, alors qu’Erling Haaland a brillamment été muselé, et que Jack Grealish a passé sa soirée à se prendre le chou avec Dani Carvajal.

Les solutions auraient peut-être pu provenir du banc, où Julián Álvarez, Riyad Mahrez, Phil Foden ou encore Rico Lewis – rien que ça – n’attendaient que d’être lancés dans la bataille pour faire pencher la balance. Ils ont cependant dû se contenter d’encourager leurs partenaires, tout en s’échauffant dans le vent. Ce que Sergio Agüero, désormais consultant pour ESPN, n’a d’ailleurs pas compris : « Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il n’a pas fait entrer Julián Álvarez. Je me demande, mais bon, c’est Pep… Il ne fait pas de cadeau. Si c’était moi à sa place, je ferais jouer Julián à chaque match, il faut qu’il soit actif et qu’il fasse des étincelles. »

L’argument du contrôle, à tort et à travers

Après Leipzig, Guardiola s’était expliqué sur son choix de ne rien changer en lâchant ceci : « Cela ne veut pas dire que parce que j’ai cinq remplacements, je dois faire cinq remplacements. […] Peut-être qu’au match retour, je vais décider d’être fou et de jouer avec neuf attaquants ! Mais dans ce match, j’ai senti que j’avais besoin de ce type de contrôle. » Il a logiquement été à nouveau questionné à ce sujet ce mardi soir, et a encore dégainé la carte du contrôle : « Pourquoi aucun changement ? Car je trouvais que les joueurs présents sur le terrain étaient bons. Ils ont un certain niveau et peuvent garder le contrôle du ballon. En face, Madrid a des joueurs capables de faire mal avec des courses en transition si le jeu devient fou. »

Il ne faut d’ailleurs pas s’attendre à ce que le dégarni change fondamentalement son onze de sitôt, puisque le triplé est toujours envisageable, et que Guardiola n’hésite pas à tirer sur la corde avec ses meilleurs éléments pour atteindre ses objectifs. Mais le banc a un motif d’espoir : l’Espagnol avait appris de ses leçons après l’aller à Leipzig puisqu’il avait ensuite procédé à cinq changements au retour, rassuré par un match à sens unique où Haaland avait inscrit un quintuplé avant d’être sorti par son entraîneur, au grand désarroi des supporters. Décidément, Guardiola et les remplacements, ce n’est pas une grande histoire d’amour.

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Par Alexandre Lejeune

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