ACTU MERCATO
Griffiths du Lyon
En devançant le PSG, le Real Madrid ou encore le FC Barcelone sur ce dossier, l’Olympique lyonnais a frappé un gros coup et enfin lancé son mercato 2018. Ce gros coup, c’est Reo Griffiths.
« Si vous valiez 7 sur 10 il y a quelques années, vous auriez pu jouer. Mais maintenant, il faut être à 8 ou 8,5 sur 10. Nous avons construit une équipe très forte avec un onze titulaire où il est difficile de se faire une place. La qualité ne suffit plus. » De Mauricio Pochettino aux jeunes du centre de formation de Tottenham cet été.
Dans les faits, ses propos ont été traduits par le départ d’une des jeunes perles du club : Reo Griffiths, 18 ans. Arrivé libre à Lyon, le jeune attaquant anglais était considéré par les supporters des Spurs comme le successeur d’Harry Kane. Rien que ça.
Karl Marx, David Beckham et Leyton Orient
Ne vous y trompez pas : s’il est né en 2000 à la date de la journée nationale des Vétérans, Reo Griffiths incarne bien l’avenir de l’armada footballistique anglaise. Sa date de naissance, le 27 juin, coïncide d’ailleurs avec celle de la sortie du premier tome d’Harry Potter en 1997 et de l’anniversaire de Raul. C’est donc écrit : Griffiths sera un grand attaquant, comme l’Espagnol, mais anglais et connu du monde entier, comme le sorcier à lunettes. D’ailleurs, du haut de ses 180 centimètres, il est déjà annoncé comme tel.
Certes, le Wonderkid ne possède pas encore de page Wikipédia – hormis une ébauche de page française créée au lendemain de son arrivée à Lyon -, mais il s’est fait connaître en Angleterre la saison passée lors d’un North London derby remporté 9-0 par les U19 de Tottenham contre ceux d’Arsenal. Un rival dont il était d’ailleurs géographiquement plus proche de cinq miles puisqu’il a grandi dans le quartier londonien de Highgate, près de Camden Town, connu pour son cimetière qui abrite la tombe de Karl Marx. Mais après une pré-formation à Leyton Orient, à peine plus loin, il a bien choisi les Spurs. En témoigne sa performance ce jour-là : quatre buts et trois passes décisives. Suffisant pour faire de lui la nouvelle coqueluche des fans de Tottenham, et un Harry Kane en puissance.
Un vrai lad made in North London
Et les signes ne trompent pas. En parallèle de sa formation footballistique à Tottenham, Reo Griffiths suit une scolarité classique à la Chingford Foundation School. Au-delà des trois coupes de Londres et quatre coupes de l’Essex qu’il y glane, ce qui convainc les supporters des Spurs du destin doré du bonhomme est que cette école est fréquentée par David Beckham et surtout par Harry Kane. Sur le terrain, Griffiths confirme son potentiel et affole les compteurs avec les U18 du club : 34 buts en autant de matchs, dont 27 en vingt matchs de Premier League U18 l’an passé. Quand même.
À force de briller, le jeune avant-centre attire logiquement les projecteurs. Ceux des sélections de jeunes des Three Lions en l’occurence. Vice-champion d’Europe U17 en 2016-17 – en ayant joué une minute -, il n’est pas retenu pour la Coupe du Monde qui suit et qui voit l’Angleterre s’imposer. Pas de quoi démonter le gaillard, qui enchaine sur une saison prolifique avec les U18 de Tottenham, mais sans goûter aux plaisirs du groupe pro. Buteur mais pas que, il ajoute à ses 34 réalisations onze passes décisives. Grand et agile, puissant et précis, il rayonne par sa vitesse et la qualité de son pied droit, que ce soit sur l’aile ou dans l’axe. L’Europe commence à lui faire les yeux doux : le PSG, le Real Madrid, le FC Barcelone et surtout le RB Leipzig.
Stupéfiants, Benzema et Youth League
Jeudi 2 août, après avoir refusé un contrat pro à Tottenham, c’est dans un club plus habitué à former de jeunes pépites qu’à en acheter que Reo Griffiths a décidé de déposer ses valises : l’Olympique lyonnais. « Je pense que l’OL est un très grand club, je suis très heureux d’être ici. Il y a beaucoup de grands joueurs qui sont passés par là comme Karim Benzema et Alexandre Lacazette. Mon objectif est de progresser, jouer le plus possible, marquer mes premiers buts et pourquoi pas découvrir la Ligue des Champions » , explique-t-il à OLTV.
Un an après l’arrivée de Jordi Mboula à Monaco, la Ligue 1 confirme son nouvel attrait. Numéro un des centres de formation français pour la sixième année consécutive, Lyon s’offre une pépite qui pourrait lui en coûter une autre : l’arrivée de Griffiths pousserait Maolida vers la sortie. En attendant, le premier joueur anglais de l’histoire des Gones évoluera avec la réserve et en Youth League cette saison. À moins que le joueur gaulé avec du cannabis au centre de formation de Tottenham ne se révèle rapidement stupéfiant.
Par Adrien Hémard