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- France-Ukraine (1-1)
Griezmann, le baromètre
Auteur ce mercredi contre l'Ukraine (1-1) de son 34e pion en Bleu pour égaler David Trezeguet sur les tablettes, Antoine Griezmann a également plongé en seconde période au moment où l'équipe de France coupait le moteur.
Quand sa carrière en club ressemble à des montagnes russes, c’est souvent lors des trêves internationales qu’Antoine Griezmann retrouve des couleurs. L’Ukraine en était certainement avertie, mais ça n’a pas empêché Georgiy Bushchan de prendre de plein fouet la roquette envoyée par le Blaugrana dès la 19e minute, à la lisière des seize mètres des visiteurs, dans un remake du but de la libération signé Dimitri Payet à l’ouverture de l’Euro 2016. La fin d’une disette de trois rencontres internationales et l’apogée d’un premier acte princier pour Grizou, désireux de venir chercher les ballons très bas et à l’aise dans une fonction à laquelle il n’a pas toujours droit sous le maillot catalan (quatre passes clés, 90% de transmissions réussies et trois dribbles rentrés sur l’ensemble du match).
Sur les traces de Trezegol… et de Vieira
Et un nouveau step statistique passé pour le Mâconnais : avec ses 34 réalisations, le voilà quatrième meilleur buteur de l’histoire de sa sélection, à égalité avec un certain David Trezeguet (en 87 capes pour Griezmann, et 71 pour l’ancien Bianconero), Michel Platini étant désormais à sept longueurs. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Didier Deschamps hésite si peu à l’aligner depuis sa prise de fonction : il s’agissait ce mercredi de la 44e apparition consécutive du gaucher sous le maillot tricolore, record que détenait en solo Sa Majesté Patrick Vieira (entre 1999 et 2002) jusqu’ici. Depuis un banc contre l’Angleterre en juin 2017 (victoire 3-2), l’ex-Colchonero n’a pas raté un seul morceau du roman bleu.
Mais si les Bleus n’ont pas su tuer ce premier match de qualification au Mondial 2022, c’est aussi parce que le tout frais trentenaire (depuis dimanche) s’est laissé endormir par le rythme d’une rencontre qui a perdu de sa saveur au retour des vestiaires. Alors que Kingsley Coman continuait d’enchaîner les coups de rein dans le vide, qu’Olivier Giroud mangeait la feuille de match, que Kylian Mbappé se regardait le nombril et qu’Adrien Rabiot trottinait, le chef d’orchestre français a eu du mal à rester ce métronome dans le cœur du jeu. Il a même fallu la bonne entrée de Paul Pogba pour retrouver un peu de souplesse chez les champions du monde. Brillant dans son rôle de distributeur quand les siens menaient les débats, le produit de la Real Sociedad a forcément sa part de responsabilité dans la panne qu’ont connue les hommes de DD par la suite. « Il aurait fallu un meilleur match, plus de joueurs offensifs pouvant faire des un-contre-un sur les côtés, a estimé le buteur au coup de sifflet final. On va apprendre à jouer face à un système comme celui-là. » Heureusement toutefois que parmi le « trio qui a permis d’être champion du monde » Griezmann-Giroud-Mbappé (dixit Deschamps), au moins l’une des têtes de gondole n’était pas restée à Clairefontaine.
Par Jérémie Baron