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- France-Bulgarie (4-1)
Griezmann-Gameiro, cela marche aussi en Bleu
On attendait de voir si l'association fonctionnerait en équipe de France comme à l'Atlético de Madrid. On a vu. Deux buts pour Kevin Gameiro, un autre pour Antoine Griezmann. Didier Deschamps a peut-être trouvé sa formule offensive. Même si cela demande confirmation mardi contre un adversaire du calibre des Pays-Bas.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : doublé de Gameiro, un but et une passe décisive pour Griezmann sur la seconde réalisation de son compère. Avant le match, on a fantasmé sur la complicité entre les deux Colchoneros. Après, on peut dire que l’on a été servi. Pas faute d’avoir douté pendant plus de vingt minutes, quand la France venait de s’en prendre un sur penalty à la cinquième minute, et que le milieu français peinait à trouver sa doublette. Gameiro s’est bien procuré la première situation chaude, repris in extremis par Dimitar Pirgov (9e), puis Griezmann a donné l’impression de ne pas être dans un très grand soir. Sauf que les attaquants peuvent être transparents et sortir soudainement de leur boîte. Auquel cas cela fait mal. L’ancien Parisien a brillé le premier, d’un appel dont il a le secret pour couper de la tête un centre de Moussa Sissoko. La France n’était alors pas au mieux, et ensuite, a paru libérée, comme délestée d’une grosse épine dans le pied. Et l’association Griezmann/Gameiro est devenue tout à coup plus fluide et pesante sur la défense adverse.
La même attitude qu’avec l’Atlético de Madrid
On pourra dire que le second but, signé Payet, ne doit rien à personne si ce n’est à la mauvaise lecture de Stoyanov. On pourra y voir aussi un appel de Griezmann, à la lutte pour couper de la tête, qui avait donc permuté avec son avant-centre et clairement déstabilisé le gardien bulgare. Avant de profiter d’une offrande involontaire pour l’ajuster tranquillement, à la loyale, dix minutes plus tard. Un but chacun à la pause, les 2 G des Bleus avaient donc justifié mathématiquement leur présence à la pause. Mais pas seulement, reproduisant sur la pelouse du Stade de France les replacements, le pressing et les replis défensifs qu’exigent d’eux Diego Simeone à Madrid. Du pain béni pour Didier Deschamps qui a également pu constater l’intelligence commune aux deux hommes, et notamment les régulières remises en première intention de Gameiro – notamment deux talonnades pour Sidibé en première et Payet en seconde qui ont déstabilisé la défense bulgare – et les déplacements dans les intervalles de Griezmann.
Confirmation face aux Pays-Bas ?
À l’heure de jeu, le déboulé de ce dernier et son centre pour Gameiro avaient quelque chose de très fort. En club, c’est le double buteur du soir qui a déjà offert trois cafés-crèmes à son partenaire. Griezmann a choisi un drôle de bon moment pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Surtout, les deux hommes avaient brillé individuellement jusqu’à l’heure de jeu. Sur cette action initiée par Layvin Kurzawa, ils ont officialisé le fait qu’ils peuvent reproduire sous le maillot bleu ce qu’ils produisent chaque semaine en Espagne. De quoi imaginer que l’association puisse durer un certain temps, peut être au-delà de l’indisponibilité d’Olivier Giroud. D’ailleurs, en sortant les deux joueurs – ovationnés par le Stade de France – une fois que le résultat était acquis, Didier Deschamps a trahi ses intentions pour mardi aux Pays-Bas : il misera de nouveau sur sa nouvelle doublette. Et il n’y aura personne cette fois-ci pour contester ses choix.
Par Nicolas Jucha au Stade de France