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  • France-Portugal (0-1 ap)

Griezmann, finalement non

Par Nicolas Jucha, au Stade France (Saint-Denis)
4 minutes
Griezmann, finalement non

Cela devait être son match, son apothéose. Ce sera finalement une nouvelle déception cruelle. Antoine Griezmann n'a pas marqué et a perdu en finale de son Euro face au Portugal (0-1). Dur à avaler, même s'il le faudra bien.

On attendait un duel avec Cristiano Ronaldo, on a finalement eu une prestation en solo, la star portugaise devant quitter l’arène dès la première période (25e). Dans ce contexte où il était le meilleur joueur du tournoi et censé être encore une fois le héros de la nation, Antoine Griezmann n’a pas démérité. Il a couru, touché beaucoup de ballons, eu l’occasion de marquer. Mais il a manqué d’un brin de réussite, quand ce n’était pas Rui Patrício qui se dressait sur sa route. Le plus grand malheur de Griezmann ce soir, cela aurait sûrement été que le gardien portugais sorte le match de sa vie. Devant lui, mais aussi toutes les autres tentatives françaises. Quand Hugo Lloris n’a pas su enlever celle d’Éder. Cruel comme le sport peut parfois l’être.

Rui Patrício remporte le round 1

Antoine Griezmann se fait remarquer d’entrée au pressing sur la défense portugaise, puis remet de la tête un ballon que la charnière lusitanienne peine à repousser et qui voit Moussa Sissoko placer une première reprise largement au-dessus. Le tour de l’attaquant de l’Atlético arrive juste après avec une frappe du gauche non maîtrisée (7e), puis enfin une superbe tête à la réception d’une ouverture magistrale de Dimitri Payet. Mais Rui Patrício veille et claque le ballon en corner (10e). Entre-temps, Cristiano Ronaldo a été touché au genou sur un duel avec Dimitri Payet (8e) et doit rapidement se rendre à l’évidence en quittant le terrain en larmes (25e). Dans cette finale annoncée pour le Ballon d’or 2016, Griezmann va donc devoir œuvrer seul. En faisant ce qu’il sait le mieux faire, comme en Liga : redescendre régulièrement pour toucher la balle, se déplacer sur tout le front de l’attaque, trouver des relais, notamment avec Olivier Giroud (30e) ou Dimitri Payet (34e), cette dernière action débouchant sur une bonne frappe de Moussa Sissoko que Rui Patrício doit une nouvelle fois sortir du cadre. Si, à la pause, il n’a pas été décisif, au moins, Griezmann a été très présent. Un peu comme lors de la finale de Ligue des champions contre le Real Madrid.

Griezmann manque la délivrance à quelques centimètres

Dans une seconde période beaucoup plus équilibrée, Griezmann n’hésite pas à redescendre ni à défendre, sur un débordement de João Mario repoussée en corner par Samuel Umtiti (56e). Puis il manque à deux reprises l’occasion d’ouvrir le score. Une première fois lancé par l’entrant Kingsley Coman, il résiste bien au retour de Cédric, mais sa frappe manque de puissance pour inquiéter Rui Patrício (58e). La seconde fois en revanche, le gardien lusitanien ne peut rien, mais sur un nouveau service de Coman, sa tête frôle le cadre de quelques centimètres (66e). De quoi s’inquiéter du manque de réalisme du héros français de l’Euro, dans un match où ses talents de buteur n’ont jamais été aussi nécessaires. Sauf que le souci des Bleus, c’est la baraka de Rui Patrício, une nouvelle fois décisif devant Olivier Giroud, qui avait été servi par l’intenable Coman (75e). Visiblement fatigué, Griezmann a alors plus de mal à suivre les actions et ne peut profiter d’un nouveau centre dans la surface de Coman, où la charnière portugaise dégage en catastrophe (76e). C’est finalement André-Pierre Gignac qui est le plus proche de devenir le sauveur du soir, mais son tir heurte le poteau et le ballon rebondit à quelques dizaines de centimètres trop loin de Griezmann, incapable de conclure et d’éviter une prolongation étouffante.

Le mot de la fin pour Éder

La prolongation n’est pas à l’avantage d’un Griezmann visiblement entamé physiquement. Chose inhabituelle, il rate des passes (99e), tire mal certains corners (101e), même s’il parvient en contrepartie à créer l’une des situations les plus chaudes du début de prolongation (100e). Au moins, on ne peut pas lui reprocher de tenter et de donner, comme lorsqu’il ose un pressing sur Rui Patrício en fin de première période (103e). Mais Griezmann n’a plus de jus, comme le reste de l’équipe de France. Alors quand Éder marque (109e), il est évident que même s’il reste encore 10 minutes, les carottes sont particulièrement cuites, comme les muscles du meilleur Français du tournoi. Qui devra attendre encore deux ans pour espérer soulever un trophée avec les Bleus, et espérer glaner un Ballon d’or.

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