ACTU MERCATO
Grenier : « Je suis toujours un joueur de foot »
Libéré de ses six derniers mois de contrat avec l’OL, Clément Grenier, 27 ans, va tenter de se relancer avec l'En Avant de Guingamp, où il s’est engagé un an et demi. Le club breton espère en outre signer l’attaquant havrais Nathaël Julan, 21 ans.
Vent d’est en ouest pour Clément Grenier. Il y a quatre ans, le meneur de jeu pouvait prétendre à un statut de futur taulier de l’OL, après avoir gagné sa place dans les 23 tricolores pour le Mondial brésilien. Mais une sale blessure aux adducteurs et un forfait plus tard, le château de cartes de l’Ardéchois s’est effondré. Lyon a tenu à lui redonner sa chance, mais le train allait trop vite pour lui. Dans le onze de Génésio, les concurrences Ferri, Tolisso et Darder l’an dernier, puis Aouar et Ndombele cette saison ont eu raison de son aura. Constat implacable : après quelques week-ends à Rome début 2017 (6 matchs, une passe décisive), Grenier n’est apparu que cinq petites minutes sur une pelouse de Ligue 1 cette saison. C’était face à Dijon, en septembre dernier. Ce mercredi, l’ancien Lyonnais a débarqué à Guingamp entre deux averses. On va enfin savoir si Grenier va sortir de la cave.
Quelle est la genèse des contacts avec l’En Avant de Guingamp ?Mon agent (Jean-Pierre Bernès, ndlr) m’a parlé de Guingamp. Je connaissais déjà très bien le club, j’ai regardé beaucoup de leurs matchs. J’ai appelé Jimmy Briand et ça m’a convaincu de venir.
Pourquoi avoir choisi Guingamp ?Je suis encore un joueur de football. Le discours du coach et du président (Bertrand Desplat) m’ont plu, on s’est dit des choses fortes. En discutant avec le président, j’ai l’impression d’être chez moi, avec mes amis, en Ardèche. Je ne veux pas parler de revanche. Je ne voulais pas privilégier forcément un club de Ligue 1. Le plus important, pour moi, c’est de jouer avec des gens qui me font confiance. L’idée, en venant ici, c’est de prendre du plaisir. J’ai envie de gagner. On fait un sport collectif pour être ensemble.
Quand tu affirmes être encore un joueur de football, c’est parce que tu estimes avoir une revanche à prendre sur les dernières saisons ?J’ai traversé des étapes difficiles, dû surmonter des blessures, mais j’ai aussi passé quelques mois dans un club à l’étranger où j’ai acquis de l’expérience. Aujourd’hui, je n’ai qu’une envie : mettre un maillot, se serrer les coudes avec les potes, et gagner. Ça, ça me manque.
La différence de contexte entre une grande agglomération comme Lyon et une petite ville comme Guingamp, ça ne t’effraie pas ?La taille de la ville, ça ne m’intéresse pas. Je vais apprendre à la connaître. On va découvrir le club, cette ville, ses alentours et prendre du plaisir.
Qu’est-ce qui est le plus difficile quand on ne joue pas ?Le plus dur, c’est de s’entraîner sans qu’il y ait d’issue. C’est délicat. À Lyon, le groupe me faisait confiance, mais j’avais l’impression de ne pas tout le temps faire le même métier que les autres. Le week-end, ça me démangeait d’aller au stade sans pouvoir jouer ou de devoir regarder le match à la télé. Mais ça m’a permis de me forger mentalement.
Tu es venu à Guingamp pour évoluer à quel poste ?Il faut que j’en discute avec le coach, mais peu importe ma position, je donnerai le maximum.
En quoi ton expérience à la Roma t’a rendu meilleur ?J’ai appris beaucoup de choses, j’ai cotoyé de grands joueurs, des internationaux. Et puis j’ai découvert une autre façon de travailler, une autre culture. C’est là qu’on voit que le travail, ça implique des sacrifices, et on revient toujours meilleurs de ces grands clubs à l’étranger.
C’est la première fois que tu es transféré définitivement de ton club formateur. Qu’est-ce que tu as ressenti au moment de partir de l’OL ?Oui, c’était un moment particulier. Je suis arrivé à 11 ans, aujourd’hui, j’en ai 27. Je quitte beaucoup d’amis. J’ai côtoyé des éducateurs et des entraîneurs qui ont fait de moi un homme. Je remercie le président Aulas qui a facilité mon arrivée ici. Lyon était une étape de ma vie, il restera des bons souvenirs. Maintenant, je compte écrire une nouvelle histoire ici.
Par Florian Lefèvre et Mathieu Rollinger, au Roudourou