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Gregory van der Wiel, inglorious Batave

par Mathieu Faure
Gregory van der Wiel, inglorious Batave

Christophe Jallet blessé, c’est l’international néerlandais Gregory van der Wiel qui assurera le poste de latéral droit parisien contre Nancy. Tout sauf une bonne nouvelle pour les amoureux du PSG, tant le joueur déçoit depuis son arrivée dans la capitale.

1973, George Roy Hill sort sur les toiles le brillant film L’Arnaque. Quel rapport avec Gregory van der Wiel ? Aucun. Sauf qu’après plus de six mois dans la capitale, d’aucuns sont en train de se demander si le défenseur néerlandais n’en est pas une, d’arnaque. Arrivé contre un chèque de six millions d’euros en provenance du club avec le maillot le plus classe du monde – l’Ajax Amsterdam –, on voyait en lui une bonne pioche. Les amateurs de Football Manager n’en dormaient plus…

Il faut dire que le jeune homme de 25 ans avait de quoi séduire : un CV plutôt sympa, un statut d’international et de vice-champion du monde avec les Oranje et une dégaine plutôt tendance avec ses tatouages et ses Nike fluos. Le genre de mec qui pourrait facilement poser nu sur un canapé en cuir dans un magazine de déco faussement moderne. En attendant, c’est surtout le côté droit de la défense parisienne qui se retrouve à poil quand le Batave est aligné.

Pour le moment, à l’exception d’un match très convaincant contre l’OM en Coupe de France, Van der Wiel n’a encore convaincu personne. C’est tout sauf étonnant. Avant son arrivée dans la capitale, l’ancien Ajacide était sur les tablettes de nombreux clubs de renom. Tout le monde semblait intrigué par ce jeune international auteur d’un Mondial 2010 de haute volée. Pourtant, ce qui reste pour le moment le sommet de sa carrière est un trompe-l’œil. À Amsterdam, il avait fini par ne même plus squatter le onze de départ, on lui préférait alors le jeune Ricardo van Rhijn. Quant aux touches avec les grands d’Europe, elles n’ont pas survécu au premier rendez-vous. Personne n’était tenté. Greg, c’est la meuf que tu aperçois de dos, dans le noir et de loin en soirée. Sauf qu’au réveil, tu te rends compte qu’elle aligne un regard à la Guillaume Pépy. Traumatisme assuré.
Avec le recul, quand on repense aux commentaires accompagnant son arrivée dans la capitale dans les toutes dernières heures du mercato suite à la non-signature d’Anthony Réveillère quelques semaines auparavant, on a presque envie de sourire.

Zlatan pour confident

À l’époque, on prenait cet air de cocker si familier quand on évoquait le cas de Christophe Jallet. Le pauvre, lui, le nouveau capitaine à qui on balance un « crack » dans les pattes. Et force est de constater que le chauve est plutôt serein. L’adaptation de Van der Wiel au PSG n’est pas une franche réussite et Jallet continue d’être le taulier du poste.

Le Batave a le mérite de ne pas se cacher et c’est tout à son honneur. Invité sur RMC, il s’est confié avec une certaine franchise sur les difficultés qui sont les siennes : « C’est la première fois que je quitte Amsterdam, où je jouais depuis l’âge de 7 ans. J’adore Paris, les gens qui y vivent, le staff parisien… Je suis heureux et j’espère rester très longtemps ici. La chose la plus compliquée pour moi, c’est de ne pas pouvoir parler français. Surtout qu’en France, les gens ne parlent pas beaucoup anglais. Je vais donc me dépêcher pour apprendre le français. Je comprends quelques mots, je m’améliore même si je ne le parle pas encore. Tout le monde m’aide à m’intégrer. Je parle beaucoup avec Ibrahimović car il parle anglais. »

Mais c’est avec un média de son pays, NOS, qu’il a été le plus franc. « Je ne joue pas toujours. C’est une situation nouvelle pour moi, car j’ai été habitué à jouer davantage. C’est nouveau, mais j’apprends beaucoup. Dans ma situation, il convient d’être calme. Je m’adapte depuis six mois et aujourd’hui, je suis plus à mon rythme. Le PSG, c’est un grand club avec tellement de bons joueurs et de bons entraîneurs, que je ne peux que progresser et devenir encore plus fort ici. » Le mec a l’air motivé, suffisamment intelligent pour faire son autocritique et bosseur. Pourtant, ça ne marche pas.

C’est quoi le problème ?

À première vue, le point fort de Van der Wiel se situe dans le moteur. Physiquement, le latéral droit – qui est un défenseur central de formation – a de la reprise. Formé à l’école des latéraux de l’Ajax, il devrait envoyer du lourd en phase offensive. Aux Pays-Bas, on l’a souvent vu monter et enquiller les centres et caramels. Défensivement, on savait le mec un peu léger. Typiquement le genre de défenseur à être souvent pris dans son dos et moyennement efficace dans les duels où il a une fâcheuse tendance à se jeter trop vite (cf le second but niçois au Ray, où il se fait méchamment enrhumer par Cvitanich). Or, au PSG, on a bien compris que le mec était complètement à la rue défensivement, mais il n’apporte pas cette folie offensive qui permettrait de compenser ses lacunes. On sent un mec inhibé. Affolé. Dépassé.

En novembre, il confiait dans les colonnes du Parisien avoir du mal à (re)trouver ses marques. « Ce n’est pas mon vrai niveau, pas celui auquel j’évolue habituellement. Je ne suis pas satisfait de moi. Je peux et je dois faire plus dans le domaine offensif notamment. Les critiques qu’on m’adresse sont normales, c’est le haut niveau. Mais je le répète, je suis en période d’adaptation. On évolue dans un système différent de celui de l’Ajax où les positions étaient beaucoup plus figées. Ici, j’ai besoin de me positionner différemment, c’est plus basé sur l’anticipation. Automatiquement, ça prend du temps pour atteindre le top niveau. » Difficile d’accabler un garçon jouant carte sur table. Une nouveauté chez lui, d’ailleurs. On se souvient de son petit mensonge 2.0. On est en octobre 2009 et Van der Wiel doit déclarer forfait pour un match avec les Pays-Bas en raison d’une commotion cérébrale. Dans la logique médicale, il est censé être resté chez lui. Au chaud. À siroter son thé. Sauf que le jeune loup se rend au concert de Lil Wayne et poste une photo sur Twitter. Le con. L’affaire fait du bruit et son sélectionneur de l’époque, Bert van Marwijk, n’apprécie pas le geste et le fait savoir : « C’est un peu étrange qu’il puisse être capable d’aller à un concert, étant donné qu’il m’a dit qu’il n’était pas autorisé à pouvoir prendre l’avion avec la sélection. »

Une erreur de jeunesse. Quoi qu’il en soit, à 25 ans, Van der Wiel vient de perdre six mois et, en France, tout le monde l’a pour le moment rangé plutôt du côté des recrues au CV long comme le bras ne tenant pas la route en Ligue 1. Le dernier du genre s’appelait Diego Lugano. À lui de ne pas prendre le même chemin que l’Uruguayen. Quoique, à Málaga, le film L’Arnaque est toujours d’actualité.

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