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OM : Qui joue gros dans ce Classique ?
Après un début de saison plutôt convaincant, l’Olympique de Marseille passe son premier gros test ce dimanche contre le PSG, lors d'un match qui peut faire et défaire des carrières du côté du Vélodrome. Alors, qui a le plus à perdre lors de ce Classique ?
→ Mason Greenwood
D’un point de vue sportif, et purement sportif, Mason Greenwood réussit ses débuts à l’Olympique de Marseille. Auteur de six buts et une passe décisive en huit matchs de championnat, l’Anglais répond aux attentes de ses employeurs. Pour autant, ces performances demandent encore quelques garanties. En effet, cinq de ces six pions ont été inscrits dès le mois d’août, lors des trois premières journées. Des chiffres d’autant plus à remettre dans un contexte favorable, puisque – Reims mis à part –, Greenwood a majoritairement marqué face aux actuels maillons faibles de Ligue 1 (doublé à Brest et Toulouse, but à Montpellier, tous trois dans la seconde moitié du classement). Face à Lyon ou Nice, adversaires d’un autre calibre, l’ancien de Manchester United s’est montré un cran en dessous et est resté muet sur les quatre sorties marseillaises précédant la trêve internationale – coïncidant avec une période de creux collective. Son coach, Roberto De Zerbi, a bien clairement fait passer le message : « J’attends encore plus de lui. C’est un joueur différent des autres, il est vraiment très bon, mais il peut être encore plus complet, encore plus homme d’équipe. » Contre Paris, celui qui porte le 10 devra donc clairement jouer les premiers rôles et assumer son statut.
La spéciale de Mason Greenwood 🍬 pic.twitter.com/crbaV7t0xF
— Ligue 1 McDonald's (@Ligue1) October 20, 2024
→ Roberto De Zerbi
La forme fluctuante de Greenwood ces dernières semaines n’est en réalité que le reflet de la dynamique d’ensemble à l’OM. En tête de celle-ci, Roberto De Zerbi. Loué pour le jeu développé en entame de campagne, l’Italien a quelque peu balbutié sa tactique début octobre, subissant une défaite sans révolte à Strasbourg (1-0), puis un nul, là aussi léthargique, devant Angers à domicile (1-1). Rien d’alarmant, évidemment, mais une bonne piqûre de rappel au moment d’accueillir le PSG. Avec l’OL en exemple. En infériorité numérique et menés à Lyon, les Marseillais étaient ainsi parvenus à inverser la tendance (2-3), emmenés par les velléités offensives d’un coach qui n’a pas eu froid aux yeux, au moment de faire entrer Pol Lirola, Neal Maupay et Jonathan Rowe (Lirola et Rowe buteurs), en dépit des vagues adverses. Face à Paris, il faudra être tout aussi fidèle à ses principes et ne pas céder aux sirènes de la prudence. La saison de Roberto De Zerbi peut fort probablement commencer ce dimanche.
→ Adrien Rabiot
Le match retour au Parc des Princes promet certainement plus, mais la mise en bouche prévue au Vélodrome fait déjà saliver. Titi honni, Adrien Rabiot s’apprête à définitivement basculer. En endossant la tunique blanche et en applaudissant le public marseillais à sa sortie pour l’échauffement, le milieu de terrain songera certainement aux regards noirs et autres pensées peu réjouissantes des supporters parisiens derrière leur écran. Logique, quand on est le premier joueur formé au PSG à rejoindre l’OM depuis Lorik Cana en 2005. Sur le terrain, Rabiot a également pas mal d’attentes sur ses épaules. Jusqu’ici, pas de quoi émoustiller, mais suffisamment pour attiser la curiosité. Laissé libre depuis son départ de la Juventus l’été dernier, le relayeur a passé le dernier mois et demi sans activité, au sortir d’un Euro mitigé, et se remet doucement en marche depuis trois rencontres. Pour mieux cavaler contre son ex.
→ Les supporters
La scène est vue et revue, mais elle reste toujours spéciale. Chaque match précédant le Classique, les supporters du PSG provoquent ceux de l’OM en entonnant divers chants au langage romantique et fleuri. Si cette fois, l’homophobie a occupé une large place dans les poèmes parisiens, la réponse de leurs homologues marseillais est grandement attendue. Entre la présence de Rabiot, l’enjeu sportif et la simple rivalité, tous les ingrédients sont effectivement réunis pour que les virages se mettent à chanter. D’autant que ces dernières années, ils n’ont eu que trop peu d’occasions de le faire – la dernière victoire marseillaise à domicile date de février 2023 en quarts de finale de la Coupe de France (2-1), et avant cela, il faut remonter à novembre 2011 (succès 3-0). Surtout, les tribunes du Vélodrome ont la fâcheuse tendance à rapidement s’éteindre lorsque leur équipe est menée. À l’image de Greenwood ou De Zerbi, il faudra donc se montrer régulier.
→ Le duo Longoria-Benatia
Ils ont voulu un recrutement « international », ils l’ont eu. Ils ont voulu un entraîneur qui aime le jeu, ils l’ont eu. Pablo Longoria et Medhi Benatia n’ont donc plus d’excuses. Ni d’excuse de qualité, ni d’excuse de quantité de joueurs. Ils devront simplement se confronter à cette réalité qu’ils ont eux-mêmes construite. Avec la mainmise sur le mercato et la direction sportive, le duo – en concertation avec l’entraîneur – joue en effet une partie de son projet contre le PSG. Censé être le symbole du renouveau marseillais dans sa quête de qualification en Ligue des champions, le binôme dirigeant passera l’épreuve du feu parisien avec gloire ou fracas. Car la politique court-termiste – faite de prêts et de contrats courts – mise en place ces derniers temps n’a jamais fonctionné, et attend aujourd’hui un événement déclencheur pour se transformer en projet pérenne. Le Classique est aussi une histoire de coulisses, et on ne parle pas seulement des couloirs, M. Benatia.
Par Adel Bentaha