- Mondial 2014 – Zone Europe
- Barrages retour
Grecs et Croates qualifiés
Bien que bougée par la Roumanie à Bucarest (1-1), la Grèce se qualifie pour la Coupe du monde au Brésil grâce à un nouveau but de Mitroglou, tandis que la Croatie de Mandžukić, buteur et expulsé, domine logiquement une équipe islandaise qui a eu le mérite de se montrer au cours de ces barrages.
Roumanie – Grèce : 1-1
Buts : Torosidis csc (55e) pour la Roumanie, Mitroglou (23e) pour la Grèce
Ils sont là, les Grecs. Au rendez-vous de la Coupe du monde, comme en Afrique du Sud lors de la dernière édition. Et franchement, ce n’est pas volé. Certes, la phase de groupes a été poussive, mais cette double confrontation des barrages a été très correctement gérée : une solide victoire 3-1 à l’aller et donc ce nul 1-1 obtenu à Bucarest. Remplaçant ce soir, le gardien Bogdan Lobont souhaitait que ses coéquipiers « se battent jusqu’au bout, même si les chances sont infimes » . Ils ont bien essayé, mais ont été contraints dès la 23e minute de courir après le score, l’inévitable Mitroglou surgissant dans le dos de la défense adverse pour ouvrir la marque d’un plat du pied gauche. Ce même Mitroglou qui, lui, disait aller en Roumanie « comme si le match aller s’était terminé sur un 0-0 » . Étant donné que ça faisait 4-1 sur l’ensemble des deux rencontres après ce nouveau but de l’attaquant de l’Olympiakos, sa formation s’est logiquement relâchée en seconde période, Torosidis marquant un drôle de but contre son camp qui allait se loger dans la lucarne de son portier Karnezis. Dans la dernière demi-heure, les Roumains ont poussé avec l’énergie du désespoir. Mais deux buts à remonter, c’était vraiment trop. Ils ne sont même pas parvenus à en marquer un en plus, malgré quelques occasions supplémentaires. Mieux organisés collectivement, contrôlant proprement l’entrejeu, les Grecs passent ces barrages en ayant fait l’essentiel à l’aller. La Roumanie va devoir attendre avant de trouver des successeurs à Hagi, Petrescu, Raducioiu et compagnie.
Croatie – Islande : 2-0
Buts : Mandžukić (27e) et Srna (47e) pour la Croatie
Le sélectionneur croate Niko Kovač avait prévenu en conférence de presse : « On devra attaquer dès le coup d’envoi. » Il a dû gueuler bien bien fort la consigne aux oreilles de ses titulaires, qui ont débuté la partie ce soir à fond les ballons, étant près d’ouvrir la marque dès le coup d’envoi sur une action amorcée côté droit, mais terminée par un drop de Kovačic. L’Islande, qui n’avait pu faire mieux à la maison à l’aller qu’un nul 0-0, est d’abord retranché dans son camp, avant de ressortir petit à petit. La petite île de l’extrême Nord de la zone Europe croit d’ailleurs même marquer à la 11e par l’intermédiaire de Finnbogason, finalement déclaré hors-jeu. Du côté des Croates, on est plein de bonne volonté, mais toujours aussi fébriles dans la construction du jeu, alors on s’en remet aux coups de pied arrêtés. Les corners se multiplient et sur le sixième, tiré à la rémoise, la combinaison aboutit à l’ouverture du score : centre de Rakitić, relais de Perišić au point de pénalty pour Mandžukić, seul au deuxième poteau qui fait trembler les filets. Dès lors, l’équipe au damier semble libérée. Trop peut-être : à la 38e, Mandžukić est coupable d’un tacle au niveau de la cuisse de Gudmundsson. Le buteur est exclu, laissant ses partenaires disputer la deuxième période en infériorité numérique. Ce n’est pas un problème, puisque les Islandais, encore plus clairement inférieurs à leurs adversaires que lors du match aller, encaissent un deuxième but dès le retour des vestiaires. Un bien beau but d’ailleurs, signé du sous-coté latéral droit Darijo Srna d’une frappe instantanée dans le petit filet opposé. Par la suite et même à 11 contre 10, les visiteurs vont continuer d’être globalement dominés jusqu’au coup de sifflet final, ne pouvant faire mieux que d’empêcher un score plus lourd encore sur des tentatives de Kovačic, Olić (très joli retourné qui termine sur la barre) et Perišić. On en reste à 2-0 et qualification logique des Croates. Tant pis pour l’Islande, équipe fraîcheur de ces barrages, qui a eu le mérite de mettre son football en lumière pour la première fois de son histoire.
Par Régis Delanoë