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Grèce, Hellène et ses garçons

par Mathieu Faure
Grèce, Hellène et ses garçons

Sans aucun doute le plus grand hold-up de l'histoire du football moderne. En 2004, une bande de potes, solidaire et expérimentée, braque le championnat d'Europe en défendant comme des rats. Tactiquement au poil, l'escouade d'Otto Rehhagel est homérique.

Comment oublier cet Euro… Un océan de désillusions pour les amoureux des noms ronflants et du beau jeu. Parce qu’au bout de l’été 2004, c’est la Grèce d’Otto Rehhagel qui l’emporte. Oui, la Grèce. Le pays qui n’avait participé jusque-là qu’à une seule Coupe du monde et un seul misérable Euro. Personne, quoi. Au Portugal, au milieu des favoris portugais, français, italiens, tchèques ou néerlandais, les Grecs étaient venus en touristes. Personne n’avait misé un seul kopeck sur cette équipe sans star (en début de compétition, leur cote était de 250/1). Un groupe de vieux briscards, inconnus du grand public, pas franchement beaux à voir jouer et surtout sans aucune référence ni prétention.

Pis, les mecs étaient tombés dans un groupe relevé avec l’hôte portugais, l’Espagne et la Russie. Même sur le pré, ce n’était pas très folichon. Les Grecs jouaient dans un 4-4-2 ultra ordinaire avec deux récupérateurs à l’ancienne : Zagorakis (énorme malgré ses 33 piges) et Katsouranis. Derrière, c’est classique avec Nikopolidis Clooney dans les bois, protégé (enfin, barricadé plutôt) par la charnière Dellas-Kapsis. Devant, Charisteas et Vryzas prient pour marquer un pion sur corner ou en contre. Tactiquement, c’est hyper simple : on blinde derrière et on attend de faire la différence dans le jeu aérien dans la surface adverse. C’est d’ailleurs de cette manière que les Grecs claquent le premier exploit de la compétition en braquant le Portugal, chez lui, à Porto (1-2). La suite de la compétition est un véritable jeu d’échec dans lequel Otto Rehhagel va exceller. Avec l’Allemand, l’adaptabilité est le maître mot. Deuxième de son groupe derrière le Portugal, mais devant l’Espagne (une victoire, un nul et une défaite), les Grecs se coltinent le tenant du titre français en quart de finale. On se dit que la farce a assez duré. Oui, mais non.

Rehhagel, le caméléon

Contre les Bleus, Rehhagel s’adapte. Il joue à trois derrière pour canaliser la doublette Henry-Trezeguet. Avec Kapsis-Dellas, c’est Seitaridis qui vient occuper le côté droit du triangle défensif. Sur les côtés du milieu à cinq, Fyssas et Zagorakis repiquent sans cesse pour fermer les portes. Les Bleus sont étouffés. Surtout quand dans l’entrejeu, Zagorakis rayonne. Il est partout, ratisse, nettoie, presse et fait la différence. C’est lui qui amène le seul but du match en s’amusant de Bixente Lizarazu (sombrero, excusez du peu), avant de régaler Charisteas qui fume Barthez de la tête. Bref, la tactique fonctionne à merveille et sera de nouveau efficace contre la République tchèque en demi-finale (victoire 1-0, toujours de la tête, celle de Dellas). Le miracle prend forme. Petit à petit.

En finale contre le Portugal et son 4-2-3-1, Rehhagel change tout et repasse à quatre derrière. Ainsi, les Grecs se retrouvent en surnombre dans l’entrejeu où Basinas et Katsouranis sont chargés de prendre la profondeur quand Zakorakis régale avec son jeu de passe. Plus libre, Giannakopolous joue comme un 10 reculé, sur la même ligne que Charisteas, pourtant avant-centre. Vryzas fait le boulot, seul en pointe. Et ça marche, puisque Charisteas claque encore de la tête sur corner le seul but du match. Derrière, les Grecs bétonnent, défendent à huit et braquent le trophée.

Tout sauf un hasard

En trois matchs à élimination directe, les Grecs se sont débarrassés des tenants du titre (France), des favoris (République tchèque) et du pays organisateur (Portugal) sans prendre le moindre but, tout en claquant trois fois de la même manière (but de la tête). À ce niveau, c’est tout sauf un hasard. C’est planifié, travaillé et exécuté à la perfection. Durant ces trois matchs, les hommes de Rehhagel sont passés d’un système tactique à un autre avec une facilité déconcertante. Ses postulats étaient simples et efficaces : des défenseurs solides et fiables, un milieu travailleur et un peu de talent en attaque. Il s’est appuyé au maximum sur le peu d’atout qu’il avait en main. Ce n’est pas le plus beau vainqueur de l’histoire, mais c’est brillamment préparé. Une arrivée à maturité qui s’étale sur plusieurs années.

Vidéo

Et trois ans après sa prise de pouvoir de la sélection, Rehhagel réalise l’impensable : gagner un Euro avec une équipe dépourvue de fantaisie et de folie. Sans conteste la meilleure équipe tactique de l’histoire. Avec le recul, on se dit que ce titre n’est pas une surprise pour les Grecs. Lors de son premier match avec la sélection hellène en octobre 2001, Rehhagel hérite d’une équipe laminée lors de son dernier match officiel en Finlande (5-1). Dans la foulée, il doit se rendre en Angleterre où les sujets de Sa Majesté doivent valider leur billet pour la Coupe du monde 2002. De ce match, on retiendra le fameux coup franc de David Beckham, à la 93e minute, puisque son caramel permet aux Anglais de réussir le match nul (2-2) et de valider leur ticket. Pourtant, Rehhagel a fait passer un message passé inaperçu dans la folie anglaise : la Grèce est capable d’emmerder les gros. Elle le confirmera trois ans plus tard.

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