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Grealish, l’indispensable prise Jack

Par Quentin Ballue

Taxé d'énorme flop il y a quelques mois, Jack Grealish a mis tout le monde dans sa poche depuis son retour de la Coupe du monde. Décisif contre Chelsea, Manchester United, Arsenal ou encore Liverpool, le Midlander affole les compteurs, en plus d'avoir une immense influence sur le jeu de City. Encore une fois, Pep Guardiola avait vu juste...

Grealish, l’indispensable prise Jack

Géographiquement, passer de Birmingham à Manchester n’a rien de bien dépaysant. Footballistiquement en revanche, c’est une autre histoire. Jack Grealish a pu s’en rendre compte. « Dans ma tête, je rejoignais l’équipe qui domine le championnat, j’allais marquer beaucoup de buts et donner beaucoup de passes décisives, confiait-il à Sky Sports en janvier, admettant ses difficultés à switcher. Beaucoup d’équipes ont tendance à se regrouper contre nous et ce n’était pas le cas à Villa. Je n’avais pas réalisé à quel point il est difficile de s’adapter à une équipe et un manager différents. » Moins de liberté, et une nouvelle approche à intégrer. Avec le temps, Grealish a toutefois fini par trouver sa place dans le puzzle guardiolesque, en récupérant la justesse et l’imprévisibilité qui ont fait sa force.

No stats, no party ?

Son bilan de six buts et quatre passes décisives pour sa première saison a apporté des litres d’eau au moulin des critiques, déjà bien alimenté par les 117 millions d’euros de son transfert. « J’adorerais empiler les buts et les passes décisives, mais je ne suis pas ce type de joueur. Je peux offrir d’autres choses à mon équipe, par exemple en attirant vers moi deux ou trois adversaires, ce qui libère des espaces pour mes coéquipiers », opposait l’intéressé dans le magazine L’Équipe. Pep Guardiola n’a d’ailleurs cessé de défendre son joueur en louant un apport bien au-delà des statistiques. « Nous ne l’avons pas recruté pour des buts ou des passes décisives, insistait le Catalan en septembre. Je veux qu’il marque et donne des passes décisives, et lui aussi. Mais il ne s’agit pas de cela, il s’agit de sa contribution sans le ballon et de ce qu’il peut produire pour les autres. »

Notamment d’obtenir des fautes, un domaine dans lequel il excelle. Ça ne se voit pas dans les stats, mais cette année, Grealish a provoqué un penalty contre Aston Villa (3-1), ainsi que l’expulsion de Cristian Romero au Tottenham Hotspur Stadium (1-0). L’ancien capitaine des Villans est aussi le joueur de Premier League qui fait le plus avancer son équipe balle au pied (323 mètres par rencontre en moyenne). « Il nous aide à respirer dans des matchs où on a plus de mal à garder le ballon », louait Bernardo Silva. Cela ne lui épargnait pas des reproches, que Grealish a complètement fait taire en haussant le curseur dans le dernier geste.

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Au four et au moulin

Le virage est brutal, digne de l’épingle du Fairmont. Avant la Coupe du monde, Grealish affichait un petit but et aucune passe dé en 16 matchs avec City (pour 1040 minutes de jeu). Depuis, il est décisif toutes les 114 minutes avec quatre buts et neuf assists. Guardiola en profite au maximum, puisqu’il l’a titularisé lors des onze dernières journées de Premier League – seuls Rodri et Ederson sont dans le même cas. Surtout, il répond systématiquement présent quand son équipe en a besoin. Ses buts à Old Trafford et à l’Emirates ont permis aux Skyblues de prendre l’avantage au score, de même que ses passes décisives contre Chelsea, Nottingham Forest ou Arsenal (en Cup cette fois).

Contre Liverpool (4-1), il fait probablement basculer le match en signant un retour défensif à grandes enjambées pour couper la passe de Mohamed Salah vers Diogo Jota alors que les Reds jouaient un deux-contre-deux. Une minute plus tard, il avait déjà troqué son habit de besogneux pour son costume de créateur afin d’offrir l’égalisation à Julián Álvarez, remettant ainsi City sur les rails. « Il est le Jack Grealish que nous attendions et que les fans d’Aston Villa connaissent très bien, commentait son coach après cette nouvelle performance XXL. Je ne pouvais pas imaginer qu’avec son nom et le prix que le club a payé, il ait l’humilité de courir comme un adolescent. Cela représente beaucoup pour moi et pour l’équipe. » Ce n’est pas un hasard si City tourne à 76% de victoires avec Grealish sur le terrain, contre 43% sans lui. Les mollets sont plus saillants que jamais.

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Par Quentin Ballue

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