- Liga
- J9
- Real Madrid-FC Barcelone (3-1)
Grand Madrid, Gros Toni
Victorieux du FC Barcelone ce dimanche après-midi (3-1), le Real Madrid s’est adjugé le premier Clásico de la saison en Liga. Un succès maîtrisé dans les grandes largeurs par des Madrilènes portés par un Toni Kroos de gala.
À gauche, à droite, devant, derrière. Le résumé du Clásico de Toni Kroos à Santiago Bernabéu pourrait s’apparenter à une chorégraphie, répétée encore et encore, jusqu’à devenir automatique. Un symbole de maîtrise individuelle, venu se greffer au contrôle collectif opéré par les Merengues durant 90 minutes, sur une équipe barcelonaise étouffée au milieu, par l’abattage de l’Allemand.
Toni, Toni Chopper
Et tout a commencé par une passe. La spécialité locale. Au duel avec Sergio Busquets, son antithèse dans la douceur de cet après-midi madrilène, Kroos a entamé son marathon en résistant à son rival, pourtant accroché au maillot, afin de lancer avec justesse et précision Vinícius Júnior, pour l’ouverture du score de Karim Benzema après un quart d’heure. Les prémices de ce qu’allaient être les 75 minutes. Car à défaut de courir vite ou de se montrer marquant dans les duels, le relayeur a couru juste.
Élément qui lui fut souvent reproché, la faute à une nonchalance parfois criante et à un manque d’implication quand la tension monte d’un cran. Alors pour se prémunir de toute critique et, surtout, d’avoir à salir son short merengue, l’ancien du Bayern Munich a décidé d’imposer son propre rythme à cette partie presque gagnée d’avance. D’abord en éteignant la flamme du trio Busquets-De Jong-Pedri, empêtré dans un déchet technique de masse et incapable de servir l’autre triptyque Dembélé-Lewandowski-Raphinha, sevré de ballon. À ce jeu, Kroos s’est donc montré le plus fort. Ensuite, par ses offrandes sur phases de transition, vers les courses de Vinícius Júnior ou Federico Valverde, mais également en se montrant généreux dans l’effort, pour harceler le bloc adverse et grappiller des morceaux de cuir devant sa surface. En témoigne sa sublime sortie, pleine de sérénité façon pas chassés, entre Busquets et Raphinha, alors que le Real Madrid cherchait à conserver son avance.
Kaiser Kroos
Une manière également de protéger le grand frère Luka Modrić. Actif et appliqué dans un registre plus sobre, sans ses chevauchées habituelles, le Croate, brillant dans l’ensemble, a pu compter sur son compère de 32 ans pour faire le gros du travail. L’art de se partager les responsabilités en plein Clásico, comme si la pression d’un tel match n’avait aujourd’hui plus le moindre effet sur deux vieux briscards. Des leviers psychologiques essentiels au rouage du système Ancelotti, pour galvaniser Vinícius Júnior, Valverde, Tchouaméni ou Rodrygo, chargés de prendre la succession.
Comme à son habitude, après le match, Toni Kroos choisira donc d’éloigner les projecteurs de sa personne, en déclarant que « l’homme du match se nomme Fede Valverde, et qu’il fait aujourd’hui partie du top 3 des milieux de terrain mondiaux ». Interrogé, Modrić se montrera plus laconique, dans un éclat de rire. « Toni ? Il est beaucoup trop fort. Je ne sais même plus quoi dire à son sujet… » Pas d’éloge, juste l’amour du jeu donc, pour celui qui hésitait même à prolonger en début de saison car « ne se sentant plus au niveau ». Que Toni Kroos se rassure, ce « niveau » le place déjà bien loin du commun des mortels.
Par Adel Bentaha