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- Ligue 2 – 28e journée – Nîmes/Tours
Gragnic : « Si Nîmes doit monter, Nîmes montera »
Si Nîmes pointe à la 6e place après 27 journées, c'est en grande partie grâce à Vincent Gragnic. Arrivé cet été chez les Crocos, le milieu offensif de 29 ans revit après deux années galères. Auteur de 13 buts cette saison, celui qui a porté le maillot de l'OM en Ligue des champions pourrait bien fouler les pelouses de l'élite la saison prochaine. Et pourquoi pas sous le maillot nîmois ?
Après la claque reçue à Guingamp (3-0), est-ce qu’un faux pas contre Tours anéantirait vos chances de montée ?On a envie de rebondir, car 3-0 à Guingamp, c’est lourd et ça ne reflète pas la physionomie du match. Ils ont été réalistes devant et on a payé cash nos erreurs. On est déçus et il faut vite rebondir contre Tours. Le coach a dit que si on voulait croire à la montée, on avait deux jokers sur les douze derniers matchs. On en a déjà grillé un, donc il faut qu’on refasse une série comme on a fait il y a un mois.
Maintenant que le maintien est assuré, l’objectif affiché est clairement la montée ?Si on doit monter, on montera. Et si on peut aller titiller les premiers, on ne se privera pas. Il y a toujours une équipe surprise, donc pourquoi pas nous ?
Tu ne dois pas regretter d’avoir rejoint Nîmes cet été…Je suis vachement heureux d’être à Nîmes car l’année dernière, à Sedan, j’étais un peu à la cave. Ça fait du bien de retrouver du temps de jeu. Avec un coach qui te fait confiance, ça ne peut aller que mieux. Et puis le groupe est sympa. J’ai trouvé un club où je peux m’affirmer et prendre du plaisir. Il faut que ça continue et être dans le wagon de tête jusqu’à la fin du championnat.
Victor Zvunka t’a fait franchir un cap dans le jeu ?Au niveau du positionnement, il a su trouver mon meilleur poste (meneur de jeu, ndlr). Quand tu sens que tu as la confiance du coach, tu es amené à être performant sur le terrain. Le staff technique me fait confiance aussi, donc c’est plus facile. Il y a aussi ce sentiment de revanche par rapport à l’année dernière où je n’ai pas beaucoup joué. Il y a plein de paramètres qui font que je m’épanouis et ça se ressent sur le terrain.
Ton entraîneur a la réputation d’être assez dur avec ses joueurs. Tu confirmes ?Il est exactement comme ça. On m’avait un peu parlé de son rôle d’entraîneur virulent, qui gueulait beaucoup. On a appris à le connaître. Il veut toujours gagner, il a la haine de la défaite et parfois il s’emporte un peu, mais c’est pour le bien des joueurs. C’est un coach à l’ancienne, mais ça fait du bien d’avoir des coachs comme ça. Vu l’attitude de certains joueurs, peut-être que ça passe mieux avec un coach comme lui. Tout le monde est à l’écoute, même si à l’entraînement il est assez dur. Il faut prendre les bonnes choses de sa part.
« Zvunka est venu me chercher dans la galère de Sedan »
Tu es soulagé d’être à ce niveau après deux dernières années où tu as pas mal galéré ?Oui, je n’ai pas été épargné par les blessures. En trois ans à Reims, j’ai fait deux bonnes années, mais il y a eu une blessure qui a fait que j’ai eu du mal à revenir. J’ai eu l’opportunité d’aller à Sedan, où on m’a fait confiance en début de saison et petit à petit j’ai vu que ça ne passait pas du tout avec le président (Pascal Urano, ndlr). Il y avait une cassure. Je savais que, même si j’étais bon à l’entraînement, je ne jouerais pas. Il y a ce sentiment de revanche aujourd’hui et ça m’a peut-être fait grandir. Et le coach est venu me chercher dans la galère de Sedan, donc je lui dois beaucoup.
Voir Sedan bon dernier aujourd’hui, qu’est-ce que ça te fais ?Ça m’attriste un peu parce que, même si j’ai passé une année un peu galère, j’ai des amis qui sont encore là-bas. J’ai connu cette situation quand je suis descendu avec Reims (2008-2009) et ce n’est pas évident. J’espère qu’ils feront une bonne série avant la fin de l’année pour s’en sortir.
À 29 ans et avec ta super saison, tu ne te dis pas qu’il est temps d’aller voir à l’étage supérieur ?J’ai eu la chance que le coach vienne me chercher, donc je saurai le remercier. Si je dois aller en Ligue 1, j’espère que ce sera avec Nîmes. On rediscutera avec les dirigeants en fin de saison. Je suis bien ici, je ne me préoccupe pas de mon avenir. Si on peut monter avec Nîmes, ce serait le top.
En 2007, tu étais prêt pour jouer à l’OM alors que tu venais de Libourne ?Je pense que j’étais prêt. Je n’ai pas eu l’opportunité de jouer. À l’entraînement, ça se passait super bien. J’attendais mon heure, mais elle n’est jamais venue. J’étais un peu frustré et j’ai demandé à partir au mercato d’hiver (à Troyes, ndlr). Je n’ai pas eu vraiment ma chance. Mais je ne peux pas dire que si j’avais joué, j’aurais eu une autre carrière.
Quand tu vois aujourd’hui Valbuena, qui était arrivé un an avant toi de Libourne et qui a fini par se faire une place à l’OM, tu n’as pas de regrets ?Si j’avais été un peu plus patient, j’aurais peut-être eu mon heure, mais je me suis un peu précipité pour partir et avoir du temps de jeu. Avec du recul, je me demande si je n’aurais pas dû être un peu plus patient. Mais on ne peut pas faire machine arrière. J’espère regoûter à la L1 avec Nîmes en fin de saison.
Sinon, Maradona qui pourrait entraîner le voisin montpelliérain, ça t’inspire quoi ?Maradona, je le connais en tant que footballeur, mais en tant qu’entraîneur, je ne sais pas ce que ça donne. S’ils peuvent le faire, tant mieux, ce serait bien pour l’image du foot français. Je regarde ça sans regarder, en fait.
Propos recueillis par Alexandre Alain