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Grace Geyoro : « On est devenu une équipe qui fait peur »
Ce jeudi soir (20h), le PSG devrait se qualifier sans problème pour les quarts de finale de la Ligue des champions face aux Islandaises de Breiðablik, que les Parisiennes ont battu chez elles facilement (0-4) lors du match aller. Pas du voyage en terre scandinave, Grace Geyoro (22 ans) pourrait animer le milieu de terrain au Stade Jean-Bouin. Entretien-pause, entre un nouveau Classique parfaitement maîtrisé et un vieux Choc-de-la-D1 qui se rapproche à grands pas.
Pour toi qui n’aimes pas spécialement les comparaisons entre foot masculin et féminin, est-ce que le match contre Marseille est vraiment un Classique ?C’est sûr que pour ce match, il y a un vrai vécu chez les garçons, tant au niveau du terrain que des supporters. Pour nous les filles, c’est encore assez nouveau. Quand on parle de choc de la D1 féminine, on pense avant tout à PSG-Lyon. Mais Paris-Marseille, ça reste un Classique, peu importe où. On l’a d’ailleurs vu dimanche dernier, les ultras marseillais étaient présents, c’est bien la preuve de l’importance qui découle de cette rencontre.
Comment avez-vous préparé ce match justement, sachant que sur le terrain, ce n’est pas la même opposition que face à l’OL ?L’idée, c’était de gagner afin de créer une histoire pour les futures générations qui porteront le maillot du PSG. Ce n’est pas un match qu’on aborde de la même façon. Quand tu regardes les deux écussons, tu vois tout de suite la rivalité, surtout pour moi qui ai été formée à Paris et qui suis supportrice de ce club.
Le derby face au Paris FC, qui ne s’appelle comme ça que depuis deux ans, c’est aussi important ou c’est une rivalité qui est encore trop jeune ?Ah non, c’est exactement pareil. Elles voulaient nous battre autant que nous, parce qu’on savait toutes qu’il y avait le titre de la meilleure équipe parisienne qui était en jeu.
Pour l’instant, vous n’êtes pas seulement la meilleure équipe parisienne, mais la meilleure équipe du championnat tout court, puisque le PSG est toujours en tête du classement depuis deux journées…Oui, on essaie de gérer cette situation au mieux, en se concentrant sur nos propres performances sans regarder ce qui se fait à côté. Le groupe est en pleine progression, mais on n’en est encore qu’au début de la saison et Lyon ne va pas nous faire de cadeau parce qu’elles ont un titre à défendre. Je crois que ça a surpris tout le monde qu’elles se fassent accrocher par Dijon, mais bon, tout peut arriver dans le football, même à la meilleure équipe du monde.
On peut y voir aussi une augmentation du niveau de la D1 ? C’est un championnat que tu connais bien puisque tu y as disputé ton premier match il y a cinq ans.C’est vrai que l’évolution est constante, on le remarque par exemple avec l’ouverture de sections féminines au sein des clubs pros. Des clubs comme Issy ou Albi ne sont plus là, mais à la place, on a des affiches PSG-Bordeaux ou même PSG-Marseille et ça fait plaisir d’affronter des équipes de haut niveau comme celles-là.
Malgré tout, le vrai choc de l’année, ce sera le 16 novembre avec ce déplacement à Lyon. En général, le résultat du match permet d’y voir plus clair sur l’équipe qui l’emporte à la fin.Ce n’est pas un match comme un autre et c’est pour ça qu’on veut battre toutes nos adversaires : pour arriver là-bas dans les meilleures conditions. Mais on n’a pas la pression de les jouer, au contraire, on a hâte d’y être. Avec les années, le groupe a pris de l’expérience et peut mieux anticiper le duel face à l’OL. Ça s’est vu au Trophée des championnes, je nous ai trouvées à l’aise en jouant notre jeu. Après, les tirs au but, c’est toujours la loterie, mais on a les qualités pour les battre. Je me souviens de mes premiers matchs contre elles, à l’époque, c’était la peur qui dominait : on disait toujours : « C’est la meilleure équipe du monde, elles gagnent tout le temps 7-0… » Aujourd’hui, on est aussi une grande équipe qui fait peur. Et c’est en gagnant ce genre de match qu’on va aller chercher le plus important : des titres.
Un mot sur votre adversaire du jour en Ligue des champions, Breiðablik, que vous avez battu 0-4 à l’aller ?Ça devrait être une formalité, mais on a l’objectif de faire un très gros match quand même, si possible en marquant beaucoup de buts. Pour finir le travail évidemment, mais aussi pour satisfaire les gens qui viendront nous voir et se mettre en confiance avant la prochaine rencontre de championnat contre Guingamp. Ce sera l’occasion de faire tourner, on a la chance d’avoir l’effectif pour.
Par Julien Duez, à Bougival