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Gourcuff : « À Dijon, il y a une vraie réflexion sur le jeu »
Depuis sa signature pour un an à Dijon, Yoann Gourcuff (32 ans) s’était montré particulièrement discret. Vendredi, il a été présenté à la presse, en compagnie du Belge Laurent Ciman, l’autre recrue marquante du mercato dijonnais. L’international français (31 sélections, 4 buts) a expliqué pourquoi il a choisi de venir en Bourgogne.
Olivier Delcourt, le président du DFCO, ne s’en est même pas caché. « Je ne pensais que nous pourrions faire venir un joueur du niveau de Yoann… » L’arrivée de l’ancien milieu de terrain de l’AC Milan, Bordeaux, Lyon et Rennes au cœur de l’été n’est pas vraiment passée inaperçue au cœur d’un mercato globalement tiède. Libre de tout contrat, le Breton, qui disposait de quelques pistes en France (Toulouse, Montpellier) et aux États-Unis, a accepté la proposition dijonnaise, amorcée par Sébastien Larcier, le responsable de la cellule recrutement. « Quand il m’en a parlé, j’étais dubitatif. Car Yoann Gourcuff chez nous, cela me paraissait presque trop gros » , poursuit Delcourt. Les premiers contacts avec le milieu de terrain se font naturellement au téléphone. Puis un rendez-vous est fixé dans le Sud de la France, où le joueur passe ses vacances, le 10 juillet. Olivier Cloarec, le directeur général du club, accompagne Delcourt et Larcier, alors que Gourcuff s’est déjà entretenu avec Olivier Dall’Oglio. « On a parlé de jeu. Pour moi, c’était l’élément essentiel » , assure l’ex-Rennais.
Échanges avec Christian
Autour de la table, les discussions tournent presque exclusivement autour du foot. L’aspect financier passe au second plan aux yeux de l’international, lequel sait où Delcourt et sa garde rapprochée veulent l’attirer. « J’avais eu l’occasion de voir jouer Dijon ces deux dernières saisons, ou de l’affronter. En la regardant, j’avais pris du plaisir, car c’est une équipe qui cherche à jouer, où il y a une vraie réflexion. Cela a beaucoup pesé dans ma décision de signer à Dijon. Et puis, c’est un club qui a l’air sain. Il y a un bon environnement, et cela était aussi important pour moi au moment de prendre ma décision. » Gourcuff, qui n’a jamais raffolé de l’exercice médiatique, s’est malgré tout montré plutôt loquace face aux multiples questions des plumitifs. Avant de donner son accord, il s’est entretenu avec son père, Christian, qui partage avec Olivier Dall’Oglio un goût prononcé pour le football construit et offensif. « Oui, bien sûr, j’en ai parlé avec lui, car c’est aussi un passionné. Nous avons souvent des discussions sur le jeu. Mais c’est toujours moi qui prends les décisions. »
La breizh connection
Son arrivée a également été facilitée par la présence à Dijon d’une véritable filière bretonne. « Yann Daniélou, un des adjoints d’Olivier Dall’Oglio, est breton. Comme Nicolas Claorec. Et dans l’effectif, Yoann connaissait Frédéric Sammaritano (né à Vannes)et Wesley Lautoa, qui a joué à Lorient. Entre Bretons, ils se parlent » , se marre Larcier. « Je pense que Yoann a pris des renseignements sur Dijon avant de dire oui. » Depuis le début de la saison, Gourcuff, qui n’a commencé à s’entraîner que le 23 juillet, lors du stage à Divonne-les-Bains, a joué une vingtaine de minutes, en attendant mieux. « Je discute beaucoup avec le staff technique. On échange sur mes ressentis, mes sensations. Depuis que je suis arrivé, j’enchaîne les séances d’entraînement, et ça se passe bien. J’espère avoir progressivement plus de temps de jeu. »
Dall’Oglio : « Il a une réflexion d’entraîneur »
Ravi de posséder un joueur de ce calibre dans son effectif, et même si la carrière de Gourcuff a été souvent perturbée par des blessures ces dernières années, Dall’Oglio savoure. « Yoann peut évoluer à plusieurs postes au milieu. Contre Caen (0-2, le 1er septembre),il est entré en fin de match dans un rôle de relayeur, dans un 4-3-3. Il aime faire jouer les autres. Techniquement, il est très fort. Il a une réflexion d’entraîneur sur le jeu. Il comprend très vite ce qu’on lui demande, et pour un coach, c’est important d’avoir ce type de relais sur le terrain. Il va nous apporter son vécu, son expérience. » Yoann Gourcuff, qui s’est engagé pour un an, apportera beaucoup à Dijon si son corps le laisse tranquille. « J’aime la compétition, j’ai envie de jouer. Je peux m’adapter à beaucoup de systèmes, en fonction des choix de l’entraîneur, de l’adversaire. Si c’est mon dernier challenge ? Je ne me pose pas la question, je viens d’arriver. » Le discret Breton avait déjà beaucoup parlé. Plus décontracté, le Belge Laurent Ciman, qui a vite compris que son nouveau coéquipier n’était pas follement à l’aise dans une salle de presse, lui a alors lancé : « Ça y est, tu es libéré. » Et Gourcuff est vite parti se changer…
Par Alexis Billebault, à Dijon