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Gonçalo Ramos, un nouvel aigle à Paris
Bien qu’il ait été formé en tant que milieu de terrain, l’instinct indéniable de buteur de Gonçalo Ramos l’a amené au fil du temps à s’avancer vers la position d’avant-centre. Après l’avoir occupée à Benfica, le jeune international portugais aura la lourde tâche de le faire au PSG, où il tentera de marcher dans les pas de Pedro Miguel Pauleta.
Pendant que le dossier Mbappé défraie la chronique et que l’arrivée d’Ousmane Dembélé reste bloquée par le FC Barcelone, le transfert de Gonçalo Ramos au PSG fait office d’élève modèle. Bouclée en quelques jours et négociée de manière à entrer dans les clous du fair-play financier, l’arrivée du buteur portugais coûtera tout de même 65 millions d’euros au club de la capitale. Mais elle aura certainement le mérite de solutionner la question du buteur dont le PSG avait besoin, ne s’en trouvant plus aucun à la hauteur depuis le départ d’Edinson Cavani en 2020. Reprenant son fameux numéro 9, il pourrait s’en faire le digne héritier grâce à un profil hétéroclite construit au fil de saisons où il a assumé différents rôles avec Benfica.
Le but comme seul horizon
« Il avait des qualités bien au-dessus de la moyenne. Dans tous les tournois auxquels il participait, il était élu soit meilleur joueur, soit meilleur buteur ». C’est en ces mots qu’Edgar Candeias, responsable de la formation à Olhanense dans les années 2000, décrivait Gonçalo Ramos il y a peu dans un entretien pour la TSF. Une tirade qui ne laisse pas de place au doute quant à ce qui faisait déjà de ce jeune joueur un élément différent, avant qu’il ne rejoigne l’académie de Benfica à douze ans. Là-bas, Gonçalo Ramos mature son jeu, précise son profil. Bien qu’il joue essentiellement comme milieu de terrain, son instinct de buteur le pousse à évoluer toujours plus haut sur le terrain, expérimentant les positions de milieu offensif et d’ailier avant d’occuper la pointe de l’attaque. Il y fait ses preuves en équipe réserve grâce à un sens du but impressionnant. Il marque des deux pieds, en force ou en légèreté, et fait preuve d’une grande habileté dans le jeu aérien. Ces facultés lui permettent d’emmener les U19 des Aigles jusqu’en finale de la Youth League 2020 (défaite 3-2 face au Real), compétition qu’il domine au compteur de buts (huit, soit autant que Roberto Piccoli, buteur de l’Atalanta).
Les excellentes prestations de Gonçalo Ramos avec les jeunes lui offrent une ouverture avec l’équipe principale. Il plonge dans le grand bain face à Aves, le 21 juillet 2020. L’avant-centre portugais n’entre qu’à la 85e minute de jeu mais s’illustre déjà par un doublé. Avec l’arrivée de Jorge Jesus – qui fait autant de place aux jeunes que l’Académie française – les choses se corsent pour le jeune buteur, qui ronge son frein en réserve avec qui il continue d’empiler les buts. Début 2022, la fin de l’ère Jesus correspond au retour glorieux de Gonçalo Ramos. Pourtant, il se contente de jouer dans un rôle de second attaquant, tournant autour d’un Darwin Nuñez en pleine explosion. Très endurant, Ramos joue sur le front de l’attaque, au milieu de terrain et parfois même en défense quand le scénario l’exige. Homme à tout faire au service du collectif, il est alors décrit comme un Thomas Müller portugais. Le principal intéressé avait lui-même reconnu quelques similitudes entre son profil et celui du champion du monde allemand.
Introverti et à l’aise dans un rôle de l’ombre, Gonçalo Ramos sait aussi prendre la lumière. Après le départ de Darwin Nuñez l’été dernier, il l’avait fait avec brio en assumant la pointe de l’attaque benfiquista. Attaquant de pressing excellant aussi dans un rôle de pivot, le n°88 du SLB a été la pierre angulaire des séquences offensives mises en place par Roger Schmidt. Tantôt libérait-il des espaces pour ses ailiers, tantôt se montrait-il décisif pour terminer le travail amorcé par ceux-ci. Assez pour marquer au fer rouge la saison 2022-2023 de Benfica, en y plantant 27 buts pour 12 passes décisives toutes compétitions confondues, à seulement 21 ans. Impressionnant de régularité, le jeune avant-centre n’entre dans le dur qu’à partir du mois de mars, épuisé par une saison étouffante lors de laquelle il débute toutes les rencontres des Aigles.
Sur les traces des plus grands
Pour Gonçalo Ramos, le football débute sur les pas de ses ancêtres. Son grand-père joua, comme lui, à Olhanense, tandis que son père fut sous contrat avec Farense, un autre club d’Algarve, leur région natale. En la quittant avant même l’adolescence, le petit Gonçalo avait sûrement en tête de bien plus grandes ambitions. Des ambitions elles-mêmes surpassées le 6 décembre 2022, lorsque Fernando Santos l’annonce titulaire en lieu et place de Cristiano Ronaldo, en huitième de finale de la Coupe du monde. Sur les épaules, le joueur de 21 ans a la pression de remplacer le meilleur joueur de l’histoire du Portugal et de qualifier les siens en quarts. Mais comme avec Benfica en Ligue des champions, Gonçalo Ramos répond à la pression de la meilleure des manières. En 67 minutes, il inscrit un triplé face à la Nati, devenant le second joueur le plus jeune à le faire en phase éliminatoire après Pelé en 1958. Par la même occasion, il devient le quatrième joueur portugais à réaliser une telle performance en Coupe du monde après Eusébio, Cristiano Ronaldo et Pedro Miguel Pauleta. L’Aigle des Açores qui, dans le sillage de sa légende au PSG, accompagnera peut-être celle de l’ancien aigle de Lisbonne dans la capitale française.
🗣💬 « Maintenant, c'est à toi d'écrire l'histoire du Paris Saint-Germain ! »#WelcomeGonçaloRamos pic.twitter.com/Ec8afXyNFj
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) August 7, 2023
Par Amaury Gonçalves