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Gomis, le vent dans le dos ?
Cloué au banc de touche durant la première partie de saison, Bafétimbi Gomis a vu son concurrent direct Wilfried Bony partir à Manchester City durant le mercato d'hiver. L'occasion pour le Français de s'imposer comme l'arme offensive numéro 1 des Swans ? Début de réponse ce dimanche contre Southampton.
Quand il signe à Swansea durant l’été, Bafétimbi Gomis est persuadé qu’il s’apprête à partager le front de l’attaque avec Wilfried Bony. L’Ivoirien, qui sort d’un Mondial convainquant – 2 buts – malgré l’élimination précoce des Éléphants, est alors une véritable icône au pays de Galles. Recruté à l’intersaison 2013 après une campagne à 31 buts sous les couleurs du Vitesse Arnhem, l’Africain plante 16 buts en Premier League, validant une adaptation record aux exigences de la Premier League. Michael Laudrup, puis son successeur Gary Monk ne s’y trompent pas : Bony, c’est un talent comme peu souvent un club du niveau de Swansea peut s’en offrir. L’un comme l’autre construisent l’équipe autour de leur diamant. Si bien que Gomis, après son arrivée depuis Lyon, comprend vite que son collègue ne lui laissera que des miettes : 18 apparitions, seulement six comme titulaire, et un seul but, certes décisif contre Arsenal le 9 novembre… Pour Patrick Collot, ancien adjoint de Claude Puel à l’Olympique lyonnais, même en se sachant en concurrence avec Bony, Gomis aurait rejoint le pays de Galles, car « il croit énormément en lui, n’a peur de personne » . Six mois plus tard et malgré le départ de Bony pour Manchester City, la Panthère Noire a visiblement été refroidie par sa première partie de saison.
Envie de départs malgré tout ?
Il y a une semaine sur Canal Plus, l’attaquant a fait part de ses doutes : « Quand Bony était présent, il était prévu également que je joue un certain nombre de matchs. J’avais pour ambition d’avoir un certain temps de jeu, leur apporter ce qu’ils n’avaient pas pour s’installer durablement dans la première partie de tableau, et ça n’a pas été le cas. J’ai besoin d’un temps de réflexion parce que ce qui a été dit n’a pas été respecté. » Le lien de confiance aurait été brisé entre Gomis et son club ? Aux dernières nouvelles, l’international français aurait eu des envies d’ailleurs. Proposé sans suite à Schalke 04 selon Bild, le joueur aurait fait l’objet d’une offre de 11 millions d’euros de West Ham d’après le Sun, alors que le Daily Express l’envoie plutôt à Crystal Palace, où Alan Pardew le tient en haute estime. Du côté de Gary Monk, qui vient de perdre son arme offensive numéro 1, on se veut plutôt confiant, estimant que l’ancien Lyonnais est désormais « dans une position parfaite » pour s’imposer. Pour Patrick Collot, la gestion idéale du cas Gomis serait de lui laisser « enchaîner les matchs pour être à son top niveau. Il faut que Swansea lui laisse un peu de temps. S’ils le font, ils ne vont pas le regretter. » Reste à lui faire comprendre que son avenir est désormais dégagé sur les bords de la baie de Swansea.
Aux bons souvenirs des Bleus ?
Bony parti, Bafé Gomis apparaît aujourd’hui comme l’atout numéro 1 du club gallois, même si celui-ci a assuré ses arrières en recrutant en prêt Nelson Oliveira, l’ancien Rennais, en provenance de Benfica. En recherche de stabilité, l’international portugais est un réel concurrent pour le Français, mais pas un aussi sérieux client que Bony selon Patrick Collot, persuadé que son ancien protégé va mettre toutes les chances de son côté : « Malgré tout ce qui peut lui arriver, il est toujours dans la logique de travail, avec l’idée que le travail lui permettra d’inverser une situation difficile. Je pense qu’il a envie de prouver à tout le monde qu’il mérite sa place. » Un retour au premier plan à Swansea pourrait par effet boule de neige le rendre à nouveau éligible chez les Bleus, « en tant que concurrent d’Olivier Giroud » , estime Collot. « Il ne met jamais de barrière et ne tirera jamais de croix sur l’équipe de France » , assure l’ancien adjoint de Claude Puel à Lyon. Reste à la Panthère Noire à profiter de l’appel d’air pour rattraper le temps perdu et s’assurer que ce n’est pas l’équipe de France qui a, elle, tiré un trait sur lui.
Par Nicolas Jucha