- Ligue 1
- 28è journée
- Saint-Etienne/Lyon (0-1)
Gomis éteint le Chaudron
Lyon est logiquement venu à bout de Saint-Etienne (1-0) grâce à un but magistral de l’inévitable – quoique remplaçant - Bafé Gomis. Les Verts, apeurés, ont raté le coche.
Lyon qui domine, Lyon qui gagne et Gomis qui marque contre son ancien club. Des Verts qui promettent mais qui ne tiennent pas. Rien de bien nouveau sous le soleil. Dans une rencontre hachée, brouillonne et qui n’était pas une bonne publicité pour la L1, l’expérience des visiteurs a prévalu. En plus d’être les rois de l’entertainment, les Rhodaniens vont devenir les chantres de la résurrection. Jusqu’à quand ?
Fantôme Lisandro
Un cent-quatrième derby qui s’annonce quelque peu étrange avec des Verts (4ème) devant des gones (7ème), un stade en travaux et un sold-out à 26 000 spectateurs pour enchanter les ravis de la crèche. Et Rémi Garde qui continue de ne pas aligner Bafétimbi Gomis et qui poursuit le rajeunissement de son équipe (cinq joueurs de vingt-trois ans et moins). Autant la seconde option paraît judicieuse (avec Grenier dans un double-pivot avec Gonalons, en plus), autant l’absence du buffle de la Seyne/Mer, excellent contre Paris, paraît surprenante. En face, Galtier répond au 4-4-2 lyonnais (avec Kallstrom qui se démultiplie sur le flanc gauche) par un 4-2-3-1 (avec Aubameyang en exécuteur des hautes œuvres).
En début de match, Lacazette a décidé d’honorer son nouveau statut : tête qui n’inquiète pas Ruffier (5è), raid stoppé par l’ancien Lyonnais Clément (jaune, 11è) à l’entrée de la surface, et infiltration dans la surface qui lui vaut un jaune (14è). Les Verts réagissent par intermittence : un coup-franc de Sako, suite à une faute sur PEA, est repoussé par Lloris (16è). Lisandro erre sur le terrain, à moins qu’il ne dorme. Le match est brouillon et l’arbitre enfile les cartons (Koné et Guilavogui récoltent également avant la demi-heure). Bastos, à gauche, profite d’un bon numéro de Cris au sortir de sa surface pour dérouiller Ruffier (31è). Lisandro Lopez sort de sa torpeur pour vendanger (32è). Il ne réussit rien de bon. Des jours comme ça… Mais il défend. Comme tous les joueurs de champ rhodanien. Le match est plus qu’avare en occasions. Alors Aubameyang revient défendre et déséquilibre Bastos dans la surface (40è). Mr Jaffredo ne moufte pas ; il préfère avertir Marchal, le défenseur stéphanois, trois minutes plus tard (3-2 pour les locaux dans le registre des bristols). Cinq cartons pour un match atone, presque sans agressivité.
Bafé exprès
Si les Rhodaniens ont eu les meilleures opportunités, ils n’ont jamais été visités par la grâce, comme cela leur arrive, cette saison, en de courtes séquences. Pire : ils sont maladroits dans leurs derniers gestes, en particulier Lacazette. Les joueurs de l’ASSE semblent tétanisés par l’enjeu, la pression du derby et celle du classement. Dominique Rocheteau avait pourtant déminé durant l’avant-match en expliquant que la Champions, ce n’était pas pour les Verts. Quand on pense à l’enfer qu’ont vécu certaines équipes dans le Chaudron durant les 70’s, ça laisse songeur. Au retour de vestiaires, les Stéphanois sont moins éparpillés. Ca s’ennuie ferme quand même comme le prouve ce corner de Sako qui traverse la surface avant de finir en sortie de but (64è). On commence à spéculer sur l’entrée des remplaçants pour que le score bouge enfin. Sinama-Pongolle prend la place de Battles ; Gomis hâte son échauffement. Avant l’entrée de l’ancien des lieux, un une-deux Bastos-Lisandro échoue dans les pieds de Réveillère et Ruffier repousse en corner (67è). Peu après l’arrivée du messie, Kallstrom réussit deux centres d’école pour Lisandro : le premier (volée du droit) est capté presque par miracle par les pieds du portier stéphanois ; le second trouve la tempe de l’Argentin, à côté (71è, 73è). Lyon pousse.
On croirait que les Stéphanois se satisfont de ne pas gagner contre leur voisin honni depuis 1994. Kallstrom, abrasif, envoie une mine de l’angle gauche de la surface, Ruffier toujours (77è). Sur le corner qui suit, le rempart vert renvoie faiblement du poing, Gonalons reprend mais Marchal sauve sur la ligne. L’OL se rapproche. L’inéluctable arrive à la quatre-vingtième minute : sur un long ballon aérien, dos au but, Bafé Gomis protège son ballon, se l’emmène et arme plein fer aux vingt-cinq mètres. Le ballon légèrement touché finit dans le but forézien. Gomisien en diable. Le mec se précipite vers le banc lyonnais pour montrer un maillot des gones floqué au nom d’Abidal. Cet OL besogneux est allé chercher la victoire avec ses tripes contre des Verts étrangement diaphanes. Les visiteurs reviennent à un point (avec un match en plus certes) du fameux sésame qui les enverrait pour la 577ème fois consécutive en C1.
Rico Rizzitelli