- C1
- Inter/Bayern (0-1)
Gomez évidemment
Au terme d'une rencontre très disputée, avec des duels, des coups, des frappes dans tous les sens, c'est un but de raccroc de Mario Gomez (le 30ème en 32 matchs) qui a permis au Bayern Munich de s'imposer à Milan. Les Bavarois n'ont plus qu'à assurer le retour pour tenter d'effacer l'affront de la saison dernière...
Il a beaucoup été question de « remake » , de « revanche » avant le coup d’envoi. Sauf qu’un huitième de finale, ça se joue en deux matchs. De plus, la donne n’est pas la même : l’Inter, au zénith avec Mourinho, a souvent fait ami-ami avec le ridicule sous Benitez, avant de revenir petit à petit en grâce avec Leonardo. Quant au Bayern, il y a six nouveaux joueurs sur la pelouse par rapport au 22 mai 2010. Le jeune Thomas Kraft a pris la place de Hans-Jörg Butt cet hiver; exit la charnière Demichelis-Van Buyten, place à Tymoschuk et Badstuber. Pranjic glisse à gauche. Luiz Gustavo, débarqué cet hiver, est aux côtés de Schweinsteiger, Robbery est là, comme au début de chaque année civile, et Müller est en soutien de Gomez, en état de grâce cette saison. Quant à l’Inter, trois changements à signaler par rapport à la finale: Rannochia, arrivé du Genoa au mercato d’hiver, se place en défense centrale, Motta au milieu et Stankovic est en soutien d’Eto’o.
Le match débute sur de bonnes bases. Après une alerte de Ranocchia en tout début de match (2è) c’est le Bayern qui s’accapare le ballon, et qui tente de faire courir l’Inter. En vain. Si sous Leonardo, les Milanais prennent un but par match, ils ne sont pas décidés à s’en prendre un en Ligue des Champions, à domicile, qui plus est. Alors le Bayern s’avance, petit à petit, tente des combinaisons. Mais toujours rien. Alors Luiz Gustavo s’énerve, et lâche un premier tir de sommation d’une trentaine de mètres (20è), à côté. Toujours rien. Alors Luiz Gustavo retente sa chance, de loin, toujours (22è). Les Milanais se sentent insultés, alors ils répliquent. Dans la minute qui suit, sur une contre-attaque, Eto’o joue les déménageurs et transmet à Cambiasso, qui bute sur Kraft. L’un des intérêts de ce match est évidemment la présence de « Robbery » sur le terrain. Vu qu’il n’a pas joué ensemble depuis de longs mois, le duo décide alors une action ensemble, histoire de: ça donne un centre de Robben, et une tête de Ribéry sur la barre (24è). Eto’o réplique quelques minutes plus tard d’une frappe du gauche, mais Kraft place une belle parade (33è).
Au retour des vestiaires, ça repart de plus belle: Gomez passe à un cheveu de reprendre un centre de Robben (48è). Cinq minutes plus tard, c’est le Hollandais Volant qui place une frappe du droit qui échoue sur le poteau de Julio Cesar. Les Bavarois ont faim, ils savent que c’est la seule compétition prestigieuse qu’ils peuvent encore remporter (parce que le championnat, c’est presque plié, et la Coupe d’Allemagne, bon…), alors ils donnent tout ce qu’ils ont. Mais l’Inter se vexe. On retrouve Eto’o et Cambiasso. Le premier frappe, Kraft repousse dans les pieds de l’Argentin, qui tire du droit au-dessus (58è). Kraft qu’on retrouve encore un peu plus tard, et qui place sa minasse sur une frappe à ras de terre de Kharja (80è), puis ses bras sur une tête de Motta (84è). Eto’o place bien une dernière banderille qui échoue de peu à côté (86è), mais on commence à se dire qu’on se dirige vers un très bon 0-0, et que tout va se jouer à Munich. Sauf que…
Sauf qu’il y en a deux pour qui la soirée n’était pas terminée. Robben, qui a une grosse dalle, effectue sa spéciale (je cours côté droit, je rentre pied gauche, je frappe) à l’entrée de sa surface. Julio Cesar relâche ce qui ne lui appartient pas, et Gomez, tel un Pippo Inzaghi des temps modernes, surgit de nulle part, et fait régner le silence dans les travées de Giuseppe Meazza (90è). Le Bayern l’emporte 1-0 à Milan; sans les montants, l’addition aurait pu être plus salée pour un Inter Milan qui a tout essayé. Mais Kraft était habité par Oliver Kahn ce soir… Quoi qu’il en soit, le score final annonce un match chaud à l’Allianz Arena, le 15 mars prochain.
Ali Farhat
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