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ACTU MERCATO

Godín, une certaine idée de l’Atlético

par Steven Oliveira
5 minutes
Godín, une certaine idée de l’Atlético

C'était annoncé depuis plusieurs mois, c'est désormais officiel : Diego Godín (33 ans) va quitter l'Atlético de Madrid cet été. Après neuf saisons passées chez les Colchoneros. La fin d'une ère inéluctable. Histoire de ne pas faire la saison de trop et de quitter le club comme une légende.

Seul sur scène avec son tabouret et un micro comme seuls accessoires, Diego Godín commence son spectacle au théâtre du Wanda Metropolitano. Sauf que l’Uruguayen n’est pas là pour faire rigoler le public avec un one-man show. Il n’y a qu’à regarder les larmes qui coulent sur ses joues pour comprendre que son message n’a rien à voir avec une blague de Jean-Marie Bigard. Non, si Diego Godín se présente devant les journalistes et ses coéquipiers, c’est pour annoncer son départ de l’Atlético à la fin de la saison. Après neuf saisons passées dans la capitale espagnole. Alors, forcément, ce n’est pas évident de dire adiós : « C’est plus qu’un club pour moi. Ça a été ma maison, j’en suis un supporter de plus. Je suis là pour vous remercier. Je ne pensais pas que cela allait arriver. J’ai passé des années merveilleuses, j’ai beaucoup grandi comme footballeur, mais aussi comme homme. Vous n’imaginez pas ce que cela représente pour moi. Merci, tout simplement merci. » Et à en croire les larmes de Koke et d’Antoine Griezmann assis au premier rang, le spectacle tout en sobriété de Diego Godín fait son petit effet.

Diego Godín = Atlético

Pour comprendre l’émotion qui s’empare de la salle de presse du Wanda Metropolitano, il faut remonter à l’été 2010. Le moment où un jeune défenseur de 24 ans débarque sur la pointe des pieds à l’Atlético de Madrid en provenance de Villarreal. Et s’il alterne les premiers mois entre le terrain et le banc des remplaçants, tout va changer le 23 décembre 2011 lorsqu’un certain Diego Simeone est nommé entraîneur du club. Le coup de foudre est immédiat. Des deux côtés. Que ce soit avec Miranda ou plus tard avec José María Giménez, Diego Godín n’a alors jamais bougé de la charnière centrale de Simeone. Et il y a connu beaucoup de joies. Comme lorsqu’il égalise face au Barça lors de la dernière journée de championnat en mai 2014. Offrant ainsi le titre de champion d’Espagne à l’Atlético. Ou encore quand il remporte deux Ligue Europa (2012 et 2018), une Coupe d’Espagne (2013) ou bien trois Supercoupe d’Europe (2010, 2012, 2018). Mais aussi quelques moments de tristesse, comme ces deux finales de Ligue des champions perdues face au Real Madrid, en 2014 et 2016.

Jusqu’à la 93e minute et ce fameux coup de boule de Sergio Ramos lors de la finale de l’édition 2014, Diego Godín était d’ailleurs un héros chez les Colchoneros avec son ouverture du score en première période. Peu importe la défaite, l’Uruguayen reste un héros dans le cœur de l’Atlético. Comment en être autrement, alors qu’il représente à lui seul ce qu’est l’Atlético de Madrid de Diego Simeone. À savoir l’abnégation, le don de soi, le combat, la force mentale et l’intelligence de jeu. Et la croyance absolue au Messie Diego Simeone comme il l’a rappelé à Goal en 2016 : « La relation avec Simeone est incroyable. Nous avons une grande confiance en lui, nous sommes avec lui jusqu’à la mort et il est avec nous. Et cela se voit sur le terrain. Je crois que l’ensemble de l’équipe a confiance en cet entraîneur et nous savons exactement ce que nous devons faire sur le terrain. C’est pour ça que nous avons réalisé tant de bonnes choses. » Mais résumer Diego Godín à un bon soldat est un brin réducteur tant l’Uruguayen a prouvé qu’il était avant tout un excellent défenseur central. La preuve : même Maradona en est fan, comme il a avoué à Telesur : « On dit que Sergio Ramos est un crack, eh bien non. Godín est un crack, il défend, commande, marque des buts, gagne des titres, et ne rate pas un match. Ça, c’est un crack. »

L’heure des adieux a sonné

Mais alors, pourquoi cette histoire d’amour s’arrête-t-elle si brutalement ? Lors de son allocution d’adieu, Diego Godín a donné un début de réponse : « J’aurais voulu continuer, mais nous ne sommes pas tombés d’accord. C’est la vie. Je ne regrette rien. J’aurais aimé jouer ici toute ma vie. Mais ce n’est pas possible. Je retiens toutes les belles choses sur le terrain, les amitiés sur et en dehors. » C’est donc les dirigeants de l’Atlético de Madrid qui n’ont pas souhaité prolonger le contrat de leur capitaine qui va donc quitter le club librement. Une folie ? Pas tant que ça. Tout d’abord car Diego Godín pèse désormais 33 printemps. Et son corps vient le lui rappeler de plus en plus. Mais aussi parce que le début de saison de l’Uruguayen a prouvé que le Grand Godín est peut-être derrière lui. Preuve en est avec cette première journée de Liga face à Valence (1-1) où l’Atlético a concédé un but sur une faute directe de Diego Godín. Pour la première fois depuis six ans. Celui qui est annoncé à l’Inter ne s’était d’ailleurs pas caché en conférence de presse : « Nos erreurs défensives de début de saison ? Je peux en parler à la première personne. »

Autant d’indications que sa prestation XXL en huitième de finale aller de Ligue des champions face à la Juventus (2-0) n’a pas fait oublier. Résultat, après Gabi et Fernando Torres l’été dernier, c’est au tour de Diego Godín de quitter la capitale espagnole. Mais que les Colchoneros se rassurent : l’âme de l’Atlético ne va pas s’échapper pour autant. Le garant de cet âme, à savoir Diego Simeone, a prolongé son contrat jusqu’en 2022. Idem pour le capitanat, qui devrait logiquement se retrouver autour du biceps de Koke. Un homme arrivé à l’Atlético à l’âge de 8 ans. Et pour ce qui est de la défense, là encore, il n’y a aucun problème, puisque Diego Godín a parfaitement formé son jeune padawan : José María Giménez. Et comme dans Star Wars, Obi Wan Giménez va parfaitement assurer la relève de Qui-Godín Jinn. En formant lui aussi un nouveau padawan. Et ainsi de suite.

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Diego Godin during the Liga match between Atletico and Sevilla on 12th May 2019
Diego Godin during the Liga match between Atletico and Sevilla on 12th May 2019 Photo : Marca / Icon Sport
Diego Godin : défenseur d'une époque

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