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- Tottenham-Bayern (2-7)
Gnabry de mille feux
Si le Bayern a cogné Tottenham aussi fort hier (2-7), c'est parce qu'un certain Serge Gnabry a livré le match de sa vie. Le premier coup d'éclat européen pour l'étalon allemand.
Inscrire un quadruplé en Ligue des champions, c’est déjà fou. Le faire sur la pelouse du dernier finaliste de la compétition, c’est encore plus fort. Mais le faire face à l’ennemi juré du club dans lequel on a été formé, c’est un bonbec dont on peut se délecter sans modération. Ainsi, alors que le coup de sifflet final du match entre Tottenham et le Bayern avait retenti depuis moins d’une heure, le community manager de Serge Gnabry a ouvert Twitter, s’est retroussé les manches, et a lâché ce qui allait rapidement devenir le gazouillis de la soirée. Quatre mots et trois points d’exclamation pour entériner une nuit historique : « North London is RED!!! » Troll puissance 1000.
North London is RED!!! pic.twitter.com/1Te5YjqpWo
— Serge Gnabry (@SergeGnabry) October 1, 2019
Serge le mythe
Comme si l’ailier allemand n’avait pas déjà assez sali le gardien champion du monde en titre et la formation finaliste de la dernière C1, l’espace de 90 minutes. À 24 ans, le feu follet du Bayern a certainement déjà réalisé ce 1er octobre 2019 la plus belle perf’ de sa carrière : un quadruplé en 35 minutes – accompagné d’un caviar chanceux pour Robert Lewandowski – dans le grand bain de la Ligue des champions pour coller aux Spurs ni plus ni moins qu’une déculottée (2-7).
Lui qui n’avait jusqu’ici jamais marqué en Champions dans sa jeune carrière – en 14 apparitions – a fait fort pour cette grande première, avec deux rafales envoyées dans les dents d’Hugo Lloris à une demi-heure d’intervalle en deuxième période (53e et 55e, puis 83e et 88e). Pour quatre caramels tous plus séduisants les uns que les autres : un faufilement dans la surface, une reprise millimétrée du gauche en première intention, un rush sur une ouverture en profondeur et enfin un pétard imparable. Sa vitesse n’est plus à prouver, et lorsque le garçon tient une habileté aussi chirurgicale que mardi, il est visiblement difficile de lui résister. Alors que lui se baladait sur le front de l’attaque allemande, Serge Aurier et les autres ont vécu l’enfer.
Une forme internationale
Au milieu de l’incroyable armada que s’est construite le Bayern, voilà donc le natif de Stuttgart en pleine lumière, venu se placer derrière Bafétimbi Gomis et onze autres attaquants auteurs d’un tel exploit dans la compétition. Pour Gnabry, la route semble désormais tracée pour tout casser : après un premier exercice concluant en Bavière (10 pions et 7 passes dé en Buli, exactement comme la saison précédente avec Hoffenheim), l’international vient de lancer la machine sur la scène européenne et prouve – même si cela attend confirmation – qu’il est capable d’être plus qu’à la hauteur dans un top match, lui qui avait déjà fait forte impression récemment en sélection (quatre réalisations sur ses trois dernières parties avec la Mannschaft).
Longtemps restée au stade d’espoir, la pépite avait vu sa carrière prendre jusqu’ici la forme de montagnes russes entre Arsenal, West Brom et l’explosion au Werder, avant que le Bayern pose 8 millions sur lui et l’envoie en prêt concluant à Hoffenheim. Depuis, il semble suivre une trajectoire ascendante, conservant des stats solides et prenant de plus en plus d’importance dans l’effectif cinq étoiles du FC Hollywood, notamment cette saison. La suite pourrait être fatale : samedi, c’est Hoffenheim qui se présente à Munich.
Par Jérémie Baron