Glory Owl : « Lavezzi, on dirait Gerard Butler dans « 300 » »

J’ai toujours supporté le PSG. Mais avant, un petit résumé me suffisait amplement. Surtout que c’était pas terrible, en général. Quand on était relégables, je me disais : « Vas-y, laisse tomber ! » Je dois reconnaître que depuis deux ans, je suis un peu plus assidûment.

J’avoue que ça peut porter à polémique. Je ne suis pas un aficionado qui défendra bec et ongles son équipe, je dois le reconnaître. Je suis un supporter modéré et les choses sont devenues plus intéressantes récemment.

Ouais, j’ai 27 ans… Je m’intéressais pas encore au PSG au moment où ils éclataient tout. J’ai juste les échos de mon daron qui me parlait de Ginola, de Raï, des mecs comme ça. Mais bon, même pendant les périodes de disette, on avait des joueurs magiques : Pauleta, Ronaldinho, etc. C’était merveilleux d’avoir Ronaldinho. Bon, malheureusement, c’était pendant la période Fernandez. Comme dit Évra, à part ses Chupa Chups, il y connaît rien, le mec ! Ce qui me tuait chez Ronaldinho, c’étaient ses passes à l’aveugle et les joueurs qui restaient comme des cons derrière. Bon, il se donnait que dans les grands matchs vu que les autres, il en avait rien à foutre. Mais à chaque grand match, il t’inventait un nouveau truc. Tu ne pouvais pas ne pas être fan du bonhomme. Et puis après, Pauleta. Forcément, je me rappelle du but contre Fabien Barthez. Il ferme complètement l’angle et Pauleta la met quand même dans une position impossible. Un des plus beaux buts du PSG, c’est sûr. Malheureusement, le PSG se résume plutôt à ça pendant presque une décennie ! (rires) Parce qu’après, quand Pauleta quitte le club, on le remplace par Hoarau, hein… Il y a eu Nene qui était un très bon joueur. C’est juste un dommage collatéral du PSG qatari, il n’a pas pu exister dans cette équipe, mais je vais pas me plaindre, vu l’équipe qu’on a maintenant. Il me fait un peu penser à Pastore dans sa façon d’être irrégulier dans ses matchs. Mais invariablement, les supporters restent derrière lui.

Il est suffisant. Il essaie à chaque fois de convaincre avec un geste génial, mais on a l’impression qu’il ne descend pas comme un Cavani peut le faire. C’est un artiste : il veut mettre tout le monde d’accord sur un geste étincelant. Par contre, ces temps-ci, j’aime bien Lavezzi. Il va au charbon, il hésite pas et il est sur une bonne lancée. Et puis sa gueule, on dirait Gerard Butler dans 300. Ça lui donne du charisme !

Comme tout le monde, forcément, j’ai commencé à vraiment m’intéresser au foot avec la Coupe du monde. Mais un an avant, au Stade de France, il y avait eu le Tournoi de France et je me rappelle du fameux France-Brésil. C’est le premier match que j’ai vu en entier. Le coup franc de Roberto Carlos, mon vieux… Je connaissais rien au foot avant de voir ce match, à part Olive et Tom et L’École des champions. Et là, tout d’un coup, il y a eu ce coup franc, qui m’a dit : « Tu vois, le foot, ça peut être aussi marrant en vrai que dans les dessins animés. » Il prend cinquante mètres de recul, il fait des foulées d’araignée folles pour frapper, il envoie une frappe de dingue qui touche au millimètre près le poteau. Barthez était décontenancé. Donc ouais, OK, je vais commencer à m’intéresser à la chose.

Ah, c’était dégueulasse, ça ! Un graphisme tout pourri. Je ne sais pas de quelle nationalité c’était… Olive et Tom et L’École des Champions, OK. Mais Hurricanes, c’est de la merde.

Il y a quelques années, j’étais en festival avec Bouzard et le soir, on était invités dans une maison d’hôtes pour y rester la nuit. À un moment donné, Bouzard nous appelle. Il était en slip, complètement enthousiaste, parce qu’il tenait un album Panini de 1977 dans lequel tu voyais Jean-Michel Larqué, Michel Platini à l’époque de Nancy, des joueurs comme ça.

Ouais, grave ! C’était génial : les écussons dégueulasses qui brillaient et les photos doubles d’équipes qui matchaient jamais. Quand t’étais gosse, c’était insupportable. Mais j’adorais ça. Comme un con, je collais les mecs en double sur mes meubles et j’ai gardé très longtemps la photo d’un mec dont j’ai rien à battre, qui est Peter Luccin. Je savais pas pourquoi j’avais collé sa trombine : je déteste Marseille et il avait une gueule horrible ! Il ressemblait à Stomy Bugsy.

Je me pose encore la question. Moi-même, j’aimerais bien faire un truc dans le genre, mais ça implique de faire du long cours. C’est pour ça que les dessins animés de notre jeunesse sont très bien faits : tu suis un collectif, chaque joueur a sa personnalité, tu les vois autant dans le privé que sur le terrain. Faudrait faire quelque chose dans le genre, avec un esthétique manga et des tomes de 300 pages.

Si je devais le faire, je prendrais un mec comme George Best. Je dis ça alors que je connais très peu, manifestement, mais sa vie dissolue, sa consommation d’alcool et ses punchlines suffiraient. Cantona, également, a un côté graphique avec son col relevé. Ibrahimović, c’est pas mal, aussi. L’idée de le dessiner faisant une ou deux têtes de plus que tout le monde, c’est génial. C’est une force de la nature, ce mec, et il en sort des belles ! Après le Clásico, il a dit : « On a joué le match à cinq défenseurs : nous quatre et Gignac ! » Les gens lui reprochent son manque de fair-play, qu’il humilie un peu trop ses adversaires, etc. Mais c’est ça le spectacle ! C’est ça que tu recherches dans le football !